Témoignage

Confinement : une vie étudiante à distance, c’est possible

Le SUAPS de l'université de Toulon a déjà posté une dizaine de vidéos pour faire du sport.
Le SUAPS de l'université de Toulon a déjà posté une dizaine de vidéos pour faire du sport. © Capture d'ecran Suaps Toulon
Par Pauline Bluteau, publié le 02 avril 2020
6 min

Déjà trois semaines que le confinement est en vigueur. Les étudiants suivent leurs cours à distance, seuls, loin de l’ambiance des salles de classe. En plus d’assurer la continuité pédagogique, les établissements rivalisent d’idées pour maintenir cette vie de campus et assurer un lien avec leurs étudiants.

Groupes de discussions, tchats, jeux-concours, challenges sportifs, échanges de bons plans… Depuis le début du confinement, les établissements se sont efforcés de trouver des astuces pour sortir les étudiants de leur isolement. Car bon nombre d’entre eux ont décidé de rester dans leur studio, loin de leurs proches. Maintenir un lien avec les étudiants en dehors des cours apparaît donc comme une nécessité. Pour ce faire, chaque établissement à sa méthode.

Une vie de campus moins "institutionnelle"

Chaque semaine depuis le début du confinement, les étudiants de l’IDRAC Business School évaluent l’ambiance des cours et leur contenu. "On s’est vite rendu compte qu’ils avaient besoin d’échanger davantage. Nous devions pouvoir répondre plus rapidement à toutes leurs questions", explique Laurent Espine, directeur de l’école de commerce.

L’IDRAC a prévu une plage horaire dans l’emploi du temps des étudiants afin qu’ils puissent discuter avec leur responsable de programme. Si les questions ont d’abord été orientées autour de la connexion Internet et de la fréquence des cours, les étudiants ont aussi posé des questions sur tous les "à côté". "On leur a accordé une grande liberté : on leur laisse les outils techniques à disposition et ils peuvent organiser leurs propres activités comme les apéros party", poursuit le responsable.

L

école d’ingénieurs INSA Rennes a préféré jouer la carte des réseaux sociaux. D’après le responsable des services Vie au campus, Ronan Heutel, les mails adressés aux étudiants restaient trop formels pour pouvoir maintenir un lien sur le long terme. "On a fait le choix de créer un groupe Facebook, indique-t-il. Il s’adresse principalement aux étudiants restés confinés dans nos résidences mais tous les autres étudiants peuvent y accéder." Le service y donne des bons plans culturels et sportifs mais aussi des informations en matière d’hygiène et de sécurité. "Nos résidents sont assez jeunes, c’est important de leur dire qu’on pense à eux."

Pour réconforter les étudiants et leur éviter les déplacements, l’INSA Rennes garantit également la livraison de plats préparés, de packs d’eau et de papier toilette. "Notre restaurant universitaire est fermé mais nous avons demandé à nos fournisseurs de fournir des repas aux résidents : 800 plats ont déjà été distribués pour les 200 étudiants." Une initiative qui leur a particulièrement plu.

De son côté, l’université PSL (Paris sciences et lettres) a mis en place une newsletter étudiante qui recense tous les rendez-vous (conférences, spectacles, lectures, festivals…) à ne pas manquer. L’université Lumière Lyon 2 propose aussi de nombreuses ressources scientifiques et culturelles à disposition des étudiants.

Apporter une dose de réconfort

Mickaël Delaporte, directeur du SUAPS (service universitaire des activités physiques et sportives) de l’université de Toulon, a quant à lui misé sur la pratique physique. Tous les deux jours, son service poste des vidéos d’exercices à réaliser. "On se met en scène en réalisant des défis, le but est de donner envie aux étudiants", précise-t-il. D’après le directeur, maintenir un lien avec ses étudiants pendant cette "période déstabilisante" est indispensable. "Les étudiants nous disent qu’ils sont ravis. Nous avons réussi à créer une attente et c’est formidable car nous pouvons maintenant développer un relationnel à distance."

Pour ceux qui préfèrent les sports d’équipe ou des sports impraticables en appartement, l’université a aussi répertorié une série de vidéos avec les meilleurs points et des focus sur le sport féminin par exemple. Plusieurs SUAPS se sont d’ailleurs réunis au niveau national pour partager leurs contenus sur la plateforme GNDS.

Faire évoluer les pratiques… après le confinement

Pour tous les établissements, ces initiatives ne sont qu’un début. Chacun essaie de proposer les meilleurs dispositifs possibles avec les moyens du bord. Mais les résultats sont satisfaisants. "On poste une vidéo et le lendemain nous avons déjà 800 vues, s’étonne Mickaël Delaporte. Je découvre la puissance des réseaux sociaux !" D’après le directeur du SUAPS de Toulon, rien ne remplace le présentiel des enseignants notamment pour motiver les étudiants et les faire progresser mais ce confinement aura tout de même le mérite de faire évoluer les pratiques.

Même constat à l’IDRAC Business School. Cette relation à distance semble convenir à la fois aux enseignants et aux étudiants qui espèrent déjà maintenir ce dispositif l’année prochaine. "Les étudiants niçois ont lancé un sondage pour que certains cours se fassent uniquement à distance, nous pourrions également envisager de le mettre en place à Paris ou même à Lyon, estime le directeur. Une chose est sûre, il y aura un 'avant' et un 'après' confinement."

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