Le Parlement étudiant "fait entendre la voix des étudiants"

A l’université de Toulouse, de Gustave Eiffel et bientôt à l’Université de Créteil, le Parlement étudiant permet aux étudiants de faire entendre leur voix et de proposer des projets. Andréa, Axel et Thomas, présidents de ces instances, racontent leur engagement.
Les universités sont de plus en plus nombreuses à créer un Parlement étudiant. Si le fonctionnement de cette instance participative diffère selon les établissements, l’objectif est le même : inclure les étudiants dans les décisions de l’université. Les étudiants élus se réunissent en effet pour donner leur avis ou pour proposer des projets, notamment concernant la vie étudiante.
Le Parlement étudiant de l'université Gustave Eiffel, à Champs-sur-Marne, a vu le jour dès février 2021. Il rassemble 80 participants, dont des représentants d’associations étudiants et des élus étudiants des conseils administratif et académique.
Prendre des décisions pour la vie étudiante
"Le Parlement étudiant n'est pas une simple instance consultative, mais une véritable instance de décision, comme le Conseil d'administration (CA) ou le Conseil académique (CAC)", explique Thomas Blusson, président du Parlement étudiant de l’université Gustave Eiffel.
A la différence du CA, le Parlement étudiant ne traite pas des aspects budgétaires, mais des politiques propres à la vie étudiante. "Nous gérons, entre autres, l’utilisation de la CVEC dédiée à des projets étudiants", illustre l’étudiant en master.
Les étudiants ont par exemple proposé une nouvelle procédure pour faciliter le changement de nom d’usage, qui a finalement été actée et mise en place par l’université.
Le Parlement est aussi un outil de communication pour les services de l’université. "Les membres des services, des vice-présidences et des missions, peuvent participer à nos débats et présenter des projets, comme ceux de rénovation, sur lesquels les étudiants donnent leur avis. En septembre dernier, la mission égalité est venue présenter son bilan des signalements de violences sexistes, sexuelles et discriminatoires", ajoute Thomas Blusson.
Faire émerger des propositions concrètes
L’université de Toulouse a également créé son Parlement étudiant, au printemps dernier. L’instance comprend 52 membres, dont 46 étudiants et se rassemble quatre fois par an en assemblée plénière. Les idées sont ensuite transmises aux chefs d’établissements de cette Comue (Communauté d'universités et établissements).
"L'objectif est de faire émerger des propositions concrètes, que ce soit sur des questions de précarité étudiante, d'aménagements des cours ou encore de réussite", explique Axel Loscertales, président du Parlement étudiant de l’université de Toulouse.
Actuellement, le Parlement étudiant travaille à la création d’un agenda partagé sur la vie étudiante. "Aujourd'hui, chaque établissement membre de la Comue Université de Toulouse communique sur ses propres événements, mais cette communication est inégale, surtout pour les grands événements", explique l’étudiant en histoire de l’art.
Redonner confiance dans l’université
À l’Université Paris-Est Créteil (UPEC), la création d’un Parlement étudiant a été votée à la rentrée, pour une mise en place en novembre 2024. Pour Andréa Gaucher, VP étudiante et future présidente de ce Parlement, cette nouvelle instance représente un véritable tournant pour l’université. "C’est la construction la plus aboutie pour faire entendre la voix des étudiants. C’est un signe fort de la part de la présidence, qui montre une volonté d’écoute et de démocratie", se réjouit l’étudiante en master.
Le Parlement étudiant de l’UPEC sera constitué de 50 étudiants et traitera de thématiques aussi diverses que la santé mentale, la mobilité internationale ou encore la vie associative. "Nous nous positionnerons sur des décisions stratégiques, comme le schéma directeur de la vie étudiante", précise-t-elle.
Selon elle, le Parlement devrait redonner confiance en l'université aux étudiants, qui se sentent parfois déconnectés des décisions de la présidence, et favoriser leur engagement. "C'est un dispositif inédit qui leur permet, pour la première fois, d'obtenir des réponses et de se rapprocher directement de la présidence.", affirme-t-elle.
Un engagement étudiant valorisé
Les membres du Parlement étudiant développent par ailleurs de nouvelles compétences. "J'ai beaucoup appris sur la prise de parole en public, la gestion de réunions ou encore des notions de droit. Cela demande aussi une bonne gestion du temps, car cet engagement représente environ huit heures de réunions par semaine, ce qui est parfois difficile à concilier avec les cours", explique Thomas Blusson.
Les établissements peuvent par ailleurs reconnaitre cet engagement sous forme de crédits ECTS. Thomas Blusson a par exemple validé une UE (Unité d'Enseignement) de management avec cet engagement, ce qui lui a permis d’alléger son emploi du temps.