Décryptage

Comment les villes ont-elles aidé les étudiants pendant la crise sanitaire ?

À Paris, l'association Co'p1 distribue gratuitement des paniers de nourriture et de produits d'hygiène.
À Paris, l'association Co'p1 distribue gratuitement des paniers de nourriture et de produits d'hygiène. © Mathilde MAZARS/REA
Par Amélie Petitdemange, publié le 21 septembre 2021
5 min

La crise sanitaire a aggravé la précarité et révélé des fragilités psychologiques chez certains étudiants. Pour leur venir en aide, les villes ont mis en place différents dispositifs.

Durant la crise sanitaire, nombreuses sont les villes à avoir mis en place des dispositifs pour les étudiants. Plus de neuf sur dix assurent avoir proposé du soutien matériel (masques, gel, ordinateurs…) et près de huit sur dix déclarent avoir versé des aides financières.

Lyon (69) a par exemple débloqué une subvention de 500.000 euros puis de 250.000 euros pour aider les étudiants et les établissements à lutter contre la précarité numérique. La municipalité a par ailleurs distribué près de 100.000 masques dans les résidences étudiantes du Crous, dans les maisons des étudiants et dans les universités.

Fonds d'urgence

En mai 2020, la métropole de Rennes (35) a financé plusieurs projets afin de lutter contre la précarité étudiante. Elle a notamment versé 36.000 euros à ses établissements d'enseignement supérieur pour lutter contre la précarité numérique. À la fin de l’année 2020, un deuxième versement de 500.000 euros a permis aux établissements de s'équiper pour dispenser leurs cours à distance.

"Nous avons aussi mis en place un fonds d’urgence logement car les jeunes ont été très touchés par les pertes de ressources, ils étaient nombreux à financer leurs études grâce à de petits emplois", ajoute Tristan Lahais, vice-président culture et jeunesse à la métropole de Rennes. Actif jusqu’en décembre 2021, ce fonds permet de payer le loyer des personnes qui ont perdu plus de 30% de leurs ressources.

Aides alimentaires

Le fonds d’aide aux jeunes (FAJ) a par ailleurs été abondé de 50.000 euros, notamment pour délivrer des aides à la subsistance. "En janvier dernier, quand nous avons réalisé que cette situation allait perdurer, nous avons renforcé les dispositifs. Nous avons aidé les épiceries solidaires de Rennes 1 et de Rennes 2 pour acheter les éléments nécessaires aux distributions et engager des vacataires pour soulager des bénévoles épuisés. Des centaines de jeunes venaient deux fois par semaine dans ces épiceries pour se nourrir", relate Tristan Lahais.

Comme Rennes, de nombreuses villes ont soutenu ou financé des projets d'épicerie solidaire étudiante, notamment les épiceries solidaires Agoraé. Amiens (80), Besançon (25), Caen (14) et Le Havre (76) déclarent soutenir un projet à venir ou avoir financé un tel projet.

Soutien aux associations

À Paris (75), l'association Co'p1 a été fondée par des étudiants il y a un an, en réponse à l'aggravation de la précarité étudiante pendant la crise sanitaire. Trois fois par semaine, l'association distribue gratuitement des paniers de huit à dix kilos de nourriture et de produits d'hygiène. Une initiative fortement soutenue par la mairie de Paris.

"La Ville nous a donnés une subvention de 30.000 euros pour nous lancer et nous a prêtés des locaux à Bastille et un véhicule pour récupérer les denrées. Elle a aussi embauché un contractuel chargé de la précarité étudiante pour nous accompagner dans le projet", témoigne Laura Bardou, directrice de l'accompagnement de Co'p1.

Des élus et des agents de la mairie ont par ailleurs accompagné l'association en leur fournissant des conseils et des contacts et en étant présents lors des distributions de paniers. Les mairies d'arrondissement ont elles aussi apporté leur pierre à la l'édifice. Afin d'organiser des distributions, la mairie du XIVe a financé des locaux porte de Vanves alors que celle du Ve a mis à disposition des barnums place du Panthéon. La mairie du Xe arrondissement et le Secours populaire ont quant à eux fournis un lieu de stockage pour les denrées.

Santé des étudiants

Vingt-huit villes ont par ailleurs déclaré avoir mis en place des dispositifs d’écoute. Il peut s’agir de rendez-vous en présentiel, de lignes téléphoniques dédiées ou encore de tchats en ligne.

D’autres dispositifs ont été inventés, comme les "Rencontres aller-vers", lancées en mars 2021 par la métropole de Lyon, aux côtés du Crous, de l’institut Jean Bergeret et du SSU (service de santé universitaire).

Ce bus info-santé-social s'est déplacé à proximité des restaurants universitaires des campus, pour apporter des informations autour des questions de santé, d’accès aux droits des étudiants, et leur distribuer des équipements de protection individuelle ainsi que des produits d’hygiène. Cette opération sera prolongée à la rentrée 2021.

À Rennes, les aides vont également perdurer, assure Tristan Lahais. "Les stigmates de cette crise ne vont pas s’estomper par magie".

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