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Témoignage

Fêtes de fin d'année : ces associations viennent en aide aux étudiants isolés

Lors des fêtes de fin d'année, de nombreux étudiants n’ont pas les moyens de retrouver leurs proches et se tournent vers des associations.
Lors des fêtes de fin d'année, de nombreux étudiants n’ont pas les moyens de retrouver leurs proches et se tournent vers des associations. © Adobe Stock/undrey
Par Léa Fournier, publié le 23 décembre 2024
5 min

Chaque année, de nombreux d’étudiants éloignés de leurs proches, se retrouvent seuls pendant les fêtes de fin d’année. Entre précarité et isolement, ces moments deviennent difficiles à vivre. Heureusement, des associations comme Studhelp ou Cop1 proposent des initiatives solidaires pour apporter du réconfort et créer du lien. Témoignages.

Lors des fêtes de fin d’année 2023, Rachidi, 23 ans, a souffert de la solitude. Étudiant étranger, il est venu poursuivre un cursus en management à Paris (75), il n’avait personne avec qui célébrer ces moments joyeux. "Je suis arrivé en France en septembre 2023. L’année dernière, je n’avais pas beaucoup de connaissances ou d’amis…"

Alors pour Noël, il a fait le choix de travailler : "Je n’avais rien à faire de toute façon !" Et pour le Nouvel An, il a renoncé à voir du monde aussi… "Le plus dur : c’est que t’as envie de sortir pour le réveillon. T’as envie d’être dehors avec des proches, des camarades, ta famille…, raconte-t-il. L’année dernière, j'avais envie de sortir le 31 décembre sur les Champs-Élysées, mais j’avais peur, tout seul avec autant de monde… Donc, je suis resté chez moi."

80% des étudiants isolés sont étrangers

Un moment alors difficile à passer, tandis qu’il voit tout le monde se réunir. "La solitude durant cette période, c’est compliqué… Psychologiquement, on est un peu atteints ! Surtout quand tu vois sur les réseaux sociaux tout ce qui se passe !" 

Comme lui, de nombreux étudiants n’ont pas les moyens de retrouver leurs proches durant cette période festive. Ils se retrouvent sans rien à faire. L’association Studhelp, engagée dans la lutte contre la précarité étudiante, dévoile cette année un chiffre qui a de quoi attrister : "Après une étude lancée auprès de nos bénéficiaires, 73% d’entre eux ont passé les fêtes de fin d’année seuls en 2023." Florian, l’un des fondateurs de la structure, précise que "80% d’entre eux sont des étudiants internationaux". D’autres sont des étudiants français qui n’ont pas les moyens de rentrer dans leur famille.

Pour aider ces jeunes face à l’isolement et aux difficultés financières, Studhelp se propose ainsi d’organiser des repas — les RepaSolidaires. L’association a mis en place une plateforme de mise en relation entre bénéficiaires et donateurs : "On fait un matching et ils se contactent. Ensuite, ils se rencontrent !"

Des repas entre étudiants et donateurs

L’idée est partie d’une demande de certains donateurs lors des fêtes en 2023. "On avait beaucoup d’étudiants seuls, mais aussi des gens qui naturellement nous envoyaient des messages en nous demandant si un jeune voulait venir passer un moment avec eux… Donc, on a fait ça de façon informelle, en mettant les gens en contact grâce aux réseaux sociaux." À l'époque, l’initiative est une réussite, avec une trentaine de rencontres au total.

L’association espère ainsi mettre un peu de baume au cœur à ces étudiants pour les fêtes de fin d’année. Avec des résultats concrets, comme pour Rachidi : "StudHelp m’a proposé de se réunir avec d’autres jeunes et des donateurs de l’association, à Gennevilliers (92). Vivre un peu cette ambiance, cette chaleur… Humainement, ça réconforte."

Des repas entre jeunes bénévoles d'associations et bénéficiaires

D’autres associations proposent des initiatives pour lutter contre l’isolement. Cop1, qui porte assistance aux étudiants dans le besoin, organise par exemple des "Fest1". À Lyon (69), pour la première fois, un repas de fin d’année entre bénévoles et bénéficiaires, a été organisé lundi 16 décembre.

"L’idée, c'est de dire : on ferme pendant les fêtes, mais on a pensé à vous avant", sourit Marine, bénévole et co-directrice de l’antenne. Une cinquantaine de personnes étaient prévues – il fallait s’inscrire au préalable. "On s’est dit que Noël, c’était le bon moment pour organiser un repas solidaire. Ça permet de rencontrer du monde pour les étudiants qui sont exclus du fait de leur précarité financière."

Ingrid, 23 ans, a participé à ce repas de Noël. Récemment, l'étudiante en architecture s’est retrouvée en situation de précarité et a trouvé du soutien au sein de Cop1. "On arrive, on est accueillis par les bénévoles, on s’assoit, on fait tous connaissance les uns avec les autres, on partage un repas ensemble", raconte la jeune femme. Au menu : quiches, riz, légumes, fondant au chocolat. "Je me suis sentie bien accueillie et surtout écoutée ! Parce qu’on rencontre des personnes dans la même situation que nous ou qui ont déjà vécu cette situation…"

Cette année, Ingrid n'est pas certaine de pouvoir rentrer chez elle, à Annecy (74), pour les fêtes. "Il y a une fille, étudiante étrangère, qui m’a dit qu’elle serait seule à Noël. Donc si je ne rentre pas chez moi, pourquoi pas le fêter entre nous. En tout cas, je lui ai dit que si elle voulait se promener, j’étais disponible !"

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