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Emmanuel Macron veut faire de Marseille un laboratoire d'innovation pour "l'école du futur"

Emmanuel Macron lors de la présentation de son plan pour Marseille, le 2 septembre 2021.
Emmanuel Macron lors de la présentation de son plan pour Marseille, le 2 septembre 2021. © Capture d'écran YouTube/Elysée
Par Etienne Gless, publié le 03 septembre 2021
5 min

Alors qu'il détaillait son plan d'aide pour Marseille, le chef de l'Etat a fait part jeudi 2 septembre de son souhait d'innover en matière éducative. Cinquante directeurs d'établissements scolaires de la cité phocéenne pourront, à la rentrée 2022, choisir leurs enseignants. Une expérience qui en cas de succès, pourrait être généralisée au pays tout entier.

"Je veux que dans ces quartiers on mette en place une méthode radicalement nouvelle pour nos enfants (...) On doit inventer ici l’école du futur en réinventant la façon d’enseigner et les méthodes d’apprentissage", a déclaré Emmanuel Macron en présentant au palais du Pharo le vaste plan de soutien de l'État à Marseille.

Car si la réponse à la violence et aux trafics est sécuritaire, elle est aussi éducative. "Notre école est remarquable mais est-ce que c'est suffisant ? Je ne crois pas. On doit aller plus loin", a déclaré le chef de l'État tout en veillant à souligner le travail accompli par ses gouvernements successifs depuis quatre ans : maintien des écoles ouvertes pendant la crise sanitaire, politique de dédoublement des classes de CP-CE1, dispositif "devoirs faits"...

"Donner plus de liberté en même temps qu'on donne plus de moyens"

Mais dans les quartiers les plus difficiles de France, le président de la République a estimé qu'on devait "donner plus de liberté en même temps qu'on donne plus de moyens. Il faut qu'on ait des directeurs à qui on donne la liberté d'avoir plus d'encadrement. Il faut que ces directeurs d'école puissent choisir l'équipe pédagogique".

Une équipe pédagogique composée, selon Emmanuel Macron, "d'enseignants qui adhèrent au projet mais aussi d'acteurs extra-scolaires qui partagent l'objectif". Cinquante écoles pilotes des quartiers seront choisies dans les mois à venir par les élus, les enseignants et les familles. Nouveaux rythmes scolaires, nouvelles méthodes d'apprentissage, nouvelles durées des cours se mettront en place à la rentrée 2022-2023. "Si les résultats sont concluants, ils seront généralisés à d'autres quartiers de la République".

L'innovation pédagogique selon Macron

Une déclaration qui ne va pas manquer de faire l'effet d'une petite bombe dans une partie de la communauté éducative. "En disant cela, je dis plein de gros mots pour beaucoup de gens. J'en ai conscience", a d'ailleurs ajouté le chef de l'État . "Mais il y a des enseignants qui sont fatigués de travailler dans des quartiers difficiles. On doit donc permettre à nos enseignants d'être relevés mais on doit surtout leur permettre de choisir ces quartiers et les projets pédagogiques qui vont avec. Ce n'est pas assez le cas".

Emmanuel Macron a détaillé sa conception du laboratoire d'innovation pour l'école : un projet pédagogique adapté aux élèves avec des enseignants supplémentaires s'il y a beaucoup d'élèves allophones; un aménagement des rythmes scolaires, des temps sportifs et culturels revus et corrigés.

Dix "micro collèges" et dix "micro lycées" de plus en 2022

"Toutes ces innovations, on en rêve" s'est exclamé le Président qui a énuméré des idées qui ressemblent au début d'un programme de rénovation du système éducatif en cas de réélection en 2022. "Il nous faut tisser ce moment entre le primaire et le collège où beaucoup d'enfants décrochent. Le passage du CM2 à la sixième est terrible. C'est très dur. Il faut qu'on puisse avoir des enseignants référents qui vont accompagner les élèves et penser cette période qui va du CM1 à la cinquième".

Le chef de l'État a encore évoqué les décrocheurs au collège et au lycée et salué les résultats positifs des "micro-lycées" : ces petites classes dotées de moyens plus importants permettent au sein de lycées existants à des élèves décrocheurs de revenir en cours et de se fixer l'objectif d'atteindre le baccalauréat. "Cela fonctionne. Depuis 3 ans, on a 80% d'élèves du micro-lycée du lycée Diderot de Marseille qui ont obtenu leur diplôme et raccroché le système", a salué Emmanuel Maron qui a souhaité voir s'implanter dix nouveaux micro-collèges et 10 micro-lycées dans les quartiers les plus difficiles de la cité phocéenne.

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