Décryptage

Exclusif. Palmarès Trendence 2013 des entreprises préférées des étudiants européens

Apple store à New York // © Songquan Deng / Shutterstock.com
En 2013, Apple arrive 2e au classement Trendence des futurs managers et 4e à celui des élèves ingénieurs. © Shutterstock
Par Céline Authemayou, publié le 12 juin 2013
1 min

Google, Apple, Ernst & Young, Microsoft… L’institut de recherche allemand Trendence a demandé à plus de 317.000 étudiants européens de citer leurs entreprises préférées. Plus qu’une simple liste, l’étude dresse le portrait d’une génération inquiète sur son avenir professionnel. Décryptage en exclusivité européenne pour l’Express et l’Etudiant.

Dans quelques mois, ils seront salariés d’un grand groupe, d’une start-up, ou peut-être d’une PME. En attendant de rejoindre le marché du travail et ses pragmatiques réalités, les étudiants européens rêvent de leur entreprise idéale.

Pour l’édition 2013 de son baromètre Top employeurs, l’institut Trendence a interrogé 317.000 futurs ingénieurs et managers issus de vingt-quatre pays d’Europe. Si la tête de classement est cette année encore détenue par le géant Google (consulter le classement des futurs managers et des élèves ingénieurs), le choix des jeunes évolue, en prise directe avec les événements économiques.


Aucun secteur ne se détache
  

Rien d’étonnant donc si, en 2013, aucune banque n’apparaît dans le top 20 des étudiants managers, alors que l’an passé, elles étaient au nombre de quatre. La Société générale passe ainsi de la 13e à la 21e place.

“Cette tendance est observée depuis 2009, constate Caroline Dépierre, Research Director chez Trendence. La banque vit une énorme crise d’image et de défiance auprès des jeunes, qu’elle peine à attirer. De manière plus globale, on constate que le choix des étudiants managers est assez diffus : aucun secteur d’activité ne se détache vraiment. C’est l’un des effets de la crise économique : le paysage change et il faudra attendre quelques années avant de voir apparaître de nouvelles tendances.”

Du côté des futurs ingénieurs, les nouvelles technologies, avec Apple, Microsoft, IBM continuent de séduire, tout comme l’industrie allemande, à l’image de Porsche, Volkswagen, Siemens ou encore Bosch. Une industrie qui peine à recruter de la main-d’œuvre qualifiée et qui multiplie les opérations séduction en direction des étudiants.


À la recherche d’emplois stables
  

Mais le contexte morose ne fait pas que des malheureux : certaines entreprises profitent même de la situation. En France, la SNCF et sa réputation d’entreprise aux emplois stables attire les ingénieurs. En Europe, le secteur public et plus particulièrement la Commission européenne fait cette année une entrée fulgurante dans le cœur des futurs managers, passant de la 32e à la 14e place.

“Évidemment, la sécurité de l’emploi est un argument intéressant pour les jeunes, admet David Bearfield, directeur général de l’ EPSO (Office européen de sélection du personnel) pour l’Union européenne (voir plus loin, l’encadré ‘3 questions à…’). Mais nous offrons aussi des possibilités de mobilité et d’évolution de carrière quasi illimitées, qui séduisent les candidats.” Dans les dix prochaines années, les institutions européennes devront recruter en masse de nouveaux fonctionnaires. D’ici à 2020, 50 % du personnel du Parlement européen va partir à la retraite. Soit environ 3.000 postes à pourvoir.


Un tiers prêt à s’expatrier
  

La sécurité de l’emploi. Serait-ce là le nouveau Graal ? C’est en tout cas un critère de plus en plus important pour les étudiants. Une façon de compenser leur appréhension grandissante du futur. 52 % des étudiants ingénieurs et 61 % des futurs managers interrogés par Trendence se disent inquiets quant à leur avenir.

“Les jeunes savent qu’il leur sera désormais plus difficile de décrocher un emploi malgré leur formation élitiste”, note Caroline Dépierre. D’ailleurs les indices ne trompent pas : 30 % d’entre eux sont prêts à partir à l’étranger ; la recherche d’emploi est dorénavant estimée à plus de cinq mois en moyenne, contre quatre en 2012, le salaire souhaité est revu à la baisse (33.700 € brut annuel pour les futurs managers français, contre 39.300 € en 2012)…

Une dégradation qui est encore plus marquée dans les pays dits en crise, à l’image de la Grèce ou de l’Espagne. De tous les étudiants interrogés, les Grecs sont ceux qui redoutent le plus de ne pas atteindre le niveau de vie de leurs parents (30 % contre 12 % pour la moyenne européenne).


