Interview

Présidentielle 2022. Nicolas Dupont-Aignan : "Je privilégie le mérite sur toute forme de discrimination positive"

Pour lutter contre le chômage des jeunes, Nicolas Dupont-Aignan souhaite "rétablir un service national obligatoire de trois mois" qui pourra être remplacé pour les volontaires, par "un service militaire d’une durée d’une année".
Pour lutter contre le chômage des jeunes, Nicolas Dupont-Aignan souhaite "rétablir un service national obligatoire de trois mois" qui pourra être remplacé pour les volontaires, par "un service militaire d’une durée d’une année". © Eric TSCHAEN/REA
Par Propos recueillis par Dahvia Ouadia, publié le 04 mars 2022
7 min

MOI PRESIDENT(E). L'Etudiant a interrogé les candidats à l'élection présidentielle sur les mesures qu'ils comptent mettre en place en matière d'éducation et pour la jeunesse s'ils sont élus le 24 avril 2022. Orientation, emploi, précarité, égalité des chances...le candidat de Debout la France - qui vient d'obtenir ses 500 parrainages -, répond à nos questions.

Nicolas Dupont-Aignan, président du parti Debout la France qu'il a fondé en 2008, peut souffler. Il a réussi à réunir 532 signatures, soit plus que les 500 nécessaires pour être candidat à l'élection présidentielle, seulement trois jours avant la clôture des parrainages. Le candidat, crédité de 2% d'intention de votes dans différents sondages, a été interrogé par l'Etudiant sur son programme en faveur de la jeunesse et en matière d'éducation.

Les mesures pour la jeunesse du candidat Dupont-Aignan

Si l'actualité du moment tourne autour de la guerre en Ukraine et la levée des restrictions sanitaires liées à la crise sanitaire, la campagne présidentielle, elle, reste au centre des préoccupations médiatiques. Et il est évident aujourd'hui, que la jeunesse ne fait pas partie des thématiques principales de cette campagne alors que les jeunes manifestent régulièrement leur envie de peser dans les enjeux. C'est pourquoi, l'Etudiant a souhaité faire un focus sur les mesures en faveur de la jeunesse des différents candidats à l'élection présidentielle qui ont obtenu les 500 signatures requises.

Quelles sont les mesures précises que vous comptez mettre en place pour lutter contre la précarité étudiante ?

La précarité étudiante est insupportable, c’est pourquoi il faut mettre fin aux situations qui empêchent les étudiants méritants de suivre leur cursus. À cet effet, je propose notamment :
- de réaffirmer le principe d’un accès gratuit à l’enseignement supérieur ainsi que la gratuité des concours pour les Français
- d’augmenter le montant des bourses sur critères sociaux en ajoutant aux conditions d’octroi l’assiduité aux travaux dirigés et les résultats aux examens
- de développer la construction de résidences universitaires, avec un tarif d’accès dégressif en fonction des ressources et un premier échelon gratuit avec accès conditionné aux résultats scolaires
- de mettre fin à la dérive de l’augmentation des frais de scolarité annexes
- d’augmenter les réductions étudiantes dans les commerces alimentaires de proximité
- de créer un contrat de travail universel pour les jeunes (et les chômeurs de longue durée). À l’opposé du revenu universel sans contrepartie, le contrat de travail universel proposera une activité d’intérêt général à mi-temps au service des collectivités en échange d'une allocation de réinsertion.

Entre la réforme du bac, la mise en place de Parcoursup, la crise sanitaire... les étudiants sont parfois perdus dans leurs choix d’études. Si vous êtes élu président, quelle(s) mesure(s) mettrez-vous en place pour les aider à s’orienter plus efficacement ?

Les étudiants sont en effet perdus dans le maquis des réformes successives s'ajoutant à la crise sanitaire. Pour les aider à s’orienter, je propose tout d'abord, d’améliorer l’orientation des élèves en présentant des métiers deux heures par mois à partir de la quatrième. Ensuite, je souhaite créer davantage de passerelles pour faciliter le changement de parcours universitaire en cours de route.

Près d’un jeune actif sur cinq âgé de 20 à 24 ans est sans emploi. Que comptez-vous mettre en place pour lutter contre le chômage des jeunes ?

Le taux de chômage des 16-25 ans est supérieur à 25%, soit plus du double de la moyenne nationale. Pour y remédier, j'émets plusieurs propositions. Je souhaite tout d'abord rétablir un service national obligatoire de trois mois - au cours duquel les jeunes auront le droit à un passage du permis de conduire, vecteur indispensable pour l’insertion professionnelle. Ce service pourra être remplacé pour les volontaires, par un service militaire d’une durée d’une année, destiné à donner la possibilité à nos concitoyens de servir la France au sein de nos armées.
Ensuite, je propose d’exonérer les emplois étudiants de cotisations, de certifier les engagements associatifs pour permettre de les valoriser sur le CV. Pour les jeunes sans qualification, je souhaite mettre en place un véritable parcours de la deuxième chance qui leur permettrait d’alterner périodes de formation et expériences professionnelle.
Enfin sur le volet alternance, je mettrais en valeur les entreprises qui font l’effort de s’impliquer dans l’apprentissage et j'adapterais la durée des horaires de travail des apprentis mineurs sans préjudice pour le fonctionnement de l’entreprise.

Quelles mesures comptez-vous mettre en place pour favoriser la mixité sociale dans l’enseignement supérieur ? Et en particulier dans les filières les plus sélectives ?

Le système d’attribution des bourses est déjà une première réponse aux inégalités sociales. Pour le reste, je privilégie le mérite sur toute forme de discrimination positive qui aurait pour effet d’abaisser inexorablement le niveau des formations.
Il est préférable de prévoir des classes de rattrapage permettant à tous de passer les mêmes concours. La discrimination positive est une insulte aux élèves méritants.
Pourquoi interroger les candidates et les candidats à la présidentielle 2022 ?

Début 2022, l’Etudiant a adressé un questionnaire aux candidates et candidats en lice à l’élection présidentielle de 2022. Dans un souci d’égalité de traitement mais aussi au vu du nombre exceptionnel de candidats déclarés – plusieurs dizaines – la rédaction a décidé de publier uniquement les réponses des candidats ayant réuni les 500 parrainages.

Évidemment, les convictions des électeurs et des électrices les plus jeunes dépassent les seules questions liées à la jeunesse, comme le démontrait récemment notre sondage L'Etudiant/Harris Interactive. Mais fidèle à sa ligne éditoriale, ce sont sur les thèmes de l'orientation, de l’égalité des chances, de la précarité et des réformes de l’éducation que l’Etudiant a décidé d’interroger les prétendantes et prétendants à l’Élysée.

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