Actu

Le site ne permettra plus de noter ses profs

publié le 03 mars 2008
1 min

"Prends le pouvoir, note tes profs !" : tel était le slogan du site note2be.com à son ouverture fin janvier 2008. Après un mois d’existence, le site français aux 120.000 connexions par jour voit rouge, mais pas le rouge de la révolte. Le SNES-FSU, syndicat majoritaire dans les collèges et lycées, et une cinquantaine d'enseignants ont eu raison de lui… Le 14 février 2008, ceux-ci avaient attaqué en justice le portail. Qualifié "d’exercice réducteur et dangereux", de "dénonciation gratuite", d’"antithèse de l'éducation", de "lynchage public des personnels", de "démagogique et immoral", d’"escroquerie choquante", de "trouble manifeste à l’ordre public", etc. : note2be.com avait déclenché les foudres.

Pas de polémique

Le 3 mars, le tribunal a donc ordonné la suppression de tous les noms de profs mentionnés et, en prime, le versement d’une amende "collective" de 3000 €, plus un euro à chacun des profs demandeurs. Une décision notamment prise parce que "l'exercice des libertés d'information et d'expression a pour limites qu'il ne porte atteinte aux activités d'enseignement". Et d’ajouter : "la mise à disposition d'un forum de discussion, sans modération préalable à la publication, n'est pas sans présenter en cas de développement exponentiel de la fréquentation de ce site, des risques sérieux de dérive polémique".

Le ministre satisfait

Xavier Darcos, le ministre de l’Education nationale, s’est déclaré satisfait du jugement et a réitéré son "soutien aux enseignants dont la mission difficile ne saurait faire l'objet d'atteintes anonymes sur Internet". Dès la mi-février, celui-ci n’avait pas hésité à condamner l’ouverture de ce genre de sites sur le portail du ministère avec les mêmes mots. Selon le ministre, l'évaluation des professeurs revient "aux inspecteurs et aux chefs d'établissements, dûment habilités à cet effet".

Fin de partie ?

Stéphane Cola, le cofondateur de note2.be, ne souhaite pas en rester là… Première mesure, d’ordre juridique : celui-ci a décidé de faire appel de la décision du tribunal au nom de la "liberté d’expression", en particulier celle des élèves. Jusqu’ici, les "noteurs" ne s’étaient pas révélés trop sévères puisque les professeurs évalués avaient obtenu entre 14 et 15/20 de moyenne. "Ce qui veut dire que les élèves venaient majoritairement sur le site pour mettre de bonnes notes", assure Stéphane Cola. Et dans le cas contraire ? "C’était un moyen de faire progresser les enseignants, rétorque-t-il. C’est bien ce que l’on nous enseigne quand on est élève : une mauvaise note sert à nous rendre meilleur".
Seconde mesure, le site va être recyclé puisqu’il va permettre de noter les établissements. Un brèche dans laquelle quelques concurrents, comme Citycampus.fr et son petit frère J’évalue mes cours (site pour les étudiants en cours de création), se sont déjà engagés.

Participez au débat sur notre forum !


Virginie Bertereau


Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !