Portrait

Polina, jeune candidate Les Républicains qui vise l'Assemblée nationale

Malgré son jeune âge, Polina se sent "légitime d’être candidate aux législatives".
Malgré son jeune âge, Polina se sent "légitime d’être candidate aux législatives". © Photo fournie par le témoin
Par Manon Pellieux, mis à jour le 04 août 2022
5 min

GÉNÉRATION ENGAGÉE. Encartée aux Républicains depuis 2020 et la vingtaine à peine entamée, Polina s'est lancée dans la campagne des législatives en Haute-Garonne. Un moyen pour elle de parler des questions concernant les liens intergénérationnels et l’inclusion, des thématiques sociales qui lui tiennent à cœur.

Si certains jeunes se désintéressent de la politique, ce n'est pas le cas de Polina. Cette jeune femme est étudiante en mastère 1 ressources humaines et suit en parallèle une L3 de philosophie à Toulouse. Cette année, la jeune femme a arpenté la 8e circonscription de Haute-Garonne dans laquelle son parti, Les Républicains, l’a récemment investie pour tenter de devenir députée. Le défi est de taille puisque la circonscription est tenue par le Parti Socialiste depuis plus de 30 ans.

Ce n’est pas la première fois que Polina se frotte au suffrage universel. "Avant même que je ne prenne ma carte aux Républicains, j’ai fait partie d’une liste aux municipales de 2020", raconte-t-elle. "On m’a proposé de l'intégrer pour faire baisser la moyenne d’âge, et j’ai dit oui."

Choisir un parti politique

Après ce premier engagement, elle décide de prendre sa carte dans un parti. Mais lequel ? "J’ai regardé les différentes propositions, et ma vision était proche de celle de la droite." Son choix s'est porté vers Les Républicains. "Je ne prenais pas simplement ma carte pour soutenir un parti. Je cherchais vraiment à m’investir."

Vient alors le temps des rencontres avec d’autres sympathisants, des collages d'affiches et des réunions. Quelques mois plus tard, pour les élections départementales en Haute-Garonne, elle tient la place de suppléante d'un binôme de candidats.

Le 12 juin 2022, date du premier tour des législatives, elle a donc vu son nom apparaître sur les bulletins de vote. Et si certains considèrent que les jeunes n’auraient pas les épaules pour un tel mandat, la jeune femme n’en a que faire: "Je me suis beaucoup investie, donc je me sens légitime d’être candidate aux législatives".

Concilier les études et l'engagement politique

"La politique, ça prend du temps", concède l'étudiante. Aujourd'hui, Polina consacre ses samedis et dimanches à son engagement politique. Être organisée est crucial pour concilier études et engagement politique. Il est déjà arrivé à l'étudiante de devoir partir avant la fin d'un cours pour assister à une réunion. "Ce n'est pas toujours facile à faire comprendre." D'ailleurs, Polina regrette une chose : "Que les établissements ne s'adaptent pas facilement aux potentiels engagements politiques de leurs étudiants".

Une étudiante engagée dans le social

Ce qui a motivé Polina à s’engager, c’est le social.

À côté de ses cours, l’étudiante a donné de son temps dans une épicerie solidaire. "Pendant un an, j’étais aussi bénévole dans un centre social. J’accompagnais des élèves de primaire et collège qui avaient des difficultés d’apprentissage", raconte-t-elle.

Si elle s’est engagée auprès de jeunes, Polina n’en oublie pas pour autant les seniors. À travers son engagement politique, elle souhaite améliorer les relations intergénérationnelles. "J’aimerais que l'on inclue plus fortement les personnes âgées dans notre société. Aujourd’hui, je trouve qu’on ne leur demande pas assez de participer intellectuellement à la prise de décision."

Étudier l’histoire politique pour intéresser les jeunes

Si Polina trouve un intérêt dans la politique, ce n’est pas le cas de toutes les personnes de son âge. Selon elle, les jeunes manqueraient de culture politique. "Au collège ou au lycée, on ne parle pas de l’histoire des partis. Si tu ne comprends pas à quoi ça sert, forcément tu ne vas pas aller voter."

L’étudiante déplore néanmoins les idées reçues. "La politique a une mauvaise image. Personnellement, j’ai l’impression d’utiliser positivement mon temps. Ça a une conséquence sur le collectif. Malheureusement, ce désintérêt fait qu’on laisse la place à des gens qui ne nous ressemblent pas." Et les chiffres lui donnent raison. Selon notre récent sondage l'Etudiant- Harris Interactive, à peine plus d'un jeune sur deux se dit "intéressé" par la politique.

Avec une conséquence selon la jeune candidate : "Ce sont des personnes qui ont 50 ans passés qui décident pour les étudiants alors qu’ils n’ont pas mis les pieds dans une université depuis longtemps."

"Génération engagée"
A l'occasion de l'élection présidentielle, l’Etudiant a donné la parole à des jeunes – lycéens, étudiants, etc. – engagés dans des projets citoyens, associatifs ou encore politique. Tout au long de la campagne, nous avons brossé le portrait de cette génération engagée. Une occasion de connaitre aussi leur vision de cette élection, des candidats et les enjeux qui leur sont chers.

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