Portrait

Les débuts de Joséphine, jeune diplômée dans le secteur de l’environnement

Par Camille Stromboni, publié le 28 juillet 2011
5 min

Joséphine a trouvé le métier de ses rêves. "C’était vraiment le summum de ce que je désirais avoir. J’ai eu beaucoup de chance", note la jeune femme de 27 ans. Chargé du développement durable, voici le poste qu’elle a obtenu il y a un an, en CDI, chez un bailleur social de la région parisienne. "Je m’occupe du suivi et de l’élaboration d’un plan d’actions. Par exemple un audit énergétique", raconte-t-elle.

Delphine a cherché un emploi pendant 2 ans …


Le parcours effectué pour obtenir ce job n’a pas été facile. Après une maîtrise en biologie à l’université, Joséphine a cherché un emploi pendant … deux ans. "Je voulais m’orienter vers la protection des milieux aquatiques", raconte-t-elle. En parallèle d’emplois alimentaires (serveuse, manutention, assistante pédagogique dans un collège), elle est inscrite à l’ANPE (aujourd’hui "Pôle emploi") et à l’APEC (Agence pour l’emploi des cadres), et va régulièrement sur les sites Internet spécialisés dans la recherche d’emplois dans le secteur de l’environnement (le réseau TEE et emplois environnement).

"J’étais vraiment bloquée, avant même d’obtenir des entretiens. Beaucoup de recruteurs demandaient un bac+5", explique la jeune femme, qui lançait à l’époque des candidatures spontanées et répondaient à des offres, le plus souvent sans aucune réponse. D’où son choix de commencer un nouveau cursus, et pas n’importe lequel. "Je voulais une formation plus professionnalisante et surtout qui me permettait d’accéder à un réseau professionnel", précise-t-elle.

… puis a repris une formation spécialisée dans l’environnement


Elle rejoint alors l’INSA (Institut national des sciences appliquées) de Strasbourg pour suivre un mastère spécialisé d’éco-conseiller, analyse et gestion de l'environnement, formation conjointe avec l’Institut européen pour le conseil en environnement. Cette année de spécialisation comprend environ 4 mois de stage.

De ce côté, la recherche a été très vite fructueuse pour Joséphine. En un mois, elle a décroché un stage dans unecommunauté d’agglomération. "Je souhaitais revenir dans ma région pour limiter les coûts. J’ai fait la démarche de les contacter par téléphone pour savoir ce qui était réalisé en interne sur le secteur environnemental. J’ai ensuite envoyé mon CV et ma lettre de motivation. Ils m’ont rappelée. C’était OK !". A la fin des 4 mois de stage dans la collecte sélective pour l’habitat vertical, Joséphine a été embauchée en CDD pendant 6 mois. Avec des missions supplémentaires comme les statistiques.

Un job grâce au réseau d’offres d’emploi de l’école


Puis… retour à la case départ ! Le CDD n’a pas été reconduit. "Je crois qu’ils ont pris une stagiaire", raconte Joséphine. Mais cette fois-ci, tout a été plus rapide. "C’était vraiment plus facile. Il y avait plein d’offres d’emploi qui n’étaient diffusées nulle part ailleurs que sur notre réseau. Les entretiens que j’ai eus [quatre], c’était avec les offres de l’école", décrit-elle. Alors même que la période estivale provoquait un certain relâchement des embauches.

En 4 mois seulement, elle obtient même deux propositions de postes. Elle choisit le CDI chez un bailleur social. "L’entretien s’est très bien passé. J’ai rencontré pendant une heure le DRH, puis dans la foulée le directeur. Il n’y avait pas de questions pièges, il s’agissait surtout d’une présentation de ce que j’avais fait", raconte Joséphine, qui compte bien rester dans le milieu des bailleurs sociaux.

Et pour ceux qui seraient tentés par le secteur du développement durable ? "Il y aura de plus en plus d’emplois, surtout dans les collectivités territoriales", estime-t-elle. Mais attention, certains nouveaux postes n’ont de "développement durable" que l’intitulé.


L’avis de Tatiana Soulier, ingénieur environnement-sécurité, responsable Environnement à la direction des espaces verts à la mairie de Lyon.
"Le parcours de cette jeune diplômée me parait assez réaliste. Pour trouver un emploi, il est capital d’avoir eu des expériences et donc des stages. Mais trois mois de stages, ce n’est pas assez, cela devient intéressant à partir de 4 à 6 mois. Faire une formation en alternance, c’est le top.
Par contre, dans le secteur de l’environnement, le bac+5 n’est pas indispensable, tout dépend sur quel type de poste. Nous embauchons par exemple des techniciens, même au niveau bac.
Il est surtout très important de ne pas s’être limité à suivre sa formation sans rien faire d’autre autour, surtout dans un secteur comme le développement durable. S’investir dans une association, multiplier les expériences, même à une petite échelle, c’est essentiel.
L’année dernière nous avons recruté un technicien environnement. Il possédait un bac+5 et très peu d’expérience professionnelle, mais nous l’avons surtout choisit pour son expérience associative très intéressante. Il avait fait de nombreux stages, des chantiers, etc.
Enfin, un conseil plus général notamment pour les candidatures spontanées : attention aux candidatures bâclées. Les lettres de motivation-type passent très mal et arrivent directement en bas de la pile. Pareil pour un CV rempli de fautes d’orthographes. Il faut aller au bout de la démarche et adapter la candidature à la personne à qui on l’envoie, quitte à y passer plus de temps."

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