Décryptage

SNU (service national universel) : plus d’un jeune sur deux lui dit oui !

Le service national universel : l'idée vous plaît, même si vous n'en connaissez pas encore les contours précis.
Le service national universel : l'idée vous plaît, même si vous n'en connaissez pas encore les contours précis. © plainpicture/zero-creatives/AvR
Par Pauline Bluteau, publié le 21 novembre 2018
4 min

La mise en place du service national universel s’accélère. Après quatre mois de consultation, l’heure est au bilan pour le ministère de l’Éducation nationale. Si quelques inquiétudes persistent, seuls 27 % des jeunes sondés n’ont pas du tout envie de l'effectuer.

C’était l’une des promesses d’Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle : créer un service obligatoire et universel d’un mois pour les jeunes. Avant son lancement, prévu pour 2026, les ministères de l’Éducation nationale et des Armées ont lancé une grande consultation auprès de 76.000 jeunes âgés de 15 à 25 ans.

Le sondage a été réalisé entre septembre et octobre 2018, à la fois sur les réseaux sociaux et lors de la journée de défense et citoyenneté. Le bilan du rapport, présenté le 12 novembre 2018 au président de la République, semble plutôt positif. Un jeune sur deux se dit favorable au SNU et 75 % d’entre eux approuvent les objectifs du dispositif.

Développer de nouvelles compétences

"Les jeunes doivent rentrer du service national heureux et satisfaits de l’avoir accompli", indique le rapport. Un souhait qui ne pourra être réalisé qu'à certaines conditions, notamment l'acquisition de nouvelles connaissances en matière de droits et de devoirs, un objectif souhaité par trois quarts des répondants.

Un jeune sur deux aimerait aussi que les activités proposées soient liées à la défense et à la sécurité. Un thème important : 79 % des sondés estiment que le SNU pourra leur permettre de savoir réagir en cas de crise. Ils se disent également sensibles aux questions environnementales et de développement durable.

Faire une pause

Un programme instructif et ludique pourrait même les encourager à s’engager : 30 % d’entre eux se disent prêts à poursuivre leur SNU en volontariat. Pour eux, le service national est un bon moyen de prendre du temps pour soi, l’occasion d’apprendre les gestes de premier secours (38 %), de valider leur BAFA (brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur) (27 %), ainsi que de faire un point sur leur orientation (64 %) ou de réaliser un bilan de santé (72 %).

Autre objectif : instaurer la mixité. Trois quarts des répondants (sur les réseaux sociaux) estiment que l’objectif du SNU est avant tout de rencontrer d’autres jeunes de régions et de milieux sociaux différents. "C’est l’occasion de s’éloigner de leur cadre quotidien", explique le rapport. Une cohésion particulièrement recherchée puisque l’adhésion au SNU est plus grande lorsque le projet d’hébergement collectif leur est exposé.

Un engagement inutile ?

Cependant, si les contours se dessinent, le contenu du SNU reste encore assez flou. Ce qui a tendance à inquiéter les principaux intéressés. La moitié d’entre eux sont soucieux des conditions de réalisation du service national. Pour les garçons, l’inquiétude concerne les caractéristiques du dispositif, alors que les filles se soucient davantage de la durée et du temps investi.

Mais ce qui les rebute par-dessus tout, c’est le caractère obligatoire du SNU, assimilé à une sanction. "Les contenus et les objectifs trop méconnus entretiennent le sentiment d’inutilité", prévient le rapport.

Tout l’enjeu de ces prochains mois sera donc de définir l’esprit même du SNU. En attendant, le dispositif sera d’abord testé dans une dizaine de départements en juin 2019.

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