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Service civique : des jeunes toujours plus désireux d'aider les autres

Enzo, 19 ans, boucle une mission de service civique pour la Croix rouge française : il a accueilli et rassuré les personnes dans un centre de vaccination.
Enzo, 19 ans, boucle une mission de service civique pour la Croix rouge française : il a accueilli et rassuré les personnes dans un centre de vaccination. © Etienne Gless
Par Etienne Gless, publié le 07 juillet 2021
6 min

Malgré la crise sanitaire, 132.000 jeunes ont pu effectuer une mission en 2020. Le dernier baromètre réalisé par l’Ifop pour l’Agence du service civique montre un appétit toujours croissant d’engagement des jeunes et un taux de satisfaction toujours élevé envers le le dispositif.

"La crise sanitaire a mis en lumière le fort désir d’engagement des jeunes. La société toute entière en a pris conscience à cette occasion", relève Béatrice Angrand, présidente de l’Agence du service civique. Ce 14 juillet, pour la septième fois, quinze jeunes en mission de service civique ou du corps européen de solidarité défileront sur les Champs-Elysées pour y recevoir la reconnaissance de la Nation. Pas de doute : "Nos jeunes ne sont pas des figurants mais des acteurs de la solidarité".

Des missions réadaptées à la crise sanitaire

La preuve ? Malgré le confinement, le couvre-feu et les mesures restrictives, 132.000 jeunes volontaires ont pu s'engager dans une mission en 2020 contre 140.000 l’année précédente. "La crise a aussi montré le rôle indispensable de associations dans les territoires pour agir vite et en proximité", poursuit Béatrice Angrand.

Les 132.000 jeunes volontaires et les 10.300 organismes d’accueil (associations, collectivités territoriales, services de l’État…) ont adapté leurs missions pour venir en aide notamment aux personnes en situation de fragilité : solidarité auprès des seniors en les aidant à faire leurs courses, continuité éducative ou encore aide aux plus démunis à travers des maraudes.

"Lors de ma mission à la Croix Rouge française, j’ai travaillé au sein du centre de vaccination de Bagneux (92)", témoigne ainsi Enzo, 19 ans. "J’étais chargé d’accueillir les gens, de les aiguiller mais aussi de les rassurer, de veiller sur eux après l’injection et aussi de les réconforter. Comme le vaccin est nouveau, il y avait beaucoup d’inquiétudes au début de la campagne de vaccination".

Trouver sa voie et faire le point sur sa vie

Pour Enzo, aider les autres, c’est aussi s’aider soi-même : "Je préparais un bac pro électricité mais j’ai décroché lors des cours à distance. J’avais envie d’aider les autres et de m’engager. Et après cette expérience à la Croix Rouge française, je souhaiterais devenir infirmier. J’ai formulé des vœux dans Parcoursup. J’ai été refusé dans certains établissements, je suis sur liste d’attente dans d’autres".
Pour Enzo et des dizaines de milliers d’autres jeunes, une mission de service civique peut être l’occasion de trouver sa voie : 28% des jeunes ayant effectué une mission en 2020 déclarent qu’elle a été un moment précieux pour faire le point sur sa vie. 81% des volontaires estiment même que la mission leur a été utile dans la définition de leur projet d'avenir. Pour 37% ce fut l’occasion de découvrir un domaine d’activités. 59% des jeunes interrogés envisagent même de poursuivre dans le secteur où ils ont effectué leur mission.

Les volontaires en service civique sont d'abord des filles

Des efforts restent cependant à faire en terme de parité ! 61% des volontaires en service civique sont des jeunes femmes, 39% seulement des jeunes hommes. Âge moyen : 21 ans. Sur le plan académique, 22% des volontaires ont un niveau d'études inférieur au bac, 43% un niveau baccalauréat ou équivalent, et 35% un niveau bac +2 et supérieur.
À l'entrée en mission, 35% des jeunes étaient demandeurs d'emploi et 31% étudiants. Enfin 13,2% des volontaires sont des jeunes issus des quartiers prioritaires de la ville. C'est plus que leur part dans l'ensemble de la jeunesse.

Un plus sur le CV

Le service civique reste pourtant très bien perçu par les jeunes qui n'ont pas encore effectué de mission : 88% en ont une bonne image et un sur deux souhaiterait effectuer une mission. Pour ceux qui ont vécu l'expérience, le taux de satisfaction relève du plébiscite : 91% en 2020 soit cinq points de plus que l'année précédente. Seuls 1% déclarent avoir eu une expérience négative.
Pour 76% des jeunes interrogés, le service civique s'avère utile pour valoriser ses compétences professionnelles auprès d’un employeur. Du côté des recruteurs, les directeurs et responsables des ressources humaines sont tout autant (76%) à considérer que cette expérience peut constituer un atout dans le CV d’un jeune. Plus des deux tiers (69%) déclarent même qu'elle peut les inciter à recruter une personne.

Offrir plus de missions environnementales et à l'étranger

Depuis sa création en 2010, plus d'un demi-million de jeunes ont effectué une mission de service civique. Si le tableau 2020 est plus que flatteur, des points d'amélioration demeurent toujours possibles : "Nous devons proposer plus de missions liées à l'environnement et à l’international", relève Béatrice Angrand.
Du fait de la quasi fermeture des frontières, le nombre des missions à l'étranger a été très faible, moins de 1% de l'ensemble des missions proposées. De même, les missions liées à l'environnement ne représentent que 6% des missions proposées, quand le désir de s'engager dans ce type d'actions arrive en premier dans les attentes des jeunes : conscient des enjeux du réchauffement climatique, 17% aimeraient réaliser une mission dans ce domaine.

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