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Témoignage

S’engager dans une association écolo : une expérience riche en enseignements

Yanis Badin, vice-président du Réses, lors d’une conférence sur le thème de la transition écologique des établissements du supérieur.
Yanis Badin, vice-président du Réses, lors d’une conférence sur le thème de la transition écologique des établissements du supérieur. © Regen School
Par Anouk Passelac, publié le 27 mars 2023
6 min

La semaine étudiante de l'écologie et de la solidarité du Réses démarre ce lundi 27 mars. L'occasion de rencontrer nombre d'associations, collectifs ou fédérations qui agissent pour la transition écologique. Leurs bénévoles, en plus de se former et se rendre utile, y trouvent de nombreux autres avantages.

Le constat a été posé depuis plusieurs années maintenant : la jeunesse veut mieux comprendre les enjeux de la transition écologique. En 2020, la dernière CNE (consultation nationale étudiante) mise en place par le Reses (réseau étudiant pour une société écologique et durable) indiquait que 69% des sondés voulaient être davantage formés sur ces sujets.

L’an dernier, la ministre de l’Enseignement supérieur a annoncé que tous les étudiants de premier cycle seront formés à cette thématique d'ici 2025.

Se former au sein d'association

Mais face à l’urgence climatique, les jeunes ne veulent pas attendre pour agir : "Le temps administratif est trop long. Je veux voir des résultats rapides", clame Mathilde, étudiante toulousaine en sciences humaines qui a rejoint le collectif Extinction Rebellion. Comme elle, partout en France et dans tous types de formations, les étudiants s’engagent bénévolement pour se former et mettre en œuvre la transition écologique dès aujourd’hui.

Collectifs citoyens, associations étudiantes… Les voies de l’engagement sont nombreuses et variées. Le Reses est l’un des principaux témoins de cette dynamique puisqu’il fédère aujourd’hui 140 associations étudiantes qui mènent des projets liés aux enjeux écologiques et solidaires.

Pour Yanis Badin, son vice-président, il y a un réel engouement autour des questions climatiques et sociales. "Les associations sont de plus en plus nombreuses à nous contacter, y compris quand elles ne sont pas orientées sur l’environnement, mais veulent inclure cette question dans leurs projets", témoigne-t-il.

Selon la structure que l’on choisit, les actions prennent des formes très variées : organisation de ciné-débats, d’ateliers DIY (do it yourself), de cleanwalks, etc. La Semaine étudiante de l’écologie et de la solidarité, organisée par le Reses du 27 mars au 2 avril, offre un bel exemple du champ des possibles. En 2022, 850 ont été menées partout en France.

"Pas besoin d’être Greta Thunberg"

Selon l’étudiant en management de 22 ans, "l’engagement associatif donne un cadre pour se former à ces enjeux, ce que l’enseignement supérieur ne permet pas systématiquement". Le Grenoblois a lui-même décidé de faire une année de césure à Paris (75) pour s’engager dans le Reses et "participer à la transformation des études".

La COP Etudiante est née de cette même envie d’aller plus loin que l’offre pédagogique du supérieur. Cet événement, organisé tous les deux ans dans une ville différente, vise à sensibiliser la jeunesse aux enjeux climatiques, les former et les pousser à l’action.

Pour Mathieu Le Marec, étudiant à l’école des arts et métiers d'Angers (49) et président de la COP3, "s’engager va au-delà de quelques lignes sur le CV, c’est une expérience hyper enrichissante et valorisante". "Et pas besoin d’être Greta Thunberg pour agir et avoir un impact", assure le futur ingénieur.

L’engagement encouragé par les établissements

L’engagement associatif est parfois valorisé par les établissements eux-mêmes. "On est encouragés à intégrer une association pour acquérir certaines compétences auxquelles l’école ne nous forme pas", illustre Olivia, coprésidente de CopTrotter, une structure rattachée à l'école d'ingénieurs UniLaSalle Rennes (35). Parmi elles : le travail d’équipe, le management, la communication...

L’impact des actions peut être local ou national

afin de peser plus et de s’adresser aux décideurs. Marine Le Lan est bénévole dans le collectif Pour un réveil écologique, connu pour avoir lancé un manifeste signé par près de 34.000 étudiants. En parallèle de son master en école de commerce, la Nantaise travaille au pôle "employeur" du collectif. "Les entreprises ont voulu nous rencontrer pour comprendre notre message, car elles courent le risque de moins recruter si elles ne prennent pas en compte la transition écologique dans leur fonctionnement", explique l’étudiante.

"Je suis montée en compétences"

Être au cœur de ces échanges passionne la jeune fille de 23 ans : "Je suis montée en compétences dans la gestion de projet, la communication, la prise de parole", explique-t-elle. Ce travail permet aussi d’élargir son réseau et de rencontrer d’autres étudiants aux questionnements similaires. "On se sent moins seul et ça permet de développer un esprit collaboratif", poursuit-elle. La diversité des études de chacun est une richesse pour croiser les réflexions et les expertises.

L’action collective, en plus de lutter contre le sentiment de solitude, agit aussi sur l’écoanxiété et toutes les émotions que peut générer l’urgence climatique. Théoxane, étudiante aux Beaux-Arts de Lyon (69, a rejoint le collectif Dernière rénovation l’an dernier. Bloquer sa première autoroute en janvier l'a rendue "mille fois plus heureuse" : "J’ai transformé ma colère et mon énergie individuelle en puissance de groupe", savoure-t-elle.

Bien que le milieu associatif et bénévole a souffert du Covid et de la précarité étudiante, Yanis Badin incite toutes les bonnes volontés à se lancer. "S’engager c’est donner ce qu’on a : du temps, des idées, des envies. Donner pour une vision d’un monde dans lequel on a envie de vivre". Et ça, ça n’a pas de prix.

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