Quelles villes comptent le plus de logements dédiés aux étudiants ?
INFOGRAPHIE. Pour les étudiants, notamment boursiers, avoir un logement Crous est essentiel pour poursuivre ses études. Quelles villes en possèdent le plus ? L’Etudiant fait le point.
Trouver un logement étudiant est l’une des étapes les plus importantes au début des études supérieures. En fonction des villes, l’offre de logement privé est plus ou moins grande, et onéreuse.
Il en va de même pour les Crous, dont la mission sociale est d’accueillir des étudiants en leur permettant de payer un loyer moins élevé.
Le nombre de lits Crous varie beaucoup : de 150 à Douai-Lens (62) jusqu’à plus de 22.200 à Paris (75). Cependant, en faisant le ratio entre le nombre de lits Crous et le nombre d’étudiants dans la ville, il est possible d’avoir une meilleure perception de la disponibilité de logements Crous.
Pau et Perpignan, les villes les plus dotées
La ville de Pau (64) est celle qui a le plus de disponibilité avec 13,2 lits pour 100 étudiants. Perpignan (66), Caen (14) et Orléans (45) sont aussi bien dotées avec respectivement 12,9, 12,5 et 11,2 lits pour 100 étudiants.
Deux villes avec une population étudiante élevée sont aussi bien dotées : Aix-Marseille (13) propose ainsi 10,8 lits pour 100 étudiants et Montpellier (34) dispose de 9,9 lits pour 100 étudiants. En revanche, des villes moyennes comme Annecy (74), Vannes (56) ou Saint-Etienne (42) sont moins bien dotées.
L’implantation d’une résidence Crous : une discussion collective
Cependant, le processus d’implantation de résidences Crous dans une ville dépend de différents paramètres qui peuvent expliquer les disparités entre villes étudiantes.
"À l’échelle des territoires, on regarde où ouvrent les formations, quelle est la croissance démographique des étudiants…", explique Bénédicte Durand, présidente du Cnous (l’organisme qui gère les Crous régionaux).
En bref, un "diagnostic local partagé entre les universités, les villes, le département, la région et le Crous" est réalisé.
Le Crous, accompagné des collectivités locales, cherche à implanter les résidences dans les lieux qui seraient les plus utiles pour les étudiants. "Les maires sont souvent impliqués dans les processus, car ils sont attachés à la mixité sociale, ils ont une expertise sur leur ville et les bons emplacements", développe Bénédicte Durand.
Comment expliquer les différences entre les villes ?
La stratégie d’implantation des Crous est différente selon les régions, et ce, pour de multiples raisons. Tout d’abord celle du foncier : le Crous peut soit construire sur du foncier public, soit être propriétaire, soit être locataire d’un bailleur propriétaire.
À Paris (75) la quasi-totalité des logements appartiennent à des bailleurs sociaux : "Le Crous est ici un intermédiaire de gestion, il voit passer les loyers et en reverse 85% au bailleur", précise Bénédicte Durand. À l’inverse, à Corte en Corse, le Crous est autonome sur tous les logements.
Une autre différence entre les villes est le niveau de tension du marché du logement, souvent lié à l’attractivité de la ville. En témoignent la faible disponibilité des logements Crous pour les villes de Paris ou Lyon (69).
Une stratégie de "réponse à l’urgence sociale"
C’est d’ailleurs pour cette raison que la dynamique du Crous entre Lyon (5 lits pour 100 étudiants, pour une population de près de 180.000 étudiants) et Saint-Etienne (1,7 lit pour 100 étudiants, pour une population de près de 27.000 étudiants) diffère autant.
"Le Crous de Lyon fait face à une hyper cherté des loyers et seulement 5% des étudiants sont logés en Crous, alors qu’en face, on a une autre ville universitaire qui propose les loyers les plus bas de France", indique Bénédicte Durand. Il pourrait même être plus onéreux pour un étudiant de résider dans un Crous à Lyon que dans le parc privé à Saint-Etienne.
La présidente du Cnous le rappelle, la stratégie principale est de "répondre à l’urgence sociale" du marché du logement. Mais également de garantir l’équité des services entre les étudiants, et à ce titre de proposer des services de qualité équivalente à Saint-Etienne, à Lyon, et dans toutes les villes.
L’objectif fixé par l’État d'ici à 2027 pour le logement étudiant est de 12.000 réhabilitations et 35.000 logements supplémentaires. Un tiers de ceux-ci concerne les Crous. Le Cnous propose ainsi une dynamique nationale, avec de nombreuses pistes pour l’augmentation de la capacité de logements : surélévation de bâtiments, modèle économique repensé, résidences à mixité d’usage, colocation…
Notre dossier consacré aux meilleures villes étudiantes :