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Reportage

Les jeunes écolo français s'organisent pour porter leur voix à la COP29

Lycéens, étudiants et professionnels ont mené une réflexion commune pour lutter contre le réchauffement climatique.
Lycéens, étudiants et professionnels ont mené une réflexion commune pour lutter contre le réchauffement climatique. © Amélie Petitdemange
Par Amélie Petitdemange, publié le 18 septembre 2024
5 min

La Local Conference of Youth France se tenait les 7 et 8 septembre, à l’Académie du Climat à Paris. Des centaines de jeunes engagés sont venus se rencontrer, se former, et rédiger un plaidoyer qui sera transmis à la COP29 à Bakou, la conférence internationale pour lutter contre le réchauffement climatique.

Dimanche 8 septembre, près de 150 jeunes militants écologiques étaient réunis à l'Académie du Climat à Paris pour la 3e édition de la LCOY . Parmi les objectifs de la journée : construire un plaidoyer portant la parole de la jeunesse française lors de la COP29 (conférence des parties) sur le climat, en novembre 2024.

"L’enjeu, c’est que les jeunes qui viennent à la LCOY comprennent les négociations sur le climat et s’expriment sur le sujet", explique Caroline Saissi, membre des Jeunes ambassadeurs pour le climat, l’association co-organisatrice de l’événement avec Climates.

Des ateliers de formation

La matinée débute avec une fresque du climat et des ateliers de formation. Les participants sont majoritairement des étudiants, mais quelques jeunes professionnels et lycéens sont également de la partie. "Nous nous adressons à des gens déjà sensibilisés à la problématique du réchauffement climatique, et nous prolongeons leurs connaissances avec des ateliers de formation", précise Manon Guyonnet, responsable de la LCOY France.

Gaël Bizet, 26 ans, participe aux deux jours de la LCOY. La veille, il a participé à une simulation de COP. "C’était vraiment très cool, ça nous entraine à aborder les questions environnementales dans les négociations. Cette simulation et les formations nous préparent à rédiger le plaidoyer de cet après-midi", raconte-t-il.

Un week-end autour de 4 thématiques

L'après-midi est en effet dédié à la conception du plaidoyer. Pour cela, les participants sont répartis en groupes selon les quatre thématiques du week-end : "atténuation et adaptation au changement climatique", "justice sociale et climatique", "genre et climat" et "biodiversité".

Élément majeur du week-end, ce plaidoyer sera transmis à la délégation interministérielle française lors de la COP29. "Lors de la dernière COP, nous avons directement porté nos propositions. Mais cette année, nous ne voulons pas y aller pour des raisons de sécurité et de droits humains", précise Florian Labaude. La prochaine COP aura lieu à Bakou, en Azerbaïdjan.

S’ils savent que leurs propositions ont peu de chances d'être reprises, les jeunes présents espèrent tout de même peser dans la balance. "On essaie d’être le plus ambitieux possible. Si chaque année, nous revenons avec des propositions, ça finira par faire son effet. Dans un monde dans lequel c'est nous qui allons souffrir le plus du changement climatique, c’est primordial que notre voix soit entendue", affirme Manon Guyonnet.

Les participants se répartissent dans les alles et la cour arborée de l'Académie du climat.
Les participants se répartissent dans les alles et la cour arborée de l'Académie du climat. © Amélie Petitdemange

Faire entendre la voix des jeunes

Une fois dans leur groupe, les jeunes sont à nouveau répartis en sous-thématiques. L’animatrice de l’équipe "genre et climat" annonce par exemple un atelier "participation des femmes aux négociations" après avoir distribué de nombreuses ressources documentaires. Une fois les explications terminées, l’ambiance est studieuse : les participants n’ont que quelques heures pour lister des propositions avant la restitution générale.

Dans le groupe "biodiversité", Gaël Bizet planche sur le sujet "mobilisation des ressources et mécanismes de financement". "Le but d’écrire un plaidoyer qui sera ensuite discuté au niveau de l’Union européenne, c’est d'avoir un impact concret en tant que participant. Beaucoup de jeunes sont là pour intégrer la voix de la jeunesse dans les discussions internationales", témoigne le jeune homme, conquis par l’événement.

"L’aspect financier ne doit pas vous rebuter, assure l’animateur du groupe. Même si vous êtes un littéraire, vous avez des idées à apporter."Autour de la table, chacun lit attentivement les ressources, prend des notes, et échange en chuchotant avec son voisin.

Les propositions des groupes thématiques sont présentées à l'ensemble des participants.
Les propositions des groupes thématiques sont présentées à l'ensemble des participants. © Amélie Petitdemange

7 propositions sur 10 conservées

La journée se clôture avec la présentation des propositions de chaque groupe pour lutter contre le réchauffement climatique. Tous les participants affluent dans la "salle des mariages" de l’Académie, ornée de moulures au plafond et de tableaux classiques.

Les recommandations sont présentées sur un grand écran. On peut lire par exemple "les jeunes de la LCOY France exigent la création d’un nouveau fonds indépendant de financement de la transition énergétique", ou encore "conditionner la mise en place de projets d’atténuation climatique à la validation d’une étude d’impact sur la biodiversité par un comité d’experts indépendants".

À la fin, un QR code permet de voter pour les propositions à retenir ou non dans le plaidoyer qui sera défendu à la COP29. Près de 70% des demandes sont conservées, et seront intégrées dans ce plaidoyer final. Satisfaits de ce travail et galvanisés par un week-end enrichissant, les participants se quittent avec ferveur, échangent leur numéro ou leur Instagram, et se promettent de se recontacter pour continuer à militer.

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