Recherche documentaire : quelques conseils pour mieux lire
Lorsque l’on fait une recherche sur un sujet, on trouve souvent un grand nombre d’ouvrages à consulter. Impossible de tous les lire intégralement. Comment faire, alors, pour ne pas passer à côté d’informations utiles ? Les conseils de Myriam Greuter, extraits de Bien rédiger son mémoire ou son rapport de stage, publié aux éditions l’Etudiant.
Si l'on ne devait garder qu'un seul principe pour améliorer la recherche bibliographique, ce serait de ne pas lire « en aveugle », comme le dit très bien Sébastien. « Il faut partir avec des intuitions, des questions. » Quel que soit l'état de la recherche, on a en effet nécessairement quelques idées derrière la tête. Le tout est de les formuler pour mieux chercher et trouver plus vite.
Savoir ce qu'on cherche
On doit en effet voir dès le début ce qui pourra être intéressant. Aussi distraite que soit une première lecture, il est par exemple nécessaire de noter légèrement au crayon dans la marge les points susceptibles d'être approfondis par la suite (à condition que l'ouvrage vous appartienne, bien sûr !). Une lecture sans aucune annotation est du temps perdu.
« Même au tout début, la recherche documentaire est déjà indissolublement liée à l'idée vague d'un plan pour le devoir », explique Sébastien. Les pistes personnelles qui vous étaient apparues se trouvent confirmées ou infirmées, d'autres idées apparaissent... et les éléments finissent par converger.
Apprendre à lire en diagonale
Pour un travail comme le mémoire ou le rapport de stage, « il faut lire beaucoup, mais en diagonale, pas de A à Z », explique Louis. Ce type de consultation n'est pas méprisable : au contraire, elle est obligatoire et prouve votre maturité. Et pour lire en diagonale, il faut justement savoir ce que l'on cherche.
Pour commencer, on doit consulter d'abord la table des matières, la bibliographie, l'introduction, la conclusion et le résumé qui se trouve au dos du livre (la quatrième de couverture), bien pratique le cas échéant. Cet examen indispensable permet de décider s'il est utile ou non de lire plus avant, et quoi.
Lire rapidement, pas distraitement
Parcourir un ouvrage en diagonale ne signifie pas lire distraitement, mais lire rapidement. « On a pour ainsi dire un champ lexical dans la tête, explique Jean-Marc : des mots-clés, relatifs au sujet, présents à l'esprit. On survole le texte, et l'on bute sur ces termes clés. C'est un peu comme chercher une chanson sur une playlist : on s'arrête de temps à autre pour voir si les quelques notes que l'on entend sont bien les bonnes. »
« Mâcher le texte »
La lecture en diagonale est surtout recommandée pour les textes qui ne traitent pas exactement du sujet concerné, mais qui sont susceptibles d'aborder le problème à un moment ou à un autre.
En revanche, pour les ouvrages en rapport étroit avec la question, une lecture suivie s'impose. Dans tous les cas, il faut « mâcher le texte », comme le dit Aurélie, étudiante en lettres modernes – c'est-à-dire noter précisément l'endroit où retrouver les citations éventuelles (numéro de page, et le cas échéant la colonne de texte : A, B ou C).
On ne doit pas faire trop confiance à sa mémoire, car il faut pouvoir par la suite retrouver immédiatement les passages intéressants. Si l'ouvrage a été acheté, il est nécessaire de l'annoter : cela permet à la fois de se repérer et de mesurer le travail accompli.
Vers une lecture de plus en plus approfondie
Comme l'explique Sébastien, la façon de lire change suivant l'avancement du travail : « Au tout début, on lit pour voir, pour se faire une idée sur la validité et l'étendue du sujet. Avec la réflexion proprement dite commencent les relectures et les consultations plus approfondies, crayon en main. Au moment où se dessinent la problématique et le plan définitif, on s'attache enfin aux derniers ouvrages critiques, mais sans excès, pour ne pas risquer d'être trop influencé. »