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"Aujourd'hui, la jeunesse craint pour son avenir" : syndicats lycéens et étudiants appellent au barrage contre l'extrême-droite

La Fage appelle à "la responsabilité de l’ensemble des partis politiques qui doivent être sans ambiguïté concernant leurs consignes de retrait et de vote".
La Fage appelle à "la responsabilité de l’ensemble des partis politiques qui doivent être sans ambiguïté concernant leurs consignes de retrait et de vote". © Ayoub BENKARROUM/REA
Par Amélie Petitdemange, mis à jour le 02 juillet 2024
5 min

L'arrivée en tête du Rassemblement national lors du 1er tour des élections législatives, ce dimanche 30 juin, a provoqué une onde de choc parmi les organisations de jeunes. L'Unef, la Fage et l'Union syndicale lycéenne, appellent au retrait des candidats qui sont qualifiés en troisième place face au RN.

Le 1er tour des élections législatives anticipées, ce dimanche 30 juin, a placé l'extrême droite en tête. Le Rassemblement national et l'union entre le RN et Les Républicains rassemblent plus de 33% des voix. À lui seul, le RN comptabilise plus de 29% des suffrages exprimés.

Le Nouveau Front populaire, unissant les partis de gauche, arrive en deuxième position, avec 28% des voix. La majorité présidentielle, sous la bannière Ensemble, récolte quant à elle 20% des suffrages.

Faire front contre le RN

Les syndicats sont unanimes : tant l'Unef, la Fage, l'Union étudiante et l'USL, appellent au retrait des candidats arrivés en troisième position dans leur circonscription face au RN. Cette stratégie de "front républicain" en cas de triangulaire vise à reporter les voix du candidat démissionnaire vers le candidat qui pourrait combattre le Rassemblement national.

"Nous appelons à la responsabilité de l’ensemble des partis politiques qui doivent être sans ambiguïté concernant leurs consignes de retrait et de vote", indique la Fage dans un communiqué. "L’urgence est à la responsabilité. La digue ne doit pas céder", ajoute le syndicat étudiant Unef, dans un communiqué publié dès l'annonce des premiers résultats, dimanche soir.

L'USL est quant à elle signataire de l'appel de la Ligue des Droits de l'Homme à voter contre l'extrême-droite. "Face à la perspective mortifère d’un gouvernement du Rassemblement national, nous appelons à un sursaut démocratique et républicain des partis politiques et des électrices et électeurs !" peut-on lire dans ce texte publié dimanche.

"Une question existentielle"

L'appel de la LDH enjoint les électeurs à participer à ce front républicain, en votant pour le candidat qui serait face au RN, quel que soit son parti.

"Ce n’est pas une question de droite ou de gauche. C’est une question encore plus essentielle qui va se jouer, celle de la possibilité de vivre toutes et tous ensemble en France. À cette question, le RN répond par un projet politique raciste et violent, celui de la destruction progressive des libertés et plus généralement de la République. Il s’agit de l’arrivée au pouvoir d’un parti dont le programme est construit autour de la négation de l’égalité en droit des êtres humains", souligne ainsi l'appel, signé par l'USL.

L'Union étudiante enjoint quant à elle clairement à voter pour l'alliance de gauche Nouveau Front Populaire. "Face à l’imposture sociale qu’est le Front National, parti systématiquement raciste et historiquement antisémite, le programme de rupture du Nouveau Front Populaire est une évidence", affirme le syndicat étudiant.

L'organisation de jeunesse souligne que seulement un jeune sur deux s’est rendu aux urnes lors du premier tour. "La jeunesse doit massivement se saisir de cette élection" en allant voter mais également en s'engageant dans la campagne électorale, plaide le syndicat. "Dimanche, pas une voix ne doit manquer contre l’extrême droite", martèle ainsi l'Union étudiante dans un commuiqué paru le 2 juillet.

L'USL prête à "entrer en résistance"

Gwenn Thomas-Alves, président de l'USL, se dit "effrayé par le score du RN et dégoûté par le manque de clarté" de la majorité présidentielle. "Nous continuerons à faire campagne toute la semaine pour les candidats du Nouveau Front populaire, qui portent un programme de rupture que l'on soutient. En aucun cas, nous ne laisserons le pays dans les mains des héritiers du fascisme", réagit-il.

L'USL a par ailleurs annoncé dans un communiqué publié ce lundi qu'il se "tient prêt à entrer en résistance dès le 7 juillet au soir" en cas de victoire de l'extrême droite.

L'Unef pointe quant à lui "des années de discours de haine, à véhiculer des idées nauséabondes qui tentent de faire croire que le problème principal n’est pas le système libéral, mais l’immigration".

"La crise économique et sociale, terrain propice aux idées de l'extrême droite, a encore une fois permis aux héritiers du régime de Vichy d’arriver en tête des élections", regrette l'Unef dans son communiqué, faisant référence aux Européennes, où le RN était déjà arrivé en tête du scrutin.

Une crainte pour l'avenir des jeunes

"L’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite constituerait une catastrophe humaine, démocratique, écologique, économique et sociale", considère la Fage. 

"Aujourd'hui, la jeunesse craint pour son avenir. Nous espérons un avenir juste, un avenir sur une planète habitable, un avenir où la diversité est une fierté et constitue une richesse. Nous voulons grandir dans un monde en paix. Cet avenir est inenvisageable si le Rassemblement national arrive au pouvoir dans une semaine", prévient le syndicat étudiant.

Le second tour des élections législatives aura lieu ce dimanche 7 juillet. La constitution de l'Assemblée nationale et du gouvernement dépendra des résultats de ce scrutin.

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