Témoignage

Avocat d’affaires : un métier qui fait rêver

Par Marie-Anne Nourry, publié le 26 août 2010
1 min

Louis Vogel, président de l’université Panthéon-Assas, vous présente le métier d’avocat d’affaires.

louis vogel pantheon assasDans l’imaginaire des étudiants, le lawyer est davantage rattaché au droit des affaires qu’au droit de la famille. C’est un peu l’équivalent du trader ! Les grands cabinets anglo-saxons et le Barreau de New York font rêver les futurs avocats. Or, le chemin pour devenir avocat d’affaires est semé d’embûches et requiert de la persévérance. Les cabinets d’affaires attendent de la part de leurs collaborateurs qu’ils soient titulaires du CAPA et aient effectué un excellent cursus en droit, complété par une formation en école de commerce, IEP (Institut d'études politiques) ou par un LL.M (Master of Laws).

Un tel parcours est devenu une norme. Pourtant, multiplier les diplômes n’est ni une obligation, ni le gage d’être sélectionné. Un employeur sera plus impressionné par un candidat qui a obtenu un seul diplôme avec mention bien ou très bien dans une excellente université que par un candidat qui a accumulé les diplômes sans jamais être distingué.

Pourquoi une telle exigence ?


Pendant longtemps, les facultés de droit ont dispensé des enseignements exclusivement juridiques, dans un cadre national. Les cabinets – à dominante internationale – ont donc imposé à leurs futurs collaborateurs de compléter un cursus qu’ils jugeaient insuffisant. Cette tendance a été interprétée par les facultés françaises comme un signal d’alarme, et elles s’attachent depuis à élargir leurs enseignements à la gestion ou encore à la finance, et à dispenser des cours de droit en anglais, dès la licence. Les cabinets d’affaires prennent progressivement conscience que les étudiants d’une université comme Panthéon-Assas bénéficient d’une formation très complète, éventuellement en partenariat avec une université étrangère ou une grande école de commerce.

Par ailleurs, outre l’aspect formation, les employeurs apprécient les diplômés d’écoles de commerce pour le réseau qu’ils peuvent leur apporter. Les universités ont compris l’importance de ces réseaux d’anciens et commencent à mettre en place leurs propres annuaires. Vaste programme !

Choix du cabinet : une question d’image


En France, un tiers des cabinets sont anglo-saxons, un tiers sont des filiales juridiques d’auditeurs et le tiers restant (en baisse chaque année) sont français. Il est donc possible d’exercer la profession d’avocat dans des cadres très différents. Tous les cabinets produisent des images qui sont le fruit de l’ambiance qui y règne, des méthodes de travail qu’ils emploient et des stratégies qu’ils ont adoptées. Aujourd’hui, les jeunes avocats recherchent des ambiances et attachent de l’importance à la qualité des conditions de travail. Le cabinet est-il recherché, effectue-t-il ou non des recrutements latéraux, de l’"abattage"... ? Ils ne se fondent plus, comme c’était le cas il y a quelques années, seulement sur la rémunération. Les nouveaux comportements semblent plus sophistiqués. Les jeunes privilégient davantage la qualité et la valorisation par le travail, et recherchent un équilibre entre leur vie privée et leur vie professionnelle.

Inventivité et organisation : le duo gagnant


On peut faire du droit des affaires sans être stressé et sans être obligé de travailler le week-end. Un bon avocat ne sera pas jugé sur la quantité de son travail mais sur la qualité. Face aux Anglo-Saxons, les avocats français présentent une qualité essentielle : l’inventivité. Bricoleurs, ils sont capables de trouver des solutions que les autres ne trouveront jamais. L’idéal est de conserver ce côté inventif, qui sort un peu des ornières, et d’y ajouter l’organisation anglo-saxonne. L’avocat qui parvient à réaliser cette combinaison s’ouvre à une carrière des plus admirables.

La crise, toujours présente...


Certains domaines du droit, tels que les fusions-acquisitions, ont beaucoup souffert de la crise financière. A contrario, d’autres domaines, parfois moins connus, tels que le droit public économique et le droit du développement durable, présentent de réelles opportunités.

Il est préférable d’éviter de s’orienter vers les domaines "classiques" qui croulent sous les candidatures. À titre d’exemple, le droit de la concurrence arrive à saturation et présente peu de débouchés. Pour apprendre à sentir le marché et repérer les opportunités sous-jacentes, il est recommandé de multiplier les stages, de se rendre sur les job fairs pour se renseigner sur ce qu’attendent les cabinets et les entreprises, et de se tenir informé des évolutions en lisant la presse.

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