Enquête

Covid-19 : face à la précarité, les associations étudiantes débloquent des aides financières

Au printemps 2021, 75% des étudiants déclaraient avoir des difficultés financières.
Au printemps 2021, 75% des étudiants déclaraient avoir des difficultés financières. © Adobe Stock/valiantsin
Par Lola Fourmy, publié le 03 juin 2021
4 min

La Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie et l’Association nationale des étudiants en pharmacie ont reçu chacune 100.000 euros de la part de leurs ordres professionnels. De quoi aider plusieurs centaines d’étudiants en détresse.

C’est un constat dressé depuis maintenant plus d’un an en France, la crise sanitaire liée au Covid-19 frappe de plein fouet les étudiantes et étudiantes. Au printemps 2021, ils sont encore près de 75% à déclarer avoir des difficultés financières.

C’est pour répondre à cette situation d’urgence que l’Association nationale des étudiants en pharmacie (ANEPF) et la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie (FNEK) ont sollicité l’aide de leurs ordres professionnels respectifs.

100.000 euros pour aider les étudiants en difficultés

L’ANEPF, qui représente 33.000 étudiants en pharmacie en France, a ainsi obtenu un don de 100.000 euros de la part de l’Ordre national des pharmaciens. Tout juste fermée, la plateforme "d’aide d’urgence ponctuelle" a recueilli plus de 400 demandes qui obtiendront une réponse à partir du 31 mai.
"Nous avons choisi de plafonner le montant de ces aides financières à 300 euros, pour pouvoir toucher un maximum d’étudiants. Ce qu’on retrouve le plus parmi les motifs avancés c’est l’impossibilité de payer son loyer. Nous avons des camarades qui ont deux, trois mois de loyer en retard. On a aussi ceux qui ont perdu leur job étudiant à cause de la crise ou encore les étudiants étrangers qui ne sont pas éligibles aux bourses. Nous avons choisi d’anonymiser les dossiers, car certains avaient honte de demander une aide financière", détaille Chloë Bodennec, vice-présidente en charge des affaires sociales à l’ANEPF.
Ainsi d’après les derniers résultats de leur Grand Entretien, 10% des étudiants en pharmacie auraient, cette année, été contraints de sauter des repas faute de moyens.

Une solidarité entre professionnels et étudiants

"Une aide financière d’un tel montant de la part de l’Ordre, c’est une grande première ! En tant que fédération étudiante, pouvoir aider directement nos camarades, c’est assez incroyable. C’est pour ça qu’on s’engage dans l’associatif !" affirme Adam Diouri, président de la FNEK.
Comme son homologue pharmacienne, la fédération des étudiants en kiné a reçu une dotation de 100.000 euros de la part du Conseil national de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes. "Finalement, 335 étudiants ont pu recevoir une aide financière. Des jeunes de 19 à 25 ans, dans toutes les régions de France. Dans 60% des demandes, les raisons principales étaient de pouvoir manger mais aussi payer des soins médicaux, comme le dentiste. On a dû employer une assistante sociale pour nous accompagner dans le traitement des dossiers car nous ne sommes pas experts en la matière", explique Adam Diouri.
Selon le jeune homme, l'Ordre a du se sentir "particulièrement concerné par la détresse étudiante parce que sa présidente est formatrice". "Dans tous les cas, si chaque ordre pouvait venir en aide à ses futurs professionnels, ce serait top. Même si on est bien conscients que des aides de 100 ou 300 euros sont infinitésimales pour celles et ceux qui sont vraiment en grande difficulté financière", estime-t-il.
La FNEK n’a pour l’heure dépensé que 65.000 euros sur le don total de l’Ordre et réfléchit au moyen d’en faire le meilleur usage. L’ANEPF, elle, envisage de continuer ce mode de financement et d’organiser une grande collecte de dons dans les officines de leurs futurs collègues.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !