Enquête

Les questions environnementales inquiètent de plus en plus les étudiants français

adobe
Les étudiants français sont inquiets de la faible importance des questions environnementales dans les enjeux politiques. © Halfpoint/Adobe Stock
Par Dimitri Schlichter, publié le 02 octobre 2020
4 min

Mercredi 30 septembre, le réseau français étudiant pour le développement durable (REFEDD) a publié un rapport issu d'une nouvelle consultation nationale étudiante (CNE). Il révèle une grande inquiétude de la jeunesse au sujet des questions climatiques et leur demande urgente d’un changement en matière de politique environnementale.

Le constat est sans appel : les enjeux environnementaux font partie des plus grandes préoccupations chez les étudiants. C’est en tout cas ce qui ressort du rapport du REFEDD, issu de la 5e Consultation nationale étudiante (CNE). Celui-ci nous révèle que 85% d’entre eux sont inquiets, voire même angoissés, vis-à-vis des changements climatiques en cours et à venir.

78% des étudiants estiment par ailleurs que les enjeux environnementaux sont insuffisamment traités dans le discours médiatique et politique. Pour 9 étudiants sur 10, les intérêts des générations futures sont insuffisamment, voire pas du tout pris en compte dans les actions des dirigeants politiques.

50.000 étudiants interrogés

Lancée en novembre 2019, la consultation nationale comportait 48 questions réparties en six chapitres (mes habitudes de consommation, mon ressenti vis-à-vis du réchauffement climatique, les actions sur mon campus, mon avis sur la formation aux enjeux environnementaux, l’insertion professionnelle et des questions personnelles) afin d’établir un panel représentatif des étudiants français.

Sur les 75.000 questionnaires diffusés par les partenaires du REFEDD (associations étudiantes, Crous, universités, grandes écoles…) 50.000 ont été remplis intégralement. Soit 67% de taux de participation, contre 45% en 2017 lors de la dernière édition. C’est dire l’intérêt que représentent désormais ces enjeux auprès des jeunes, de plus en plus concernés et investis.

Il y a une véritable volonté de modifier ses habitudes pour 87% des étudiants. Un tiers a déjà changé de comportement pour des raisons environnementales. C’est un excellent chiffre, quand on sait que des obstacles viennent enrayer cette volonté de changement. Le prix, en premier lieu, principal frein pour les étudiants. Proposer des alternatives en matière d’alimentation bio et locale, acheter des produits d’occasion, réparer ou donner des objets au lieu de les jeter, favoriser l’achat en vrac sont autant de pistes à développer.

Plus d'implication du côté de l’enseignement supérieur

Pas moins de 78% des étudiants interrogés pensent qu’un établissement qui prend en compte ces enjeux (achats responsables, tri sélectif, choix de repas…) est plus attractif que les autres. Mais au-delà d’une transformation des campus, l’aspect pédagogique est mis en avant par le REFEDD. "Il ne peut pas y avoir de transition écologique sans citoyens formés et informés", soulève Pia Benguigui, la présidente du réseau. Deux tiers des étudiants aspirent à voir des cursus intégrant ces enjeux environnementaux. Et ce, dans une logique d’insertion professionnelle et de volonté de transformer le monde de l’entreprise. Près de 94% des étudiants estiment en effet que les dirigeants prennent insuffisamment, voire pas du tout, en compte les enjeux environnementaux dans leurs décisions.

Le REFEDD a assorti son rapport d’une série de recommandations élaborées à partir des résultats de cette étude, désormais entre les mains de la Commission générale du développement durable, directement rattachée au ministère de la transition écologique.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !