Reportage

À Amiens, un "vaccinobus" sillonne les campus pour vacciner les étudiants

Après cette 2ème dose et 15 minutes d’attente pour contrôler d’éventuels effets secondaires, Kevin, étudiant en première année de Maths-Info, reçoit son pass sanitaire.
Après cette 2ème dose et 15 minutes d’attente pour contrôler d’éventuels effets secondaires, Kevin, étudiant en première année de Maths-Info, reçoit son pass sanitaire. © Amélie Petitdemange
Par Amélie Petitdemange, publié le 27 septembre 2021
6 min

Un "vaccinobus" se déplace sur les campus de l’Université de Picardie Jules Verne, dans les Hauts-de-France. Les étudiants s’y font vacciner sans rendez-vous jusqu’au 1er octobre 2021. Reportage à Amiens.

À l’entrée du pôle Sciences de l’université d’Amiens, cinq étudiants masqués sont installés derrière un stand d’information. Survet bleu siglé "Université de Picardie Jules Vernes", ces étudiants relais-santé participent à la campagne de vaccination lancée avec l’agence régionale de santé (ARS).

Depuis le 13 septembre, un "vaccinobus" se déplace sur les différents campus de l’université à Amiens, Beauvais, Creil, Saint-Quentin, Laon et Cuffies-Soissons. "La vaccination des étudiants était une priorité du gouvernement pour reprendre en présentiel et lutter contre la détresse psychologique. Nous avons donc mis en place ce dispositif avec l’ARS car les vaccinodromes étaient hors du centre-ville", explique la docteure Delphine Guérin, directrice du Service de santé universitaire de l’université. "Là c'est génial, car nous sommes directement sur les campus. Nous recensons aussi tous les centres où les étudiants peuvent se faire vacciner".

Les étudiants viennent se faire vacciner gratuitement et sans rendez-vous dans le "vaccinobus", à quelques minutes de leur salle de cours. Ils ont été informés du dispositif par un e-mail de l'université et par les 36 étudiants relais-santé qui se répartissent les jours de présence.
36 étudiants relais santé de l’⁦université Picardie Jules Verne se relaient pour amener les étudiants au "vaccinobus" et répondre à toutes leurs questions sur la vaccination et leur santé en général.
36 étudiants relais santé de l’⁦université Picardie Jules Verne se relaient pour amener les étudiants au "vaccinobus" et répondre à toutes leurs questions sur la vaccination et leur santé en général. © Amélie Petitdemange

"Les étudiants sont plutôt réceptifs"

Redwane, étudiant en troisième année de droit, est étudiant relais-santé pour la deuxième fois. "Nous sommes là pour sensibiliser les étudiants à se faire vacciner. Nous les orientons vers le "vaccinobus" et nous faisons aussi de la prévention santé sur le harcèlement, l’alimentation, les addictions..." Les étudiants sont plutôt réceptifs et aucun ne s’est montré rétif à la vaccination, raconte le jeune homme. "Les étudiants nous demandent plutôt s’ils peuvent se faire vacciner gratuitement sans numéro de sécurité sociale, ce qui est le cas !".

Après cette phase d’information, les étudiants sont dirigés vers les professionnels de santé présents aux abords et dans le bus. Ce mercredi 22 septembre, huit pompiers sont mobilisés. Ils ont vacciné une dizaine d’étudiants ce matin et attendent la même affluence cet après-midi. Une pompière vérifie si l'étudiant est éligible à la vaccination, selon s’il a déjà eu le Covid et quand, et si sa température est normale. Ensuite, direction l’intérieur du bus pour un questionnaire plus approfondi.
Huit pompiers sont mobilisés sur le campus Sciences d’Amiens ce 22 septembre pour vacciner les étudiants après une prise de température et un questionnaire santé.
Huit pompiers sont mobilisés sur le campus Sciences d’Amiens ce 22 septembre pour vacciner les étudiants après une prise de température et un questionnaire santé. © Amélie Petitdemange
"Je remplis un formulaire avec les allergies de l’étudiant et vérifie qu’il n’a pas de contre indication à la vaccination. Je précise ensuite s’il a besoin d’une ou de deux doses puis je l’envoie à mes collègues", explique Justine Crépin, infirmière référente du "vaccinobus". "Vous préférez quel bras?" demande-t-elle à Kévin, 17 ans.

"Reprendre la vie d’avant"

L’étudiant en première année de Maths-Info passe de l’autre côté du bus pour recevoir sa deuxième dose. Détendu, il détourne le regard du pompier qui approche la seringue de son bras droit. "Et voilà, c’est fini ! Maintenant ne partez pas, on vous garde en surveillance pendant 15 minutes", prévient le professionnel de santé. Devant le bus, un petit chapiteau abrite des chaises pour les étudiants qui viennent de se faire vacciner. Ce laps de temps permet de vérifier qu’il ne ressent pas d’effets secondaires.
Rien à signaler du côté de Kévin, pour qui "tout s’est très bien passé". "Je suis plus serein maintenant que je suis vacciné. Je peux aller au ciné, sortir avec mes amis, reprendre la vie d’avant !", se réjouit déjà l’étudiant. Il ne s’est pas pour autant senti obligé de se faire vacciner, cette décision relevant plutôt de la conviction.
Kevin, 17 ans, répond aux questions de l’infirmière référente avant de recevoir sa 2ème dose de vaccin.
Kevin, 17 ans, répond aux questions de l’infirmière référente avant de recevoir sa 2ème dose de vaccin. © Amélie Petitdemange

"Je le fais pour mon entourage"

Anouk, étudiante en première année de SVT, vient de recevoir sa première dose. "J’ai attendu que plusieurs personnes se fassent vacciner et que les effets secondaires soient répertoriés. La campagne vaccinale avance bien, ça m’a rassurée. Donc je me suis dit qu’il était temps que je le fasse, surtout si un nouveau variant arrive", confie la jeune femme. Pour elle, la vie étudiante n’est pas une motivation. "J’ai beaucoup de travail donc je ne sors pas tellement. Je le fais pour mon entourage, pour la vie en communauté", explique Anouk.
La présence du "vaccinobus" a aussi été un élément déclencheur. "Je me serais quand même fait vacciner, mais sûrement plus tard. Là ils sont présents juste devant le campus, c’est simple et pratique et ça rappelle qu’il faut se faire vacciner".
Selon les derniers chiffres du ministère de l'Enseignement supérieur, 86% des 18-24 ans ont reçu une première dose de vaccin, et 78% présentent un schéma vaccinal complet. Le "vaccinobus" sillonnera les Hauts-de-France jusqu’au 1er octobre.

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