Confort, emplacement, bien-être : un nouveau label garantit la qualité des logements étudiants

L’Association des villes universitaires de France lance un label pour assurer de bonnes conditions de logement dans les résidences étudiantes. Près de 60 critères seront étudiés pour délivrer ce label "Habitat étudiant", valable trois ans.
Un label "Habitat étudiant" concernant le logement étudiant a été lancé, vendredi 31 janvier, par l'AVUF .
"Un mauvais logement, c’est indigne pour l’étudiant, mais cela compromet aussi ses études et son avenir", affirme François Grosdidier, président de l'AVUF, lors de la conférence de lancement du label,
Cette labellisation, qui concerne autant les bailleurs sociaux que les logements Crous et les résidences privées, garantira ainsi la qualité des logements aux étudiants.
Une démarche volontaire des résidences
Pour obtenir ce label, l’opérateur de résidence devra saisir l’Avuf ou l'un de ses partenaires et lui fournir un cahier des charges. Un audit sera ensuite réalisé, à travers un contrôle sur site, des entretiens avec les résidents et avec les employés de la résidence, et une vérification des documents.
Après cet audit, un avis sera transmis au comité de labellisation, qui décidera alors de délivrer ou non le label à la résidence.
Localisation, services, transparence du coût…
Le référentiel d’évaluation comprend 59 critères. L’Avuf l’a coconstruit avec des partenaires, notamment les collectivités, les Crous, la CGE, France Universités, Campus France, et les associations étudiantes Fage et 100% Handinamique.
Le positionnement géographique de la résidence par rapport au pôle universitaire, aux services du quotidien et aux commerces sera par exemple pris en compte.
Une attention sera aussi portée au bien être étudiant. Le lieu de vie devra par exemple être adapté à la réussite universitaire et favoriser le lien social entre les étudiants.
L’espace individuel de l’étudiant devra être confortable et accueillant. La performance environnementale du bâtiment sera également étudiée, dans un souci écologique, mais aussi d’économie pour l’étudiant.
Un critère concerne également la transparence du coût du logement, c’est-à-dire le prix réel du logement en prenant en compte les charges et les services à l’étudiant.
En plus de ces critères, "toute résidence doit bien sûr respecter les lois nationales et locales. Aucune résidence dont les appartements sont inférieurs à 9m² ne sera auditée", précise François Grosdidier.
Des résidences "premium" et deux mentions spéciales
Certains critères sont obligatoires pour être labellisé, comme l’accès à Internet, ou le fait d’être à 500 mètres maximum d’un transport en commun. D’autres, comme la présence d’une salle de sport, sont des bonus.
Les résidences qui remplissent 85% des critères obligatoires seront labellisées "socle" et celles qui sont à plus de 95% seront labellisées "premium".
Enfin, deux mentions spéciales pourront être accordées, concernant la qualité de l’accueil des étudiants étrangers et des étudiants en situation de handicap.
Un label valable trois ans
Le label aura une validité de trois ans, et pourra être renouvelé en réalisant un nouvel audit.
"Durant ces trois ans, il peut y avoir des évolutions, comme le taux d’occupation de la résidence, des fermetures temporaires ou des critiques des résidents. Dans ce cas, les résidents peuvent nous solliciter pour un audit de surveillance. Nous voulons ainsi nous s’assurer que la qualité demeure pendant les trois ans de labellisation", indique Maxime Boyer, vice-président délégué au logement étudiant.
Au départ, 18 résidences étudiantes seront labellisées d’ici la fin du 1er trimestre 2025 dans les agglomérations universitaires de Dijon, Sceaux, Reims, Toulouse, Metz et Troyes.
Pour Maëlle Nizan, présidente du syndicat étudiant Fage, ce label est un "espoir" pour les étudiants. Ce label offre, selon elle, "une visibilité sur la qualité et l’accessibilité de l’offre de logements", alors que les arnaques se multiplient.
Les paramètres pris en compte pour obtenir le label "Habitat étudiant" devraient par ailleurs contribuer à de meilleures conditions de vie pour les étudiants. "Le nombre de logements, leur qualité, et l’environnement de vie des étudiants ont un impact direct sur la santé mentale", souligne Maëlle Nizan.
"Construire plus vite et mieux"
Bénédicte Durand, présidente du Cnous, a également salué la création de ce label. "Nous sommes face à une urgence de construire plus vite et mieux, à un prix abordable pour tous les étudiants de ce pays. C’est un enjeu de démocratisation de l’enseignement supérieur", affirme-t-elle.
Un bilan de ce label "Habitat étudiant" sera dressé dans un an.