Reportage

Mouvement contre la loi Travail : les habitués accueillent les petits nouveaux

Jeudi 17 mars 2016, environ 9.000 jeunes (selon la préfecture de Paris) ont défilé entre la place de la République et la place d’Italie contre la loi Travail.
Jeudi 17 mars 2016, environ 9.000 jeunes (selon la préfecture de Paris) ont défilé entre la place de la République et la place d’Italie contre la loi Travail. © Adrien Bonfante
Par Chloé Buron, Adrien Bonfante, publié le 17 mars 2016
1 min

Lycéens et étudiants sont descendus dans la rue, ce jeudi 17 mars 2016. Plus nombreux que le 9 mars et plus déterminés à se battre jusqu’au retrait de la loi. Rencontre avec des jeunes mobilisés dès le début, mais aussi avec des "novices", qui se joignent au mouvement.

14 heures, à Paris. La manifestation contre la loi Travail converge entre la place de la République et la place d'Italie. Lycéens et étudiants, plus nombreux que le 9 mars dernier (69.000 en France selon la police et 150.000 selon les organisateurs, soit 50.000 de plus), battent le pavé, encore plus déterminés à ne rien lâcher. "Il y a beaucoup plus de jeunes que la semaine dernière, constate d'un coup d'œil la militante féministe, Caroline de Haas, à l'initiative de la pétition contre la loi Travail. Et pour cause : ils ont 43 ans de cotisations pour la retraite devant eux, des raisons valables de ne pas être contents."

Des nouveaux venus en manif

C'est tôt ce matin que la tension a commencé à monter. Selon le ministère de l'Éducation nationale, 115 lycées ont été bloqués dans le pays (sur 2.500 établissements publics), dont une quinzaine en région parisienne. On en recensait 90 au total le 9 mars. "La direction de notre lycée a autorisé le blocus, les banderoles... Une façon de nous soutenir", estime Thomasine, une lycéenne. Du côté des facs, les étudiants de Paris 1, fermée, ont dû organiser leur assemblée générale dans la rue. "Comme nous étions réunis dehors, tous les étudiants du Quartier latin se sont joints à nous !", raconte Céline, étudiante en L2. Parmi ces jeunes, certains se mobilisent pour la première fois, comme Océane. "La semaine dernière, je ne savais pas qu'il y avait une manifestation et en plus j'avais un contrôle..." D'autres ne veulent rien lâcher comme Sophie, également étudiante à Paris 1. "J'étais là la semaine dernière et je serai là tant que la loi ne sera pas retirée. On veut se mobiliser sur le long terme."

Rester mobilisés

À la différence du 9 mars, les manifestants ont aujourd'hui tous le même objectif : le retrait de la loi. "Depuis le début de la semaine, certains syndicats ont lâché le mouvement. Selon eux, ils ont obtenu satisfaction avec la modification du texte par le Premier ministre, Manuel Valls. Nous, nous resterons mobilisés", explique Céline. "La voix de la jeunesse doit être entendue en dehors de celle des syndicats. Nous devons prendre conscience que c'est notre vie de salarié qui est en jeu", précise Victor, étudiant à Paris 8. Aujourd'hui, c'est bien leur futur qui inquiétait les jeunes manifestants. En attendant, à l'appel de plusieurs organisations, ils ont prévu une nouvelle journée de mobilisation le 24 mars.

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