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Décryptage

Classement des lycées 2025 : quels sont les secrets des meilleurs établissements ?

Le lycée de Navarre à St Jean-Pied-de-Port se classe 37e cette année à notre classement des lycées.
Le lycée de Navarre à St Jean-Pied-de-Port se classe 37e cette année à notre classement des lycées. © Photo fournie par l'établissement
Par Clémentine Rigot, publié le 02 avril 2025
1 min

Le classement des lycées généraux et technologiques de l’Etudiant compare les établissements selon leur capacité à faire réussir leurs élèves, mais pas uniquement. Les lycées qui conservent leurs élèves de la 2de au bac sont aussi valorisés. Explications.

En 2025, sur plus de 2.300 lycées analysés pour le classement des lycées généraux et technologiques 2025 de l'Etudiant, c'est celui de de Balagne de l'ïle-Rousse (20), qui arrive en tête. Il est suivi du lycée Joséphine Baker de Pierrefitte-sur-Seine (93) et du lycée Nord Atlantique de Sainte-Marie (97).

Si comme les années précédentes, les petits lycées tirent leur épingle du jeu, certaines zones géographiques brillent aussi particulièrement cette année, notamment la Corse, qui place trois lycées du top 10. Un autre profil se fait remarquer : les lycées qui conservent leurs élèves entre la 2de et la terminale pour les emmener vers la réussite.

"Accompagner les élèves jusqu’au bout"

"C’est logique d’accompagner du début à la fin du lycée", explique Florence Lafontaine, directrice du lycée Saint-Pierre Saint-Paul de Dreux (28), qui accueille moins de 400 élèves. L’établissement privé se hisse cette année au rang 201–300, avec une note générale de 15,14/20. Il se démarque à la fois par son taux de réussite au bac (98%) et par sa capacité à garder les élèves de la 2de à la terminale, critère pour lequel il obtient 19,29/20 dans notre classement.

Pour ce faire, on mise sur les mots d’ordre du lycée, "transmettre et accompagner". Et pas question de sélectionner les jeunes à l’entrée en seconde, si ce n’est sur "leur capacité à travailler", explique la directrice. Aucune note, mention au brevet n’est rédhibitoire. Son obtention n’est même pas une condition sine qua non.

Alors comment expliquer le fort taux de réussite ? "Nous accompagnons les élèves jusqu’au bout", insiste Florence Lafontaine. L’établissement propose même des moments de soutien, dispensés par les professeurs, pour combler certaines lacunes et renforcer les bases. "Nous sommes plutôt enclins à donner une deuxième chance. Quand ils sont ric-rac à 10 de moyenne, tant qu’ils ont le passage favorable en 2de, nous les acceptons", détaille Florence Lafontaine.

Des stratégies de tri des élèves

Une philosophie que tous les lycées ne partagent pas. En effet, on remarque dans certains établissements une baisse conséquente des effectifs entre la 2de et la terminale. Une stratégie de "tri" des bons élèves ? Possible.

"C’est une stratégie pratiquée par des établissements privés", explique Olivier Beaufrère, secrétaire national du SNPDEN-UNSA, le principal syndicat des proviseurs. Elle permet d’avoir "un taux de réussite et de mention particulièrement attirant pour des familles", poursuit-il. Et si ces bonnes statistiques donnent une image d'excellence aux établissements, "si on les lit avec un regard de pédagogue, d’enseignant, on se rend compte qu’on perd les élèves et que l’on ne fait rien pour les valoriser, les faire grandir, les aider", analyse le proviseur.

Adapter les méthodes pédagogiques

"On voit arriver chez nous en 1re des élèves qui viennent de ce type d’établissements, qui opèrent un tri", souligne Nathalie Pasquier, proviseure du lycée Navarre à Saint-Jean-Pied-de-Port (64). Chaque année, un peu moins d’une dizaine d’élèves, recalés par leur lycée d’origine, se voient affectés dans son établissement. "Ce qui nous tient à cœur, c’est que l'élève qu'on nous confie à l'entrée de 2de sorte de chez nous en terminale et diplômé. Et voir que notre lycée est bien classé, c’est une preuve chiffrée que notre mission est remplie", se félicite Nathalie Pasquier.

Son lycée se classe en effet 37e cette année, porté par son taux de réussite au bac de 100% et sa note de 16,43/20 dans la capacité à garder ses élèves. L’établissement public met les bouchées doubles sur le soutien des jeunes, et ce grâce à un accompagnement pédagogique personnalisé dès la 2de qui "permet de proposer un suivi adapté, notamment en français et en mathématiques, en s’appuyant sur les tests de positionnement d’entrée en 2de", explique la proviseure.

Tous les élèves de première année participent par ailleurs au programme "cerveaux en ébullition", basé sur les neurosciences afin "d’apprendre aux élèves à apprendre, mais aussi aux enseignants à mieux adapter leurs méthodes", précise Nathalie Pasquier, qui résume : "Garder nos élèves, c’est notre objectif premier. Si on n’y arrive pas, c’est qu’on a failli."

Le taux de réussite ne dit pas tout

Au-delà du classement, d’autres critères permettent de mesurer la qualité d’un établissement. "Un établissement qui fait grandir et qui fait progresser, c'est un bon établissement", affirme Olivier Beaufrère. La valeur ajoutée sur la réussite, prise en compte dans les données du ministère, illustre cette progression. "Cela veut dire que ce sont des établissements qui ont un vrai projet, travaillent véritablement à la réussite des élèves". Problème : "les familles ne connaissent pas cet indicateur. Elles vont plutôt regarder l’établissement qui a 99% de réussite au bac", déplore le secrétaire national.

"Au-delà de la réussite ou des mentions, la valeur ajoutée sur la réussite nous permet de réévaluer ou non nos pratiques", abonde Nathalie Pasquier. Son établissement comporte aussi un internat, qui accueille un peu moins de la moitié des élèves. De quoi permettre à ceux qui seraient trop éloignés de suivre une scolarité plus sereine. CDI ouvert le soir, matériel informatique, salle de travail… Autant d'accompagnement mis en place avec, toujours comme ultime objectif, la réussite de chacun.

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