Décryptage

Le suicide chez les étudiants

Le suicide chez les jeunes, un phénomène inquiétant
Le suicide chez les jeunes, un phénomène inquiétant © l'Etudiant
Par La rédaction de l'Etudiant, publié le 31 janvier 2015
4 min

Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans, derrière les accidents de la circulation. Une problématique qui est encore plus d’actualité dans un contexte économique et social difficile.

Les faits

Avec 16,2 suicides pour 100 000 habitants, la France est l’un des pays européens les plus touchés (la moyenne est de 10,2). Si les classes d’âge «actives» sont les plus concernées, les jeunes et particulièrement les étudiants ne sont pas épargnés, dans des proportions heureusement moindres. Sans forcément aller jusqu’au suicide, la fragilité psychologique comme le stress, la déprime, le sentiment d’isolement sont autant de symptômes inquiétants qui, dans les cas les plus graves, peuvent entraîner des idées noires voire le passage à l’acte.

Qui est concerné ?

Dans une étude sur la santé des étudiants publiée en juillet 2014, l’Observatoire de la vie étudiante (OVE) révèle les malaises ou fragilités psychologiques qui peuvent être ressenties par les étudiants, notamment chez les 23-25 ans. «C’est à partir de cet âge où on ne commence plus à bénéficier de l’effet protecteur de la famille et pas encore de l’effet vie professionnelle visible chez les plus de 25 ans», note Feres Belghith, l’un des auteurs de l’étude. Si les filles sont en général plus touchées que les garçons, la filière des études dans laquelle on se trouve joue énormément. Ainsi, les classes prépas, à cause de la surcharge de travail, les écoles de la culture (architecture par exemple), ou encore les étudiants en pshycho et en sociologie semblent plus impactés. «Plus le temps de travail est élevé, plus les indicateurs de fragilité psychologique augmentent», remarque Feres Belghith.

Une conjoncture complexe

Benjamin Weil, qui intervient au Centre psychiatrique d’accueil et d’admission de l’Hôpital Saint-Vincent de Paul de Lille, invoque aussi l’effet crise économique qui a abouti à un contexte pas toujours évident à gérer pour les étudiants : «Chaque histoire est unique, mais on est dans un monde où les gens sont très seuls, je trouve qu’il y a une sorte de désenchantement. Il faut être capable de se faire rapidement une place dans le fonctionnement de la société.»

EN SAVOIR PLUS

Prévention

Le suicide est le passage à l’acte ultime pour manifester un mal-être profond. Inutile donc d’attendre que les choses empirent. «Evitez l’isolement et l’alcool. Si l’on commence à s’alcooliser tous les soirs et qu’on se sent mieux après trois bières, c’est que ça ne va pas, prévient le psychiatre Benjamin Weil. On en voit beaucoup des cas comme ça ! Il faut s’assurer enfin que le sommeil est correct car quand on commence à perdre le sommeil, ou s’il s’altère, ce n’est jamais très bon.»

Où en parler ?

Des structures sont à la disposition des étudiants pour leur apporter un soutien, une écoute et une intervention. Le Bureau d’aide psychologique universitaire (BAPU) accueille les étudiants en difficulté. Les Universités Lille 1, Lille 2 et Lille 3 possèdent chacune un centre d’écoute et de suivi. Enfin, depuis 2011, le Centre psychiatrique d’accueil et d’admission (CPAA) qui a ouvert en 2011 à l’Hôpital Saint-Vincent de Paul de Lille, intervient aussi à n’importe quelle heure de la journée.

Numéros utiles

BAPU : 0320548526
CPAA : 0359352860 ou 0320782222

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