Décryptage

Rentrée étudiante : toujours plus coûteuse

Malgré le gel des frais d'inscription universitaires à la rentrée 2016, les dépenses étudiantes augmentent de plus de 1 % selon la Fage et l'Unef.
Malgré le gel des frais d'inscription universitaires à la rentrée 2016, les dépenses étudiantes augmentent de plus de 1 % selon la Fage et l'Unef. © plainpicture-PhotoAlto-Frederic Cirou
Par Valentin Chatelier, publié le 16 août 2016
4 min

Le porte-monnaie des étudiants ne se portera pas mieux en 2016-2017. C'est ce que déplorent les enquêtes annuelles des représentations étudiantes, la Fage et l'Unef, parues toutes deux mi-août. Avec dans le viseur, cette année encore, les dépenses de logement.

Très chère rentrée... Avec une augmentation globale de 1,23 % selon l'Unef et de 1,01 % selon la Fage, attendez-vous à mettre la main au portefeuille encore un peu plus cette année. Les frais pour vos loger pèseront le plus sur votre budget. Et pour cause : ils représentent plus de la moitié (55 %) de vos dépenses mensuelles. Selon l'enquête de l'Unef, une hausse de 0,59 % du prix du logement en région est à prévoir pour la rentrée. La Fage parle quant à elle d'un accroissement de près de 2 % pour ces étudiants. À Paris, cette augmentation est encore plus forte (1,38 % selon l'Unef). En moyenne, les étudiants de la capitale qui n'habitent plus avec leurs parents devront débourser 806 € par mois, contre 795 € l'an dernier. Ces dépenses supplémentaires vont peser dans le budget des étudiants : le logement représente en effet.
Le rapport de l'Unef pointe aussi le coût des transports, en hausse dans plusieurs villes. C'est le cas à Bordeaux (+7,4 %), Lyon (+2,6 %), Paris (+2,4 %), ou encore Nice (+2 %). L'enquête de la Fage estime cependant que le coût moyen des transports en France va baisser ( - 1,58 % en régions, - 0,69 % en Île-de-France).

Gel des frais d'inscription universitaires

Pas de variation en revanche pour vos frais d'inscription à la fac, le gouvernement ayant en effet annoncé le gel des tarifs. Ils restent donc à 184 € pour une licence, 256 € pour un master et 391 € pour un doctorat.
Même chose pour le prix des repas dans les restaurants universitaires et la Sécurité sociale : vous paierez autant en 2016 qu'en 2015. Le repas reste à 3,25 €, la Sécurité sociale à 215 €.

Bourses : peut encore mieux faire selon l'Unef

Si le coût de la vie étudiante va augmenter en 2016, 25.000 étudiants boursiers vont passer de l'échelon 0 à l'échelon 0 bis. Traduction : ils recevront une bourse de 1009 € pour cette année, en plus de l'exonération des frais d'inscription et de la Sécurité sociale.
L'Unef se félicite de cette amélioration, mais la considère insuffisante. "Le système de bourses est aujourd'hui incapable de protéger les étudiants de la précarité et de garantir leur accès à l'enseignement supérieur", note l'organisation. Elle dénonce notamment l'exclusion de la majorité des jeunes des bourses : ils seraient moins d'un sur trois (28 %) à en bénéficier. Autre reproche : les montants restent insuffisants, "ne permettant pas aujourd'hui de pouvoir financer ses études sans des aides extérieures". De son côté, la Fage réclame un système de bourses plus progressif "pour répondre au mieux aux besoins de l'étudiant".

Le principal syndicat étudiant déplore aussi les écarts entre étudiants. D'après ses calculs (voir ninfographie plus loin), un étudiant boursier échelon 7 en chambre universitaire recevra 677 € d'aides par mois, tandis qu'un non-boursier en licence à Paris touchera en moyenne 215 € (avec notamment l'aide au logement). Il pointe enfin du doigt la contrainte des jobs étudiants. Selon son rapport, 50% des étudiants sont obligés de se salarier, dont 30 % à temps plein. "Le salariat étudiant vient donc pénaliser le temps d'étude [...] et impacte la réussite des étudiants".

Face à la hausse du coût de la vie étudiante, les deux organisations veulent des changements. Elles demandent davantage de moyens pour le Crous, afin de financer la construction de logements et de stabiliser le coût du repas. L'encadrement des loyers dans toutes les villes universitaires est également réclamé par la Fage et l'Unef. Cette dernière souhaite par ailleurs une ouverture du RSA au moins de 25 ans, tout comme l'accès de l'ARPE (aide à la recherche du premier emploi) à tous les étudiants, boursiers ou non.

Le ministère défend son bilan

"Depuis 2012, plus de 500 millions d'euros ont été mobilisés en faveur de la vie étudiante", fait remarquer le ministère de de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche dans un communiqué lundi 15 août. Il entend "agir dans la durée", avançant notamment la réforme des bourses sur critères sociaux et l'ARPE, créée pour la rentrée 2016.
Le ministère a également réagit au coût des loyers. Il promet la construction de 40.000 nouveaux logements d'ici fin 2017et affirme que la question demeure "une priorité de l'action du gouvernement".


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