Vous êtes nés entre la fin des années 70 et le milieu des années 90 ? Alors vous faites partie de la génération Y. Moins riches mais plus diplômés, vous êtes aussi moins indépendants mais plus autonomes, moins collectifs mais plus interconnectés, moins intéressés par les partis politiques mais plus mus par le désir d’être utiles socialement… Portrait de votre génération qui ne manque pas d’atouts pour affronter la crise.
Floriane Rieu, 26 ans : "Mon travail doit avoir une utilité sociale"
Avec son diplôme de l’EM Lyon Business School, Floriane Rieu pouvait prétendre à une "belle" carrière dans une grande entreprise. Mais la jeune femme a choisi de mettre ses compétences au service d’une cause humanitaire et sociale. Depuis le début de l’année, elle travaille à Marseille pour La Table de Cana, une "entreprise citoyenne" spécialisée dans le traiteur et l’organisation de réceptions. Elle emploie des personnes en phase de réinsertion, recommandées par les assistantes sociales, pour une durée de deux ans. Elle a aussi pour mission de trouver des financements. "Durant ma recherche d’emploi, un critère a été primordial : l’utilité sociale du poste. Je voulais un travail qui ait du sens et qui contribue à rendre le monde un peu plus juste."
Nicolas Dahan, 28 ans : "L’urgence environnementale guide mes choix"
L’association est née en 2003. À l’époque, Nicolas fréquente de nombreux festivals, dont la propreté des sites en fin de festivité laissait à désirer. "Avec des amis, nous avons commencé à faire des propositions aux organisateurs, raconte Nicolas, diplômé d’un bac pro maintenance des équipements industriels. À chaque fois, la réponse était la même : c’est impossible. Il fallait leur prouver que la situation pouvait changer."
Élevé dans une famille "écolo", la question environnementale a toujours fait partie de ses préoccupations. "La notion d’engagement est importante pour moi, précise-t-il. C’est une façon de trouver sa voie et de prendre conscience que nous avons tous des compétences et des forces utiles aux autres."
Aymeric Marmorat, 26 ans : "La vie personnelle et la vie professionnelle sont les faces d’une même pièce"
Il y a quatre ans, Aymeric Marmorat a créé avec deux amis une association baptisée Entrepreneurs sans frontières. L’idée a germé durant ses études, d’abord en BTS (brevet de technicien supérieur) action commerciale, devenu BTS MUC (BTS management des unités commerciales), puis à l’École de management de Normandie. Son projet est de mettre en relation de jeunes créateurs d’entreprises dites sociales avec des étudiants en formations commerciales. Les binômes ainsi formés travaillent pendant quatre mois à la création de business plans, dans le but de décrocher des financements et des subventions pour toutes sortes de projets : une entreprise qui développe une soie éthique et écologique, un projet de location de véhicules pour personnes à mobilité réduite, ou encore un espace culinaire labellisé bio et équitable.