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Portrait

Avant le bac et Parcoursup, Antoine, jeune berger lotois en route pour le Salon de l’Agriculture

Antoine, 17 ans, est en terminale STAV au lycée agricole de Figeac.
Antoine, 17 ans, est en terminale STAV au lycée agricole de Figeac. © Emma Conquet
Par Emma Conquet, publié le 22 février 2025
4 min

Antoine, 17 ans, est apprenti éleveur ovin dans le Lot. Élève en terminale STAV, il s’apprête à participer aux Ovinpiades des jeunes bergers et au Concours de jugement d’animaux par les jeunes au Salon international de l’agriculture à Paris.

À l’entrée de la bergerie, dans le hameau de Saint-Médard-Nicourby (46), Antoine, casquette grise et veste sans manches, pousse la paille à l’aide d’une pelle. "On va bientôt entrer dans la période des mises bas", explique l’apprenti éleveur ovin. Ce jeune homme de 17 ans, en terminale STAV au lycée agricole de Figeac, ne prévoit pas de se reposer pendant les vacances de février. Au programme : révisions du bac blanc, dossier Parcoursup, travail à la ferme familiale, passage du permis de conduire et départ pour le Salon de l’Agriculture.

Alors que ce dernier vient d’ouvrir ses portes – jusqu’au 2 mars –, Antoine se prépare à participer aux Ovinpiades des jeunes bergers, une grande compétition nationale entre lycéens passionnés par l’élevage ovin, ce samedi 22 février. "Je n’avais pas été sélectionné l’an dernier, alors j’ai pris ma revanche cette année", se réjouit-il, fier d’avoir remporté les épreuves départementales et régionales.

Rencontrer d'autres lycéens agricoles

À Paris (75), Antoine devra affronter 40 candidats en participant à sept épreuves chronométrées : quiz sur la filière et les races, parage , tri et manipulation des brebis, évaluation de leur état de santé, tri des agneaux et test de génétique. "Je m’entraîne un peu tous les jours, assure-t-il. C’est une expérience unique, car je n’y participerai sans doute plus après."

Le lycéen prendra également part au Concours de jugement d’animaux par les jeunes au Salon, le vendredi suivant, mais ce concours lui tient moins à cœur et Antoine compte s’y rendre "les mains dans les poches".

La ferme du père d'Antoine voit naître plus de 800 agneaux par an.
La ferme du père d'Antoine voit naître plus de 800 agneaux par an. © Emma Conquet

BTS ou certificat de spécialisation, le dilemme post-bac

Pour ce futur éleveur de moutons, c’est aussi l’occasion de réviser ses classiques : "Je passe le bac à la fin de l’année", explique-t-il devant son cheptel de Blanches du Massif central. Il hésite encore sur la suite de ses études : "Je n’aime pas trop l’école, soupire-t-il. J’hésite entre un certificat de spécialisation conduite d’un élevage ovin viande, qui ne dure qu’un an, ou un BTSA ME en deux ans, mais il faut trouver la motivation et je ne l’ai pas trop en ce moment."

Dans tous les cas, Antoine espère intégrer le lycée agricole de La Roque, à Rodez (12), pour "l’excellence" de son enseignement, mais aussi pour sa proximité avec le Lot. "Je ne voudrais pas partir trop loin, pour pouvoir rentrer aider mon père le week-end." L’autre option se trouve en Lozère, dans un établissement où l’évaluation se fait uniquement en contrôle continu, sans épreuves finales. "Mais c’est loin", hésite-t-il. Antoine vient de rentrer ses vœux sur Parcoursup et choisira en fonction des réponses.

Conscient des difficultés du métier d'agriculteur

Après ses études, le jeune berger veut "voir autre chose", en assurant des services de remplacement, avant de reprendre l’exploitation familiale. La ferme de son père voit naître plus de 800 agneaux par an, destinés à la filière viande. Elle possède aussi quelques vaches, mais Antoine ne souhaite pas les garder : "Je n’aime pas trop ces bêtes".

Le futur agriculteur est conscient des difficultés du métier : "Aujourd’hui, c’est difficile l’élevage. Les cours du marché, le prix des charges… pour vivre de sa production, c’est compliqué." Il envisage d’agrandir le troupeau ou de diversifier la production en introduisant des canards ou des poules. Mais il veut éviter une charge de travail trop lourde : "Je veux me diversifier, mais sans que ça prenne trop de temps, assure-t-il. Je suis fier de mon père, il arrive à se dégager du temps, il finit de soigner les bêtes à 9h30-10h."

Pour l’heure, Antoine se concentre sur le Salon de l’Agriculture. "C’est stressant. Aller à Paris, déjà, c’était un rêve. Je n’y suis jamais allé." Le lycéen profitera de son déplacement pour visiter la capitale, avant de se replonger dans ses révisions et son dossier Parcoursup.

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