L’épanouissement personnel, objectif premier
  

Mais s’ils sont inquiets, les jeunes Européens ne sont pas pour autant prêts à tout pour décrocher un emploi. “Certes, les étudiants veulent s’investir, s’impliquer dans l’entreprise, mais ils aspirent fortement à apprendre et à développer rapidement leurs compétences”, constate Isabelle Mathieu, directrice des ressources humaines de PwC France.

C’est pourquoi l’intérêt de la mission, la possibilité d’évolution de carrière et le développement personnel arrivent en tête des préoccupations des jeunes sondés. Parallèlement, le temps de travail souhaité diminue, pour s’établir en moyenne à 43,5 heures par semaine. Travailler moins, mais travailler mieux. Et si c’était cela, l’idéal des 18-25 ans ?
 

En France, les étudiants font confiance à leur formation

 

Eux aussi sont soucieux. Les étudiants français ne font pas exception dans le paysage européen et les grandes tendances observées au sein de l’Union se confirment dans l’Hexagone. Plus de la moitié des futurs managers (53 %) se disent inquiets quant à leur avenir, contre 38 % des futurs ingénieurs. Ainsi, 44 % des étudiants en école de commerce et 35 % des élèves ingénieurs se disent prêts à quitter la France pour décrocher leur premier emploi. Côté prétentions salariales, les jeunes sondés se situent dans la moyenne haute européenne (34.700 €), au niveau de la Finlande et de l’Autriche. Mais bien en dessous de l’Allemagne, du Danemark ou encore de la Suisse, avec ses 70.000 € espérés par les futurs managers.

En revanche, les Français se distinguent sur un point : la confiance qu’ils accordent à leur établissement pour les préparer au marché de l’emploi. Ils sont ainsi 67 % des futurs managers (contre 46 % en moyenne) et 62 % des élèves ingénieurs (contre 43 % en Europe) à plébisciter leur formation.
 

3 questions à David Bearfield, directeur général de l’EPSO pour l’Union européenne


Les institutions européennes attirent de plus en plus de jeunes diplômés. Mais la sélection, sur concours, est réputée drastique. Est-ce exact ?
David Barfield.
Nous pouvons recevoir 45.000 candidatures pour 300 places, mais certains concours sont moins sélectifs que d’autres. Quels que soient les postes visés, il n’y a aucun quota national. Ce sont donc les meilleurs qui sont sélectionnés.
 

Qu’entendez-vous par “les meilleurs” ?
Nous recherchons l’excellence : études de pointe, très bons résultats scolaires, multilinguisme… Des centres d’évaluation nous permettent également de rencontrer les candidats pour évaluer leurs compétences. Dans ce marché mondial des hauts talents, nous sommes en concurrence directe avec les entreprises privées.
 

Se vendre et se rendre attirants, tel est donc votre objectif ?
En effet. Nous avons une offre qui était très mal connue jusqu’à présent. Depuis 2010, nous avons réorganisé notre service pour réagir très vite aux besoins des institutions. Un site Internet carrières a été créé et nous formons des étudiants pour qu’ils deviennent ambassadeurs de carrière dans leur propre établissement.

 

Rang 2013 étudiants européens
Rang 2013 étudiants français
Classement Trendence 2013 des employeurs préférés des étudiants européens en commerce et management
Rang 2012
1 4 Google 1
2 10 Apple 2
3 7 Ernst & Young 4
4 18 PwC 6
5 72 Volkswagen Group 8
6 17 Coca-Cola 3
7 6 KPMG 7
8 2 L'Oréal 5
9 32 BMW 11
10 15 Deloitte 9
11 27 Microsoft 10
12 1 LVMH 12
13 20 Procter & Gamble 14
14 8 Commission européenne 32
15 19 Unilever 17
16 9 Nestlé 15
17 Banque centrale européenne 19
18 33 Ikea 24
19 22 BCG (The Boston Consulting Group) 30
20 29 McKinsey & Company 26

Consultez la totalité du classement (PDF).

 

Rang 2013 étudiants européens Rang 2013 étudiants français
Classement Trendence 2013 des employeurs préférés des étudiants européens en ingénierie et informatique
Rang 2012
1 6 Google 1
2 61 Volkswagen Group 4
3 24 Microsoft 3
4 20 Apple 2
5 32 BMW 5
6 1 EADS 8
7 42 Siemens 7
8 30 IBM 6
9 61 Bosch 12
10 35 Porsche 11
11 80 Bayer 13
12 Intel 9
13 100 GlaxoSmithKline 10
14 86 Daimler/Mercedes-Benz 14
15 26 Nestlé 16
16 53 Agence spatiale européenne 19
17 107 ABB 17
18 32 Rolls-Royce (Groupe BMW) 23
19 13 L’Oréal 15
20 53 Sony 20

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