Portrait

JO de Pékin 2022 : Sacha Theocharis, un skieur qui slalome entre les bosses et le management

Sacha Theocharis lors d'un entraînement pendant les Jeux olympiques de Pékin.
Sacha Theocharis lors d'un entraînement pendant les Jeux olympiques de Pékin. © Xue Yubin/XINHUA-REA
Par Bruno Cuaz, publié le 18 février 2022
4 min

Sélectionné pour les Jeux Olympiques de Pékin, où il a disputé l’épreuve des bosses, le skieur acrobatique Sacha Theocharis, 31 ans, est diplômé de l’emlyon. Pour l’Etudiant, ce sportif accompli revient sur son parcours universitaire et l’organisation qui lui a permis de concilier les études et sa carrière d’athlète olympique.

À Pékin (Chine)

Depuis l’adolescence Sacha Theocharis cherche à concilier sa passion pour le ski freestyle et le besoin de poursuivre ses études. C’est au lycée que les questions de calendriers sportif et scolaire peu compatibles commencent à se poser. "J’ai passé mon bac dans la section sportive du lycée Ambroise Croizat à Moutiers (73). C’était la bonne solution car on était libérés l’hiver et les après-midis pour faire du sport."

Le bac en poche, le skieur de haut niveau décide d’intégrer l’IUT d’Annecy (74) pour suivre un DUT techniques de commercialisation. "La formation est très courue par les skieurs parce que les cours sont organisés en dehors de la saison hivernale. Cela permet d’acquérir un bagage scolaire tout en menant une carrière de haut niveau."

Une solution plus pratique que des études plus traditionnelles en STAPS, selon le jeune homme, pour qui étudier à l’université "demande beaucoup plus d’heures" avec "un emploi du temps pas vraiment aménagé" pour les agendas contraignants des sportifs.

Une vraie vie étudiante

À l’IUT d’Annecy, le skieur de Méribel, spécialisé dans les bosses n’est pas dépaysé puisqu’il retrouve d’autres membres des pôles espoirs et des pôles France de la région Rhône-Alpes. "On formait une bande. On vivait en coloc. J’avais tous mes copains de l’équipe de France avec qui j’étais déjà au lycée."

Dès la fin de la saison de ski, début avril, les athlètes retrouvent le banc de l’IUT pour reprendre les cours. Cette excellente cohésion de groupe permet aux sportifs d'avoir "une vraie vie étudiante comme ne peuvent pas forcément le vivre les autres sportifs".

Poursuite d’études ou pas ?

À la fin de son DUT, obtenu en trois ans, se pose de nouveau la question de l’après. "Il y en a qui ont arrêté le sport de haut niveau pour continuer les études. D’autres, moins nombreux, qui ont arrêté le DUT pour privilégier le sport. On peut gagner un peu d’argent avec le sport - jusqu’à 5.000 euros par mois - mais après 25 ans, il faut réfléchir à la suite. Certains se dirigent vers le monitorat de ski mais on peut avoir envie d’autre chose."

Après le DUT, il s’inscrit donc en licence professionnelle MRC (management de la relation commerciale) à Annecy mais ne va pas au bout. "Je n’ai pas terminé ma licence car j’avais un mémoire à rendre. Je savais que j'allais intégrer l’emlyon. Je m’étais dit que j’allais passer mon diplôme en deux ans et que je rendrai le même mémoire mais c’était un peu optimiste. J’ai mis cinq ans à rendre mon mémoire de l’emlyon ! Avec le recul, j’aurais peut-être dû terminer ma licence d’abord."
À l’emlyon, la souplesse de la formation lui permet de moduler plus facilement son emploi du temps. "Cela correspondait à trois jours en présentiel. La formation en management, assez touche-à-tout, m’a aussi beaucoup plu tout comme les échanges avec les professionnels."

Après avoir rendu son mémoire au printemps dernier, Sacha s’est focalisé sur les Jeux olympiques de Pékin, où il a terminé à la 11e place de l’épreuve de ski freestyle. Avant de devoir une nouvelle fois réfléchir à la suite de son parcours.

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