Témoignage

Ces étudiants candidats aux élections européennes

À l'aube des élections européennes, les jeunes s'engagent sur plusieurs listes.
À l'aube des élections européennes, les jeunes s'engagent sur plusieurs listes. © ©Simon LAMBERT/HAYTHAM-REA
Par Pauline Bluteau, publié le 23 mai 2019
6 min

Ils ont entre 19 et 25 ans, ils sont étudiants en droit, en histoire ou en école de commerce et, cette année, à l’occasion des élections européennes, ils ont décidé de s’engager en politique. Retour sur le parcours de ces jeunes motivés pour faire bouger les choses.

Avec sa campagne "Cette fois je vote", le Parlement européen fait tout pour convaincre les jeunes de se déplacer dans les bureaux de vote ce dimanche 26 mai. Mais certains d’entre eux n’ont plus besoin d’être convaincus. C’est le cas de Thomas Fabre, 25 ans, ancien élève en école de commerce, aujourd’hui en deuxième année de master de droit public à Paris et candidat pour la liste UDI.

Mais aussi de Clémentine Vazquez, 19 ans, en première année de licence de droit-histoire à Paris qui a intégré la liste de Benoît Hamon, Génération.s, il y a seulement quelques mois. Enfin, à tout juste 20 ans, Pierre Lehembre, étudiant en L3 de droit à Lille, se présente aux élections européennes sous le parti Allons Enfants, un parti exclusivement géré par des jeunes de 18 à 30 ans. Ces trois étudiants - futurs députés européens ? - reviennent sur ce qui les a poussés à s’engager.

S’investir au-delà de ses études

Pour Thomas, Clémentine et Pierre, tout a donc commencé sur les bancs de la fac. "J’avais envie de m’investir au-delà de mes études. Je voulais trouver une activité qui a du sens donc je suis entré dans l’association Jeunes européens dont l’idée est de faire connaître l’Union européenne aux collégiens et aux lycéens", raconte Thomas.

Même constat pour Pierre qui, malgré son attrait pour le débat et la politique, ne souhaitait pas pour autant s’engager au sein d’un parti. "J’ai participé à une conférence Allons Enfants, puis j’ai rencontré les responsables et j’ai trouvé le cadre rassurant parce qu’on était entre jeunes, il y avait une vraie dimension humaine. C’est ce qui m’a donné envie de m’engager", détaille-t-il.

Après plusieurs années d’expérience, les deux étudiants finissent par acquérir quelques responsabilités. "J’ai participé aux élections municipales près de Lille, puis à ma première campagne européenne en 2014 avec l’UDI, les départementales et les régionales. En 2018, je suis devenu président des Jeunes UDI", explique Thomas, aujourd’hui 13e sur la liste UDI. "De mon côté, je me suis retrouvé sur la liste des candidats aux élections législatives en 2017, quelques mois après mon arrivée dans le parti Allons Enfants. C’était une vraie surprise mais on se prend très vite au jeu, c’est un moment d’ébullition", assure Pierre.

Un engagement par les jeunes pour les jeunes

Pour Clémentine, au contraire, son engagement est la marque de son ambition. Dès 2017, la lycéenne suit de près la campagne présidentielle et se met en tête de devenir professionnelle de la politique ou journaliste politique. En juin 2018, elle participe au European Youth Event avec 9.000 jeunes pour débattre sur les idées européennes à Strasbourg. "Je commençais à m’approcher directement du pouvoir mais pour moi, ce n’était pas suffisant", avoue l’étudiante. Elle participe ensuite à la consultation citoyenne européenne de Bourgogne-Franche-Comté afin de voir "jusqu’où on pourrait faire bouger les choses". "Et puis, j’ai déposé ma candidature sur la liste de Benoit Hamon pour participer aux élections. C’était à l’automne et j’ai eu la réponse il y a quelques semaines. J’étais à la fois surprise, excitée et paniquée", se souvient-elle.

D’après les trois étudiants, s’engager est une vraie chance : "On est passionné, c’est incroyable de se dire qu’on défend nos convictions et donc qu’on peut être utile", estime Thomas. "Ce n’est pas toujours facile, il a des difficultés, notamment financières, on doit s’investir beaucoup mais le moteur, c’est l’ambiance entre les jeunes, on se crée des souvenirs et aujourd’hui, tous mes amis font partis d’Allons Enfants", poursuit Pierre.

De futurs hommes/femmes politiques ?

Pour eux, les élections européennes sont surtout l’occasion de transmettre leurs idées aux jeunes. "On les encourage à aller voter, c’est important de participer à la vie publique, c’est ce qui fait vivre la démocratie, chacun peut trouver sa place", confirme Pierre.

Pour autant, aucun d’entre eux ne parle de ses ambitions politiques. "Je sais que je ne serai pas élu, le but est plutôt de transmettre un message", admet Thomas. L’étudiant affirme d’ailleurs qu’il envisage de travailler dans les affaires publiques plutôt que de faire de la politique son métier. Contrairement à Pierre, pour qui l’engagement au sein de son parti est une certitude. "J’ai envie d’être élu député mais je dois aussi m’inscrire en master de droit public, il faut voir si je pourrai concilier les deux."

Quant à Clémentine, l’étudiante compte d’abord acquérir de l’expérience avant de se lancer pour de bon. "Déjà, je dois passer mes partiels, s’exclame-t-elle. Plus sérieusement, je ne sais pas si je vais continuer à militer, je me laisse l’été pour décider car tout est allé très vite."

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