En bref

Les organisations étudiantes mobilisées contre la réforme des retraites

Les étudiants mobilisés contre la réforme des retraites le 10 décembre 2019.
La FAGE et l'UNEF appellent les étudiants à rejoindre le mouvement de protestation national contre la réforme des retraites. © Unef
Par Pauline Bluteau, publié le 17 décembre 2019
5 min

Entamée le 5 décembre dernier, la grève nationale contre la réforme des retraites commence à toucher les étudiants. Si l’UNEF s’était emparée du sujet dès le coup d’envoi, la FAGE, première organisation étudiante, sera elle aussi de la partie mardi 17 décembre. Mais les deux associations ne se mobilisent pas pour les mêmes raisons.

"La retraite est aussi l’affaire de la jeunesse", peut-on lire dans le communiqué de l’UNEF (union nationale des étudiants de France), publié le 12 décembre dernier et co-signé par plusieurs organisations de jeunes comme l’UNL, le FIDL ou le MNL (représentants des lycéens). Pour la présidente de l’association étudiante, Mélanie Luce, la mobilisation a commencé dès le 5 décembre.

La FAGE (fédération des associations générales étudiantes), de son côté, a préféré attendre les annonces du Premier ministre, Edouard Philippe, le 11 décembre, pour finalement appeler elle aussi à la mobilisation le 17 décembre, jour de grève nationale.

Si les deux principales organisations étudiantes s’accordent à dire qu’il est nécessaire, voire urgent d’agir, les messages portés sont quant à eux bien différents : la première demande le retrait de la réforme dans sa globalité, alors que la seconde espère surtout que le gouvernement revienne sur le recul de l’âge de la retraite.

La retraite à 64 ans : principal sujet de mécontentement, mais pas seulement

Ce sont bien les mesures annoncées par le Premier ministre qui semblent avoir fait pencher la balance vers un appel à la mobilisation pour la FAGE et un renforcement des actions pour l’UNEF. Et plus particulièrement : l’âge de la retraite repoussé à 64 ans.

"Pour nous, la ligne rouge a été franchie", explique Orlane François, dont les propos rappellent ceux de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. "Plusieurs éléments nous déplaisent, comme cet âge pivot, mais aussi le manque de clarté sur la pénibilité au travail, l’absence d’engagements concrets pour ceux qui font des études longues, une pension minimale sous le seuil de pauvreté…". D’après la FAGE, la mobilisation des étudiants est un message fort adressé au gouvernement.

Mais attention à ne pas mélanger toutes les revendications. Si la FAGE s’est beaucoup mobilisée pour lutter contre la précarité étudiante, ce n’est pas le sujet que l’organisation souhaite défendre le 17 décembre. À l’inverse de l’UNEF. "Pour nous, ces deux sujets sont liés : les étudiants sont déjà en situation de précarité, et continueront à l’être quand ils travailleront", explique Mélanie Luce.

La présidente de l’UNEF réclame le retrait de la réforme des retraites, mais aussi une hausse des bourses de 20% et une augmentation du nombre d’étudiants boursiers. "La trêve hivernale ou le gel des loyers en résidence CROUS pour l’année 2020 annoncés par la ministre de l’Enseignement supérieur montre bien que le gouvernement est à côté de la plaque. Ce sont des mesures largement insuffisantes pour vaincre la précarité."

Des étudiants plus ou moins concernés par la réforme des retraites

La mobilisation se poursuit donc, même si les étudiants ne sont pas les plus nombreux dans la rue. "C’est vrai que la mobilisation des étudiants n’atteint pas des sommets, mais on constate tout de même une augmentation du nombre d’étudiants présents dans les assemblées générales organisées dans les établissements", assure Mélanie Luce. Selon ses chiffres, une quarantaine d’écoles seraient concernées par ces rassemblements, sans pour autant qu’il y ait des blocages.

"C’est un sujet qui concerne et touche tous les étudiants, mais ce n’est pas facile de leur faire comprendre, estime Orlane François. Et puis nous sommes en pleine période de partiels, ce serait mentir que de dire qu’il y aura des milliers d’étudiants mobilisés le 17 décembre. En attendant, on poursuit notre travail de sensibilisation."

Pour les deux organisations étudiantes, comme pour les syndicats engagés contre la réforme, la mobilisation peut prendre fin du jour au lendemain selon les décisions prises par Matignon. Pour la FAGE, le message à faire passer est clair : "Les étudiants sont prêts à travailler, mais ont besoin de garanties, la balle est dans le camp du gouvernement." "Je pense qu’avec les vacances scolaires, les étudiants seront moins mobilisés, s’il n’y a pas d’avancées d’ici janvier, on poursuivra nos actions", a aussi prévenu la présidente de l’UNEF.

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