Décryptage

Un Smic pour les jeunes ? Cela existe déjà…

Par Danièle Licata, publié le 17 avril 2014
1 min

Pour favoriser l’embauche des jeunes et faire ainsi baisser le chômage, Pierre Gattaz, le patron du Medef, a évoqué l’idée de créer un salaire moins élevé que le Smic (salaire minimum interprofessionnel de croissance) mardi 15 avril 2014. Pourtant, plus de deux millions de jeunes travaillent déjà aujourd’hui en France pour un revenu inférieur au salaire minimum.

Le Smic (salaire minimum interprofessionnel de croissance), créé en 1970, est revenu subitement sur le devant de la scène. Mardi 15 avril 2014, Pierre Gattaz, le patron des patrons, s'est déclaré favorable à un Smic intermédiaire temporaire pour les jeunes et les chômeurs de longue date. La solution consisterait à proposer "temporairement" à "un jeune ou quelqu'un qui ne trouve pas de travail de rentrer dans l'entreprise de façon transitoire avec un salaire adapté, qui ne serait pas forcément le salaire du Smic".

Le patron du Medef a emboîté le pas à Pascal Lamy, l'ex-patron de l'OMC (Organisation mondiale du commerce). C'est lui qui a mis le feu au poudre début avril en ressortant cet épineux dossier. Face à l'impuissance des pouvoirs publics à inverser la courbe du chômage des jeunes, il a brandi l'arme de la flexibilité. Comprenez : proposer des petits jobs payés en-dessous du Smic, qui s'élève actuellement à 1.445,38 € brut.

Une idée qui révolte les jeunes

Pourtant, tous ceux qui ont voulu se frotter au Smic s'y sont piqués et ont provoqué une mobilisation des lycéens et des étudiants. Ce fut le cas d'Edouard Balladur, en 1994, avec le contrat d'insertion professionnelle qui prévoyait une rémunération à l'embauche fixée à 80 % du salaire minimal. Mais surtout ce fut le cas de Dominique de Villepin, en 2006, avec le CPE (contrat première embauche), un type de contrat de travail à durée indéterminée, à destination des moins de 26 ans. Aujourd'hui, l'idée de Pierre Gattaz enflamme les réseaux sociaux.

Les solutions qui existent déjà

Pour le Premier ministre Manuel Valls, le débat est d'ores et déjà clos. "Il n'est pas question de toucher au salaire minimum", a-t-il déclaré. Et pour cause : plus de deux millions de jeunes travaillent déjà aujourd'hui pour un revenu inférieur. Sous quelles formes ?

Les contrats en alternance

Il existe deux contrats de formation en alternance : le contrat d'apprentissage et le contrat de professionnalisation. 561.000 jeunes (chiffres du Ministère du travail) bénéficient aujourd'hui d'un de ces contrats de travail, pour un salaire qui varie entre 25 % et 80 % du Smic.

Les stages

D'après un rapport du Conseil économique et social, 1,6 million de jeunes sont concernés chaque année, pour une rémunération minimale de 436,05 € par mois au-delà de deux mois de stage.

Les emplois d'avenir

Ces emplois d'aide à l'insertion visent essentiellement les jeunes de 16 à 25 ans (30 ans pour les travailleurs handicapés). D'après le Ministère du travail, 74.000 jeunes, à un niveau de formation inférieur au baccalauréat, étaient en emploi d'avenir en février 2014 pour un salaire égal au Smic.

Pour en savoir plus, lire l'article de L'Express-L'Expansion du 16 avril 2014.

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