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Premier emploi : l'insertion des jeunes diplômés cadres s'est dégradée en 2024, selon l'Apec

En 2024, 48.580 cadres débutants ont été recrutés, soit une baisse de 19% par rapport à l'année précédente.
En 2024, 48.580 cadres débutants ont été recrutés, soit une baisse de 19% par rapport à l'année précédente. © Valery / Adobe Stock
Par Rachel Rodrigues, publié le 03 avril 2025
4 min

D'après l'enquête annuelle de l'Apec, l'horizon s'assombrit pour les embauches de cadres, en raison d'un contexte de retournement économique. Les jeunes diplômés sont les plus touchés, avec moins d'embauches, ou à un statut inférieur.

"La fête est finie pour l'emploi cadre !" C'est à travers ce constat que l'Apec a entamé la présentation de son enquête annuelle sur les recrutements de cadres, pour l'année 2024, ce jeudi 3 avril.

Le rebond des embauches observé après la crise sanitaire est déjà loin : au total, 303.400 cadres ont été recrutés l’an dernier, ce qui représente "une baisse significative de 8%, qui efface en un an la progression enregistrée en 2023 (+2%)", précise l'association dans son étude. "Cette baisse est liée en particulier à la contraction des investissements des entreprises, une première depuis 2009 (hors crise sanitaire)." Et les premiers touchés par ce constat sont les jeunes diplômés.

Une baisse de près de 20% des recrutements de jeunes diplômés

L'an dernier, 48.580 cadres débutants (moins d'un an d'expérience) ont été recrutés, soit une baisse de 19% par rapport à l'année précédente. "Les recruteurs ont tendance à embaucher à des niveaux plus importants et plus expérimentés", analyse Gilles Gateau, directeur général de l'Apec.

Un phénomène qui devrait se poursuivre en 2025, puisque l'Apec prévoit une nouvelle baisse de 16% des recrutements de jeunes débutants pour l'année à venir, avec seulement 41.000 embauches prévues cette année. "Les secteurs qui se contractent induisent une baisse d'opportunités pour les jeunes diplômés", confirme Hélène Garner, directrice des études à l'Apec. Cela implique une insertion professionnelle d'autant plus complexe pour les quelque 300.000 jeunes actifs cadres (bac+3 et plus) qui arrivent sur le marché chaque année. 

Ces derniers ont par conséquent de moins en moins de probabilité de trouver un emploi cadre directement à la sortie de leurs études. Et donc de plus en plus de probabilité de trouver un emploi sans le statut cadre, ce qui peut créer "de la frustration", admet Hélène Garner. D'autant qu'entrer sur le marché "à un niveau inférieur de qualification" peut avoir des répercussions importantes sur le salaire et l'évolution professionnelle, avertit la directrice des études de l'Apec.

L'instabilité internationale redoutée pour 2025

Gilles Gateau souligne, en outre, que "de nombreuses incertitudes se sont ajoutées en 2024". L'enquête annuelle de l'Apec a en effet été effectuée entre novembre 2024 et janvier 2025, soit avant de potentiels impacts de la politique de Donald Trump, à la Maison Blanche. L'association pointe ainsi un risque de repli d'autant plus important dans les prochains mois

"L’instabilité du contexte géopolitique et les risques de guerre commerciale pourraient avoir un effet récessif d’ampleur et peser encore davantage sur les investissements des entreprises", détaille l'Apec dans son étude. Tous niveaux d'expériences confondus, l'association s'attend donc à ce que le nombre d'embauche de cadres repasse sous le seuil symbolique des 300.000 annuelles.

L'informatique, l'industrie et le commerce particulièrement touchés

Cette contraction des recrutements s'observe dans tous les secteurs, mais particulièrement dans les domaines traditionnellement porteurs pour l'emploi cadre, tels que l'informatique (-18% entre 2024 et 2023), l'industrie (-7%) ou encore le commerce (-7%).  

Les secteurs de l'ingénierie R&D et du conseil (-6%), et les activités juridiques et comptables (-10%), ont également connu une baisse sur l'année. 

Selon les prévisions de l'Apec, cette tendance devrait se poursuivre en 2025 dans tous les secteurs, avec un repli moins marqué pour l'informatique, le conseil et l'ingénierie R&D (-3%) et l'industrie (-3%), mais tout aussi important dans le commerce (-5%).

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