Portrait

Les débuts de Céline, jeune diplômée en communication locale

Par Mathieu Oui, publié le 26 juin 2009
1 min

Chargée de communication externe pour la ville de Saint-Nazaire (44), Céline Fichet, 29 ans, a déjà trois années d’expérience dans la communication des collectivités locales. Un parcours mené à bien grâce à une solide détermination.

Après sa maîtrise* de LEA (langues étrangères appliquées) à la fac de Nantes (44), Céline décide de s’inscrire en licence d’administration publique afin de préparer le concours d’attaché territorial. "J’ai toujours voulu être utile à la collectivité et travailler auprès des habitants de ma région, explique cette native de Saint-Nazaire. Ce concours n’est pas obligatoire pour travailler dans les collectivités territoriales, mais celles-ci ont l’obligation de recruter en priorité des fonctionnaires…"

Le concours d’attaché territorial réussi, Céline a 3 ans pour trouver un poste


La jeune femme décroche le concours du premier coup, malgré une forte sélection (moins de 10 % de réussite). "J’ai aussi passé le concours des IRA [instituts régionaux d’administration] pour m’entraîner. J’ai été prise, mais je n’ai pas donné suite, car cela ne correspondait pas à mon projet."

La nouvelle attachée territoriale dispose alors de 3 ans pour être embauchée par une collectivité, sous peine de devoir repasser le concours une fois ce délai écoulé. "Il faut postuler directement auprès des services, explique la jeune femme. Mais en consultant les offres sur Internet, et notamment sur le site du CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale), qui recense toutes les annonces des collectivités territoriales, j’ai constaté que l’on recherchait plutôt des bac + 5."

Une ultime spécialisation en communication, après le concours


Céline décide donc de poursuivre ses études via une formation d’un an et demi à Sciences-com, à Nantes,  établissement privé spécialisé dans les métiers de la communication. "L’école est bien reconnue dans le milieu régional. Je savais que son réseau de professionnels me permettrait de décrocher des stages intéressants."
De fait, pendant son cursus, la jeune femme en effectue deux : l’un de trois mois au conseil général du Maine-et-Loire, le second à la mairie de Rezé, ville de l’agglomération nantaise. Des expériences qui lui permettent d’enrichir sa pratique professionnelle (animation de stands, réalisation d’exposition, rédaction d’articles pour le journal municipal et le site de la ville…) et, surtout, de se constituer un premier carnet d’adresses.

Une année de piges, puis un poste de journaliste municipal


"À ma sortie de Sciences-com, je n’avais plus qu’un an et demi pour trouver un poste dans la fonction publique territoriale", se souvient Céline. Heureusement, la mairie de Rezé la rappelle pour lui proposer de collaborer, comme pigiste (journaliste "free-lance" rémunéré à l’article), au journal municipal.
Pendant une année, elle cumule donc les piges à Rezé et diverses missions pour d’autres collectivités locales et des agences de communication. Le tout pour à peine 1 000 € de salaire net mensuel. "Pendant cette période, je ne cherchais pas particulièrement à trouver d’autres piges, car mon but était toujours d'intégrer une collectivité territoriale. En revanche, j’ai  rencontré plusieurs directeurs de communication et je consultais régulièrement les offres du site du CNFPT."

Concours + spécialisation : un double atout. Finalement, la mairie de Rezé ouvre un poste de journaliste et de chargé d’exposition, auquel la jeune diplômée postule d’emblée."Comme j'étais déjà connue dans les services, ma candidature a fait l’unanimité."
Avec le recul, Céline estime n’avoir pas eu trop de soucis dans sa recherche d’emploi : "Le fait de vouloir rester dans la région nantaise limitait les possibilités, mais en même temps, mon parcours d’attachée territoriale et mon cursus à Sciences-com constituaient un double atout."

Entre journalisme et communication. À la mairie de Rezé, elle partage son temps entre l’écriture d’articles pour le journal municipal et l’organisation d’expositions pour la municipalité. "J’ai aimé la diversité des missions. C’était très transversal : on communiquait sur des projets liés à l’éducation, la culture, le développement durable. Ce qui  nécessite d’être créatif, organisé et très rigoureux."

Un nouveau poste de chargée de com’ municipale au bout de trois ans


En septembre 2008, alors qu’elle achève sa troisième année à Rezé, la jeune femme envisage d’évoluer. Là encore, la chance lui sourit : en moins de trois mois, Céline décroche un emploi de chargée de communication extérieure pour la ville de Saint-Nazaire.

Choisie parmi quelque 200 candidats. Elle franchit les trois entretiens successifs : le premier avec le directeur des ressources humaines et le directeur de la communication, le deuxième avec le directeur général des services et le dernier avec la première adjointe au maire. Son profil sera retenu parmi quelque 200 candidatures.
"J’ai beaucoup préparé ces entretiens en lisant tout ce que j’ai pu trouver sur la politique de la commune : le journal municipal, les articles de la presse locale, le site Internet de la ville. J’ai aussi réfléchi à ce que je pouvais leur apporter en termes d’expérience. Et je suis allée consulter le site de letudiant.fr, qui donne des exemples de question ! s'amuse-t-elle. Cette phase m’a vraiment aidée à structurer mon argumentaire."
Si la jeune femme devait conseiller de futurs jeunes confrères, elle insisterait justement sur le soin à apporter à sa candidature : "Il faut prohiber les lettres types !" insiste-t-elle.

Main dans la main avec les élus. "Mon dernier entretien – avec la première adjointe au maire – a été le plus ‘politique’ des trois, même si cette élue ne m’a pas franchement posé la question de mon appartenance dans ce domaine. Mon expérience passée dans une municipalité du même bord politique a probablement joué en ma faveur", reconnaît la jeune femme. Il est vrai qu’un chargé de communication locale doit travailler main dans la main avec les élus pour expliquer leurs actions aux habitants.
Aujourd’hui, au sein de l’équipe communication de la ville, la nouvelle chargée de com’ externe s'occupe de la production des supports de présentation (affiches, plaquettes) pour communiquer sur les actions de la ville, des inscriptions aux écoles d’art à l’organisation d’événements culturels.

Quant au salaire, il correspond à un système d’échelons, propre à la fonction publique. "À Rezé, j’ai commencé à 1 500 € net mensuels ; aujourd’hui, je perçois 1 900 € net par mois. Un fonctionnaire gagne moins bien sa vie qu’un salarié d’agence de com', mais on ne fait pas ce métier pour l’argent !"

* La maîtrise a été remplacée depuis par la première année de master, dans le cadre de la réforme LMD (licence, master, doctorat). 

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