Choix des spécialités : comment faire quand ma spécialité n'est pas dispensée dans mon lycée ?
Vous devez en choisir trois en 1re, puis en garder deux en terminale : les spécialités colorent votre parcours au lycée et vos épreuves du baccalauréat. Mais comment suivre une spécialité rare, qui n'est pas proposée dans tous les établissements ?
Elles sont au nombre de 13 pour les lycéens généraux. La fin de classe de 2de signe l’heure du choix : vous devez en élire trois. Mais comment faire lorsque la spécialité qui vous tente n’est pas dispensée dans votre établissement ? Plusieurs solutions s’offrent à vous.
Changer de lycée pour suivre une spécialité rare
C’est la solution qui garantit de pouvoir suivre la spécialité de son choix, sans contraintes d’emploi du temps : s'inscrire dans un lycée qui la propose. Mais changer de lycée entre la 2de et la 1re ne se fait pas sur un claquement de doigts. Il faut s’y prendre un peu à l’avance et suivre une procédure. "L’élève doit remplir un dossier que la direction départementale académique centralise et transmet à l’établissement qui dispense la spécialité", explique François Morice, proviseur au lycée Marcellin Berthelot de Questembert (56).
Le responsable prend l’exemple de la spécialité EPPCS , proposée dans un ou deux lycées par département. Charge à la famille de faire la demande d’affectation pour le jeune et le voir ainsi changer d’établissement pour s’orienter vers celui qui propose cet enseignement. "En plus des notes, on va s’attendre à ce que l’élève pratique le sport ou s’y intéresse fortement", révèle François Morice. Les sportifs de haut niveau ou les fans de journalisme sportif peuvent ainsi booster leurs chances d’être acceptés en mentionnant leur passion dans leur lettre de motivation, qui fait partie intégrante du dossier de candidature.
Au lycée Charles et Adrien Dupuy, au Puy-en-Velay (43), on propose ainsi la seule spécialité théâtre du département. Résultat : de nombreux élèves font le choix de changer de lycée à la fin de la 2de. "L’élève peut motiver son choix en parlant de son projet d’études", conseille Louise Pommeret, professeure d’italien. Pour la spécialité théâtre bien sûr, mais pas uniquement. On conseillera à un jeune voulant poursuivre des études en école d’ingénieurs de le mentionner lorsqu’il demande une dérogation à la carte scolaire pour aller suivre la spécialité SI .
Cours à distance et partenariats
Mais les classes étant bloquées à 35 élèves, la demande de changement d’établissement n’est pas garantie à 100%. Il existe alors d’autres solutions, notamment le suivi de cours à distance, généralement avec le CNED. Une option en distanciel qui n’est pas idéale pour toutes les matières.
"Pour les langues, notamment les rares, qui sont très peu demandées, cela peut fonctionner. Mais pour des matières avec beaucoup de TP, c’est vraiment plus compliqué", met en garde François Morice. Cette année, une seule élève de son lycée a fait ce choix : une jeune hispanophone qui tenait à suivre la spécialité LLCE espagnol, pas dispensée dans son lycée ni dans les environs.
Louise Pommeret est sur la même ligne, et ne recommande le distanciel qu'en dernier recours, car "cela demande une grande autonomie, que l’on n’a pas forcément à 16 ans".
Dans certains rares cas, il existe des accords entre établissements pour suivre une spécialité dans un autre lycée. Mais cette solution présente une grande contrainte d'emploi du temps, pour les élèves comme pour les établissements.
Spécialités rares : anticiper dès la 3e
Quel que soit le choix envisagé par l’élève, la meilleure solution est de ne pas s'y prendre au dernier moment. On recommandera même d’essayer de penser son projet "dès la 3e, en essayant de s'orienter le plus en amont possible vers le lycée qui nous intéresse", propose Louise Pommeret. Cela peut se faire en rencontrant des anciens élèves, des enseignants "pour ne pas avoir à prendre une décision à la va-vite au moins de juin en se retrouvant au pied du mur", met en garde l’enseignante.
Un réflexe que prennent de plus en plus de jeunes. "Plutôt que d’attendre la fin de 2de pour demander d’avoir accès à une spécialité, ils prennent les devants dès la sortie de 3e", confirme François Morice. Un parcours qui doit aussi tenir sur la durée. "On demande un engagement moral à tenir la spécialité sur les deux ans, qui est généralement tenu", explique le proviseur.
Le but : pouvoir conserver les classes avec de petits effectifs. Et pour les spécialités à places limitées, les lycées veulent prioriser "les élèves qui souhaitent poursuivre jusqu’en terminale". Un engagement à long terme qu'il sera bon de faire ressortir dans la lettre de motivation.