Doit-on dire "une auteur", "une auteure" ou "une autrice" ?
On le sait, la féminisation des noms de métiers est un des sujets de langue française qui divisent le plus. Et s’il est un cas, en particulier, qui est au centre des débats, c’est le féminin de "auteur". Voici quelques éléments qui devraient vous aider à faire votre choix !
Auteur au féminin : que dit la règle ?
Pour former le féminin des noms de métiers en -teur, on se pose la question : "Le nom vient-il d’un verbe ?" Si oui, le féminin se termine par -teuse, sinon, le féminin se termine par -trice.
Exemples de féminins en -teuse :
un acheteur --> une acheteuse,
un metteur en scène --> une metteuse en scène,
un toiletteur --> une toiletteuse.
Exemples de féminins en -trice :
un appariteur --> une apparitrice,
un rédacteur --> une rédactrice,
un sénateur --> une sénatrice.
Et pour auteur, alors ? Comment appelle-t-on une femme qui écrit des livres ?
Une fois la version "auteuse" écartée (il n’existe pas de verbe "auter"!), on a le choix entre trois formes :
auteur : l’Académie française n’écarte pas la forme masculine, compte tenu du "caractère tout à fait spécifique de la notion, qui enveloppe une grande part d’abstraction", comme c’est le cas de poète voire de médecin ;
auteure : plus courante, mais irrégulière (les noms en -teur faisant d’ordinaire leur féminin en -teuse ou en -trice) ;
autrice : plus rare, mais logique (on dit bien une actrice, une créatrice, une réalisatrice...).
Pour se tester : Savez-vous féminiser les noms de métiers en -eur ?
Est-ce qu'on peut dire autrice ?
Le mot autrice est tout à fait correct en français. Il s'agit d'un féminin de "auteur" qui existe depuis le Moyen Âge. Toutefois, il avait été délaissé au profit de "auteur" ou "auteure" au fil des siècles. Aujourd'hui, autrice connaît un renouveau, notamment pour des raisons liées à l'inclusivité linguistique et à la reconnaissance du féminin dans les métiers et les titres.