Reportage

À Prép’Art, des conseils aux lycéens qui veulent intégrer une école d’art

Prép’Art a accueilli des lycéens qui souhaitent se diriger vers les métiers artistiques.
Prép’Art a accueilli des lycéens qui souhaitent se diriger vers les métiers artistiques. © Héloïse Weisz
Par Héloïse Weisz, publié le 04 mai 2023
6 min

Ils rêvent d’animation ou de design, mais ne savent pas vraiment quelle direction emprunter. Des lycéens ont assisté à un après-midi de conseils d’orientation à Prép’art, un établissement supérieur privé situé à Paris qui prépare aux écoles d’art publiques.

Dans une grande salle lumineuse de Prép’art, on a rangé quelques heures les pinceaux plein de couleurs et les tables à dessin pour accueillir et conseiller des lycéens qui s'interrogent sur leur avenir artistique.

Élève en classe de première dans un lycée parisien, Sacha, 16 ans, est sûre d’une chose : il veut faire de l’art. "Mon option arts plastiques, c’est vraiment la seule raison pour laquelle je viens en cours". Mais pour ce qui est du choix de l’école d'art et du métier envisagé dans ce domaine, c’est une autre histoire. Alors tout conseil de la part des professeurs de Prép’art est bon à prendre : "Pour savoir quel cursus me correspondrait vraiment, comprendre le nombre d’années d’études qu’il faut faire, connaître les portes que les écoles ouvrent."

Présenter un portfolio varié aux écoles d’art

Car l’offre est vertigineuse parmi les écoles supérieures d’art et design publiques reconnues. Elles sont 45 en France et proposent différentes filières : graphisme, design, restauration… Mais surtout, elles sont très sélectives, annonce d’emblée Lionel Dax, directeur des études à Prép’art, aux lycéens présents dans la salle et connectés en visio.

Alors s’il y a un conseil à donner, c’est bien celui-là : "Il vous faut un portfolio varié. Si vous voulez faire les Beaux-arts de mode et que vous faites 15 pages de mode, vous ne serez pas pris. Il faut montrer un intérêt pour la peinture, le dessin, la sculpture et la photographie."

Et pas question de recopier des artistes que l’on admire. "Il ne faut pas se contenter d’être spectateur, il faut être producteur d’art", poursuit Lionel Dax. Les écoles attendent des propositions de la part des étudiants, un univers artistique bien à eux.

Améliorer son book pour mettre toutes les chances de son côté

L’importance du portfolio, Clara s’en doutait. Lycéenne dans l’Oise, cette passionnée d’animé l’a constaté en consultant le site des écoles d’animation pour lesquelles elle a postulé. "Plus on postule, plus on se rend compte des travaux qu’il faut fournir." Sauf que cela prend beaucoup de temps, en plus des révisions du baccalauréat.

C’est pourquoi si elle n'est pas admise, Clara songe à faire une classe préparatoire aux écoles d’art pour l’aider à améliorer son portfolio : "Il doit être plus travaillé. Je fais beaucoup de dessins de visages… Il me manque des personnages en situation, des perspectives, des décors aussi."

Cette exigence d’ouverture et de culture que demandent les écoles d’art, Sacha en avait déjà conscience avant cette journée de conseil. Et s’il prend des cours de dessin à côté du lycée depuis deux ans, il ne postulera pas dès l’année prochaine aux écoles d’art, il estime ne pas avoir suffisamment le niveau.

Reportage Prep'Art
Reportage Prep'Art © Héloïse Weisz

Une prépa pour bien choisir son école d’art, le bon choix ?

Sacha veut passer par une classe préparatoire pour s’essayer à d’autres techniques et bien choisir son école d’art. "Je ne veux pas me lancer dans un cursus de cinq ans qui ne me plait pas. Une prépa ça forme pendant un an. Ça me permet de savoir ce que je veux."

A 19 ans, Thomas, lui, découvre les exigences des écoles d’art. Actuellement en BTS Négociation et digitalisation de la relation clients (NRDC) à Strasbourg, il est fan de manga, de BD et de mode. Il est venu présenter ses dessins aux professeurs. Des personnages du manga One Piece mais aussi des idées de vêtements avec un logo qu’il a créé. Il cite Jacquemus comme designer préféré et suit les petites marques de vêtements en développement.

Il passerait donc bien par une prépa pour s’essayer à la peinture, la sculpture et étendre sa culture. D’ailleurs, il a décidé de tenter l’entretien d’admission à Prép’art à l’issue de cette après-midi de conseils.

Etoffer sa culture générale et préparer ses candidatures aux écoles d'art

Car avoir toute la culture suffisante et établir les bonnes stratégies pour postuler aux écoles d'art dès la terminale n’est pas le cas de tous. Et cela, les professeurs de Prép’art le reconnaissent. "Quand tu es en terminale, c’est vrai que tu n’es au courant de rien, reconnaît Tiffany, 27 ans, designer industrielle freelance et ancienne élève de Prép'art. Et puis ces écoles demandent déjà, à 18 ans, une certaine autonomie et une maturité qu’on n’a pas forcément en sortant du bac."

A cet âge, Tiffany n’avait ni portfolio ni idée de métier artistique. "Quand on est attiré par l’art mais qu’on ne sait pas quoi, ce n’est pas un frein." C’est durant son année de prépa qu’elle décide de s’orienter vers le design, à l’issue de laquelle elle intègre l’ENSCI (l’Ecole nationale supérieure de création industrielle) puis l’ESAD de Reims (l’Ecole supérieure d’art et de design).

Deux écoles qui affichent des taux d’admission inférieurs à 10%. Si cette hyper sélection des écoles d’art peut être décourageante pour Clara, la future bachelière compte s’accrocher : "J’hésitais entre ça ou la médecine" dit-elle en souriant.

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