Portrait

Ophélie Jaret, une jeune designer actrice du bonheur en société

A 28 ans, Ophélie Jaret veut utiliser le numérique pour recréer un lien social perdu.
A 28 ans, Ophélie Jaret veut utiliser le numérique pour recréer un lien social perdu. © Photo fournie par le témoin
Par Eva Talma, publié le 15 juillet 2020
4 min

VOUS FAITES L’ACTU. Jeune diplômée de l’École de design Nantes-Atlantique, Ophélie Jaret se définit comme une designer optimiste. Elle a eu envie de réfléchir au mieux vivre ensemble et de devenir "actrice du bonheur en société".

Ophélie a remporté le vote du public de Design L’Expo 2019 pour son projet "Smile in the Light". Elle a eu l’idée de projeter le soir, sur les quais du tramway, des jeux interactifs basés sur des jeux d’arcade, pendant que les usagers attendent le passage de leur tram.

Une designer optimiste au service du bien-être individuel et collectif

"En tant que designer, on cherche des solutions innovantes mêlant esthétisme et utilité." Titulaire d’un master en management du design et de l’innovation de l’École de design Nantes-Atlantique, Ophélie se définit comme une designer optimiste. Son but ? Diriger l’innovation vers une société de partage, axée sur le bien collectif.

En réalisant une enquête de terrain dans la ville de Grenoble, où se déroule son alternance, Ophélie a fait le constat d’"une société individualiste, dans laquelle on ne sourit pas aux inconnus". Pendant deux demi-journées, elle s'est baladée dans la ville en lançant des centaines de sourires aux personnes qu'elle a croisées, mais n’a eu le droit qu’à 9 sourires en retour. Elle décide alors de remédier, à sa façon, à ce repli sur soi... et sur les écrans.
Ophélie est allée à la rencontre des gens pour savoir pourquoi ils ne souriaient pas dans la rue. "J’ai ressenti dans leurs réponses une tension, une peur liée à l’autre, à l’inconnu, et cela m'a confortée dans mon souhait de travailler sur le mieux vivre ensemble."

Repenser l’interactivité sociale par le jeu d’arcade

Ophélie a alors imaginé "Smile in the Light" : grâce à un travail de captation et de projection, la jeune femme souhaite projeter, le soir, des jeux interactifs pendant que les utilisateurs du tramway attendent dans l’obscurité. L’arrêt de tramway est un endroit où, le soir, la tension et la peur liées à l’autre sont les plus fortes, les plus exacerbées.
Pour pallier le repli sur soi par le biais des écrans, Ophélie fait le choix de "combattre le feu par le feu". "Le jeu est la façon la plus facile d’interagir, et puis, quand on attend le tram on joue sur notre smartphone !", explique-t-elle. Le numérique ne doit plus être un facteur d’isolement, mais un moyen pour se rassembler, pour tisser des liens. "Smile in the Light" propose une expérience sociale qui réveille la convivialité. "L’utilisateur, devenant acteur, prend conscience que chacun peut décider de mieux vivre avec l’autre".

Le projet est le fruit d’un travail d’équipe avec le Civiclab de Grenoble. Entourée d’une équipe de développeurs, Ophélie espère pouvoir présenter son projet final en septembre. L’entreprise se construit petit à petit, et Ophélie a déjà reçu une proposition de Toulouse pour projeter le jeu dans les arrêts de tram de la ville.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !