Décryptage

Le diplôme contre le chômage en cinq points

Par Marie-Anne Nourry, publié le 09 septembre 2010
1 min

Le diplôme reste la meilleure protection face le chômage. Et plus il est élevé, plus il assure l’accès à un emploi de « qualité supérieure ». C’est le constat de deux récentes études d’envergure : « Regards sur l’éducation 2010 » de l’OCDE (Organisation de coopérations du développement économique) et « Quels emplois pour les débutants diplômés du supérieur ? » du Céreq (Centre d'études et de recherches sur les qualifications). Démonstration en cinq points.

1) Un diplôme élevé facilite l’accès à l’emploi


Le bac est considéré comme « le bagage minimum pour être concurrentiel sur le marché du travail ». Pour preuve, dans les pays de l’OCDE (et c’est le cas aussi en France), en moyenne 40 % des jeunes qui se sont arrêtés au collège sont sans emploi, contre 15 % des diplômés du supérieur. En somme, le risque d’être au chômage est trois fois plus élevé si vous avez quitté prématurément les bancs de l’école que si vous avez obtenu un diplôme du supérieur, et deux fois plus élevé que si vous avez obtenu le bac.
En outre, force est de constater que les plus instruits, « qui ont investi dans la construction de leur capital humain », cherchent par la suite à valoriser cet investissement sur le marché de l’emploi. Et d’après le rapport de l’OCDE, cela renforcerait leur attrait aux yeux des recruteurs.

2) En France, un diplôme élevé garantit un emploi de « qualité supérieure »


Plus votre diplôme est élevé, plus vous aurez de chances de trouver un emploi de bonne qualité, bien rémunéré (salaire médian de 1.700 €), en CDI (contrat à durée indéterminée), à temps plein et favorisant l’accès à la formation. C’est ce que démontre l’étude du Céreq, qui a observé l’insertion des jeunes diplômés du supérieur. Ces emplois de « qualité supérieure », au statut cadre pour la plupart, sont occupés en grande majorité par des sortants d’écoles d’ingénieurs, d’écoles de commerce et de 3e cycles universitaires professionnels.
Quant aux bac + 2, ils occupent plus de la moitié des emplois de « qualité médiocre » (salaire médian de 1.100 €), présentant des conditions d’insertion « particulièrement précaires ». Mais la majorité des diplômés du supérieur se retrouvent dans des emplois de « qualité moyenne », des professions intermédiaires le plus souvent (salaire médian de 1 300 €). 43 % de ces jeunes ont un bac + 2 et 15 % un bac + 5.

3) Le diplôme est un bouclier en temps de crise


Un niveau de formation élevé n’améliore pas seulement vos perspectives d’emploi, il augmente vos chances de garder votre emploi en période de crise. Il peut également empêcher un chômage conjoncturel de se transformer en chômage structurel… nettement plus durable.
Depuis 1997, le taux de chômage des diplômés du supérieur dans les pays de l’OCDE est resté en moyenne inférieur ou égal à 4 %, tandis que celui des moins diplômés a dépassé plusieurs fois la barre des 10 %. Ces derniers ressentant davantage « les effets de l’évolution des cycles économiques ».
Parmi les emplois supprimés durant la crise, nombreux sont ceux qui ne seront pas recrées lorsque l’économie renouera avec la croissance, « en particulier dans le segment des moins qualifiés ». L’OCDE donne le coup de grâce en précisant que « la réinsertion professionnelle est souvent un processus particulièrement difficile pour ceux qui sont restés en dehors du marché du travail pendant une longue période ».

4) Les inégalités hommes/femmes s’atténuent avec le diplôme


Les taux d’emploi varient entre les pays de l’OCDE en fonction du niveau de formation, mais aussi en fonction du taux d’emploi des femmes. Eh oui, « les pays qui affichent les taux d’emploi les plus élevés sont aussi ceux où les taux d’emploi des femmes sont les plus élevés » ! A l’instar du Danemark, de la Norvège ou encore de la Nouvelle-Zélande.
C’est chez les moins instruits que les taux d’emploi varient le plus entre les hommes et les femmes. 74 % des hommes sans diplôme ont un emploi contre seulement 50 % des femmes. Parmi les diplômés du supérieur, cet écart est moins flagrant : 90 % des hommes sont insérés sur le marché de l’emploi contre 80 % des femmes.
Ainsi, les taux d’emploi des femmes sont systématiquement inférieurs à ceux des hommes mais ils tendent à se réduire avec un niveau de formation plus élevé.

5) Des écarts accentués dans le reste du monde


En dehors de l’hexagone (dont les résultats sont proches de ceux de la moyenne OCDE), la nécessité de poursuivre ses études pour être concurrentiel sur le marché de l’emploi est encore plus forte.
Les jeunes qui ont arrêté leurs études avant l’entrée au lycée sont particulièrement vulnérables en Hongrie, en République slovaque et en République tchèque : « leur taux de chômage y atteint ou dépasse les 15 %. Il en va de même pour les femmes en Espagne, en Grèce, en Turquie, et pour les hommes en Allemagne ».
Cinq exceptions toutefois. Au Chili, en Corée, en Grèce, au Luxembourg et au Mexique, les moins diplômés ne s’exposent pas « à un risque accru de chômage ». Contre toute attente, leurs taux de chômage sont même inférieurs à ceux des bacheliers.

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