Reportage

Au CNR jeunesse, l’orientation au cœur des débats

La Premiere ministre, Elisabeth Borne, a recu, ce vendredi matin à Matignon, une vingtaine de jeunes pour aborder la question de l'avenir professionnel.
La Premiere ministre, Elisabeth Borne, a recu, ce vendredi matin à Matignon, une vingtaine de jeunes pour aborder la question de l'avenir professionnel. © Marine Ilario
Par Marine Ilario, publié le 03 mars 2023
5 min

Ce vendredi matin se tenaient les troisièmes "Rencontres jeunesse de Matignon" avec pour thème l’avenir professionnel. L’occasion pour les jeunes présents de rappeler le stress de l’orientation et l’importance des stages.

Apprentissage, stage, césure, orientation… La troisième édition des "Rencontres jeunesse" organisées à Matignon dans le cadre du CNR (conseil national de la refondation) était centrée sur des sujets d'avenir.

Vendredi 3 mars, la Première ministre, Elisabeth Borne, entourée de cinq ministres, recevait en effet une vingtaine de jeunes pour aborder la question de l’avenir professionnel. L’occasion pour eux de rappeler le stress que provoque les choix d’orientation, et la nécessité de développer les périodes d’immersion en entreprise.

Développer les stages au lycée

Des choix d’orientation qui interviennent de plus en plus tôt. Charlie, lycéen en voie générale, a senti une pression dès la seconde. "On nous parle tout de suite de Parcoursup, il faut choisir des spécialités... On se sent vite perdu."

En réponse à ces difficultés, plusieurs jeunes ont proposé la création de périodes de stage au lycée, surtout en voie générale. Comme Naëlle, 17 ans, qui propose de créer un dispositif "Un jeune, un stage" en classe de première, à l’instar du "pass métier" en Nouvelle Aquitaine qui permet à des jeunes de découvrir un métier à travers un stage de cinq jours maximum durant les vacances scolaires.

"Dans la voie générale, souvent, on se cherche encore. Comment savoir si le métier qui nous fait rêver est fait pour nous, nous correspond vraiment ?" questionne Abdelkarim, lycéen en première à Marseille (13). Et parce que l’orientation intervient tôt, le lycéen propose aussi d’allouer 40 heures annuelles à l’orientation. "Un temps plutôt dédié à des sorties pour découvrir des domaines d’activité par exemple."

Améliorer le stage de 3e

Cette découverte existe déjà au collège, à travers les stages de 3e. Mais pour Ivanna, collégienne en 3e, "ce stage est souvent fait par dépit et non par choix". Si pour le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, ce stage est "la période de familiarisation avec le monde du travail", il a aussi reconnu qu’"il ne fonctionne pas de façon optimale puisqu’il repose sur les familles". La solution de créer une application d’accompagnement dans la recherche de stage a été entendue.

Pour Lou, élève en 3e, "il faudrait aussi créer une application pour lier les élèves à des professionnels et des étudiants pour obtenir des informations sur les métiers et les études".

Acquérir des compétences pour l’insertion professionnelle

Pour compléter les périodes d’immersion dans les entreprises, Naëlle propose la création de tiers lieux dédiés à l’acquisition de compétences utiles pour l’insertion professionnelle. "Comme apprendre à parler en public. Ce sont des compétences que l’on n’apprend pas forcément à l’école et qu’on n’a pas toujours la possibilité de développer à la maison."

Une idée complétée par Dylan Mavoungou, président de l’association Camplus, qui propose d’insérer l’acquisition de ces compétences au sein du SNU, dont la généralisation fait débat depuis quelques jours.

Se donner du temps pour s’orienter

Samuel Beguin, délégué général du forum français de la jeunesse, rappelle que les questions d’orientation demandent parfois de se laisser du temps. Il propose alors de créer "un droit à la césure complété d’une allocation allant de huit à douze mois pour prendre le temps de tester des choses, de s’engager avant de s’orienter".

L’occasion pour Carole Grandjean, ministre chargée de l'Enseignement et de la Formation professionnels, de rappeler l’importance de développer "le droit à l’erreur, de lutter contre le décrochage scolaire et de permettre une orientation éclairée".

Poursuivre le développement de l’apprentissage

Enfin, pour favoriser l’insertion professionnelle, la Première ministre a rappelé la volonté de poursuivre le développement de l’apprentissage, qui a profité à 837.000 jeunes en 2022.

"L’alternance me permet de prendre confiance en moi, d’affirmer mon projet professionnel, mais aussi de m’acclimater au monde de l’entreprise", explique Coralie, étudiante en master qui propose de développer l’alternance dans les filières générales.

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