Témoignage

Un job sur le Tour de France 2019 : comment mettre un coup de pédale à votre CV

Morgane étudiante en M2 en école de commerce distribue des échantillons de produits Leclerc sur le Tour de France 2019.
Morgane étudiante en M2 en école de commerce distribue des échantillons de produits Leclerc sur le Tour de France 2019. © Dream Art Média
Par Étienne Gless, publié le 11 juillet 2019
6 min

Chauffeur de caravane, distributeur de goodies, animateur micro… Morgane, Corentin, Yann et Joe-Marie ont décroché un job d’été en or : caravanier sur le Tour de France 2019. L’Etudiant leur a demandé les qualités nécessaires pour décrocher cet emploi très envié et ce que cela apportera à leur CV.

Dur de décrocher un poste sur le Tour de France ! Le job de caravanier fait rêver. Pour souvent un seul poste à pourvoir, des centaines de candidatures affluent ainsi chaque année auprès de ASO (Amaury Sport Organisation) - l'organisateur du Tour de France - ou des agences de marketing événementiel avec lesquelles travaillent les sponsors de la caravane. Les places sont rares et les offres de jobs ne font pas souvent l’objet d’une annonce. "Je suis passée par l'agence de marketing Idéactif pour trouver mon job d'hôtesse distributrice", confie Morgane, 23 ans. Juchée sur l'un des quatre chars de la marque de distributeur Leclerc, l'étudiante à Burgundy School of Business distribue des échantillons des Broyés du Poitou de la marque Nos régions ont du talent, une spécialité régionale de gâteaux sucrés. "Ce job est complètement corrélé à mon projet professionnel, se réjouit la jeune femme, qui suivra la spécialisation communication événementielle pour sa deuxième année de master. J’avais déjà effectué un stage au comité d’organisation de la Coupe du monde de football féminin de septembre à décembre 2018", précise-t-elle.

Postuler dès l’automne

Si, traditionnellement, la recherche d’un job d’été s’effectue à partir de février ou mars, sur le Tour de France mieux vaut s’y prendre dès l’automne précédent. "J‘ai postulé dès le mois d’octobre pour avoir une chance de décrocher le job", explique Yann, 21 ans, qui distribue des goodies au public venu autant admirer les coureurs que les 160 véhicules de la caravane publicitaire (31 marques représentées sur le Tour 2019). "J’ai passé un premier entretien de recrutement par Skype en mars, puis un second. Dans la dernière ligne droite, nous étions dix candidats et j’ai finalement reçu une réponse positive", se souvient l’étudiant qui vient de boucler son M1 MEEF (métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation) pour devenir professeur d’éducation physique et sportive. Ce qui a fait la différence ? "Ils ont aimé mes emplois saisonniers antérieurs. Un emploi chez Decathlon m’a appris le travail en équipe et la capacité à gérer une charge de travail importante. Un job au pair dans une famille en Espagne l’an passé prouve ma capacité à être en immersion 24 heures sur 24 au sein d’un groupe", estime Yann.

Savoir vivre en communauté et travailler en équipe

Savoir vivre en communauté est en effet un critère de recrutement décisif pour rejoindre la grande famille des caravaniers. "On est ensemble 24 heures sur 24. On travaille, on mange, on dort ensemble pendant un mois. Vous devez avoir appris à vivre en collectivité et à travailler en équipe", recommande Joe-Marie, 22 ans qui a postulé dès octobre pour un poste de chauffeur. Pour cet étudiant en médecine qui conduit un pick-up aux couleurs de la marque Domitys, ce job marque une coupure dans des études longues et intenses. "Néanmoins, pour ce travail, il faut être rigoureux, passionné et ouvert à la vie de groupe : on est au contact du public, il faut savoir communiquer avec lui", précise Joe-Marie. La ponctualité est aussi de rigueur : on se lève tôt et les caravaniers ne peuvent pas arriver en retard à leur poste, sous peine d’être exclus par les services de sécurité. "Je dois me lever entre 5 et 6 heures du matin pour préparer les véhicules, les nettoyer, monter les décors…", témoigne Morgane qui, à peine rentrée d’un semestre d’échange universitaire en Indonésie, a rejoint Bruxelles 24 heures plus tard pour le départ du Tour. Tous les caravaniers ont aussi été formés à la sécurité et connaissent la conduite à tenir en cas d’incident.

Distribuer des cadeaux et de la bonne humeur

Garder le sourire quel que soit l’état de stress ou de fatigue est un impératif pour les animateurs de la caravane comme Corentin, 23 ans, speaker pour Cofidis. "J’envoie la musique et je mets l’ambiance au micro", explique ce tout jeune diplômé du Cours Florent qui a décroché un CDD d’un mois sur le Tour auprès de l’agence de communication événementielle Panenka. "Ma formation en comédie musicale m’a notamment appris à gérer ma voix, ce qui est indispensable pour ce job : je parle huit heures par jour dans le vent et ce durant trois semaines !" sourit Corentin qui a déjà goûté à l’animation comme chef des sports dans un club de vacances.

"Un caravanier même fatigué doit être souriant, agréable, serviable. Outre la gestion de la fatigue, il doit savoir faire face nombreux imprévus qui surgissent." Le secret de la bonne humeur constante ? Être passionné. "Ma passion, c’est d’animer des événements sportifs et le Tour de France est une référence incontournable. J’en rêve depuis tout petit. C’est une expérience formidable", se réjouit Corentin. "Le Tour de France j’en suis fan. Je rêve d’y travailler depuis l’enfance quand j’allais avec mes parents voir passer les cyclistes et la caravane, témoigne aussi Yann. C’est formidable d’y participer et de distribuer de la joie autant que des goodies", explique le jeune homme après l’étape du jour en préparant les paquets de cadeaux qu’il distribuera demain. Le spectacle continue et cela fait plus de 100 ans que cela dure.

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