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Les syndicats étudiants s’opposent à la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre

Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, lors de la passation à Matignon, le 5 septembre 2024.
Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, lors de la passation à Matignon, le 5 septembre 2024. © Eric TSCHAEN/REA
Par Amélie Petitdemange, publié le 06 septembre 2024
4 min

L’Unef et l’Union étudiante appellent les étudiants à se joindre à la contestation. Des manifestations auront lieu dans toute la France ce samedi, et un mouvement intersyndical de grève et de manifestation est annoncé pour le 1er octobre.

Les réactions des syndicats étudiants ne se sont pas faite attendre après la nomination par Emmanuel Macron, ce jeudi 5 septembre, de Michel Barnier au poste de Premier ministre. Une nomination attendue de longue date, alors que le président de la République avait dissout l’Assemblée nationale le 9 juin dernier.

Le choix de cette figure de la droite n'est pas du goût de tous les syndicats étudiants. Ainsi, l'Unef et l'Union étudiante, proches de l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire et arrivée en tête des élections législatives anticipées, ont appelé à rejoindre la contestation de cette nomination.

"Coup de force" présidentiel

"Michel Barnier est issu des Républicains, parti n’ayant fait que 4,7% à la précédente élection présidentielle, il est lui-même minoritaire dans son camp, ayant largement perdu à la dernière primaire de son parti en 2022", pointe l’Unef dans un communiqué publié ce jeudi.

Le syndicat étudiant dénonce "un coup de force" du Président "qui refuse de reconnaître que sa politique a été désavouée par trois fois dans les urnes". Pour l'Unef, "gouverner avec les voix de l’extrême droite alors que l’ensemble des électeurs et électrices attachées à la République ont appelé au barrage républicain est honteux".

Le syndicat étudiant s’inquiète notamment des décisions précédemment prises par Michel Barnier, rappelant son refus de voter pour la dépénalisation de l’homosexualité en 1981 ainsi que "son discours sur l’immigration et notamment sur la réduction de l’accueil des étudiantes étrangers".

La crainte des conséquences d'une politique de droite sur les étudiants et les jeunes

"C’est un vol démocratique", abonde Eléonore Schmitt, porte-parole du syndicat Union étudiante. "C’est un pacte entre Macron et Le Pen qui est en train de se dessiner. Cela nous inquiète énormément quant à la politique qui va être menée pour donner des gages au Rassemblement national sur des questions comme la sécurité et l’Islam", souligne-t-elle.

Le syndicat étudiant Fage est, lui aussi, "inquiet" de cette nomination. "Nous avons extrêmement peur que ce Premier ministre mette en place une politique d’extrême droite afin de ne pas être renversé. Or cela ne répondra absolument pas aux besoins du pays, et notamment à la pauvreté subie par les étudiants", souligne Maëlle Nizan, sa présidente.

Le Rassemblement national attend en effet le discours de politique générale de Michel Barnier avant de se positionner sur son éventuelle participation à une motion de censure, qui pourrait renverser le gouvernement.

Un appel à la mobilisation "générale"

L’Union étudiante appelle ainsi à rejoindre les manifestations qui auront lieu dans toute la France ce samedi, et à participer au mouvement intersyndical de grève et de manifestation du 1er octobre.

L’Unef enjoint quant à elle à "la mobilisation générale sur tous les campus" et à participer au mouvement du 1er octobre. "Si le président refuse de reconnaître le résultat des urnes, la rue le fera pour lui !" prévient ainsi le syndicat.

De son côté, la Fage ne se positionne pas à propos de la manifestation de ce samedi en raison de sa ligne apartisane et doit encore trancher quant au mouvement du 1er octobre.

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