Assises de la santé scolaire : "des lycéens" pour apaiser la santé mentale de "leurs camarades en souffrance", propose Elisabeth Borne

La ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, a conclu les assises de la santé scolaire le 14 mai en annonçant les premiers engagements du Ministère pour améliorer la santé mentale des élèves. Yassine et Emilie, élus du conseil national de la vie lycéenne, les trouvent insuffisantes.
Depuis février 2025, syndicats, élèves, parents d'élèves et représentants de l'éducation nationale se concertent autour de la santé à l'école. Et ce mercredi 14 mai, la ministre de l'Éducation nationale a profité des Assises de la santé scolaire pour annoncer ses engagements, devant un parterre de professionnels du secteur et les élus du conseil national de la vie lycéenne (CNVL).
Quatre priorités ont été exposées par la ministre de l'Éducation nationale Elisabeth Borne :
"Agir dès le plus jeune âge pour renforcer la prévention", en garantissant à 100% des élèves une analyse personnalisée de leur situation de santé, dès la rentrée 2026.
"Mieux détecter les troubles des élèves et les prendre en charge le plus rapidement possible", via notamment le développement du partenariat avec les maisons d’adolescents et l’organisation d’un système de coupe-file pour faciliter l’accès des élèves aux centres médico-psychologiques (CMP)
"Renforcer l’appui aux équipes éducatives", en nommant notamment 100 psychologues de l’éducation nationale conseillers techniques en santé mentale et en formant des personnels sociaux et de santé en faveur de la santé mentale
"Sensibiliser sur la santé mentale" en déployant un module de sensibilisation auprès des lycéens et des collégiens. Dès janvier 2026, des ambassadeurs pourront ainsi "repérer et aider leurs camarades en souffrance".
Des propositions jugées insuffisantes
Si cette dernière mesure avait été proposée par le CNVL, la ministre a pourtant fait des déçus avec un discours davantage "politique" que concret selon les syndicats. Dans sa tribune aux assises, Emilie, 17 ans, élue conseillère nationale de la vie lycéenne à Nantes, avait pourtant prévenu : "Ne nous décevez pas !" Pourtant, l'élève de terminale considère que les mesures proposées "sont très loin de ce qu’on pouvait attendre".
Le ministère de l’Education nationale défend que ces axes d’améliorations de la santé scolaires ne sont qu’"un point d’étape" pour une santé scolaire à la hauteur des nouveaux besoins des élèves. C’est ce que peine à croire Yassine, 18 ans, élu CNVL à Rennes, qui a le sentiment que la parole des jeunes "n’est pas entendue". Un climat de déception règne au sein de la jeunesse qui "ne croit plus en la politique" rétorque Yassine.