La jeunesse répond à l'appel de la Convention citoyenne pour le climat
À l'occasion des semaines de l'engagement (du 14 septembre au 3 octobre), retrouvez le témoignage de Nicolas, jeune lycéen des Bouches-du-Rhône membre de la Convention citoyenne pour le climat. Nous l'avions rencontré fin juillet, alors qu'il s’apprêtait, avec les 149 autres participants, à rencontrer des représentants du gouvernement, dont la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili.
"Au départ je pensais que c'était une blague", plaisante Nicolas. Ce jeune homme âgé de 18 ans était en classe de terminale S au lycée Adam de Craponne en Salon-de-Provence (13). Le lycéen a appris l'été dernier qu'il avait été tiré au sort pour devenir l'un des 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat.
Nicolas n'a pas hésité longtemps avant de répondre favorablement à la proposition du gouvernement. "Je voulais apporter ma pierre à l'édifice. C'est vraiment la première fois de ma vie que je participe à un débat aussi important sur un sujet tel que la transition écologique. C'est devenu un thème qui me touche énormément."
14% des participants âgés de 16 à 24 ans
Cette convention se donne pour objectif la réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 avec la mise en place de mesures environnementales concrètes dans une logique de justice sociale. 150 participants ont été sélectionnés par tirage au sort pour se pencher collectivement sur la mise en place de mesures et de recommandations pour lutter contre le réchauffement climatique.
Un travail de longue haleine
Nicolas s'est particulièrement investi dans le cadre de cette convention. "Il y a du travail personnel derrière. J'ai contacté des climatologues par exemple. Je suis arrivé avec un certain bagage au fur et à mesure des sessions pour avoir un impact plus important sur les mesures que je pouvais proposer."
Le jeune homme reconnaît néanmoins qu'il était compliqué de concilier à la fois son rôle au sein de la convention et son statut de lycéen. "Il fallait vraiment rentrer dans le bain dès le départ et j'ai décidé de mettre mon travail scolaire de côté. J'ai obtenu une lettre du Conseil économique, social et environnemental (CESE) pour attester de ma totale implication dans ce projet national."
"Je veux devenir un acteur de la nouvelle démocratie française"
"Au départ je ne me serai jamais vu faire Sciences Po. Je veux devenir un acteur de la nouvelle démocratie française. Maintenant je sais qu'elle peut évoluer", soutient avec enthousiasme le lycéen qui ne compte pas s'arrêter en si bon chemin.
Son action auprès de la Convention citoyenne n'est pas véritablement terminée. "Nous allons suivre la progression de nos travaux. Nous pouvons encore défendre nos mesures et les amener jusqu'au bout. Je serai ravi de voir un jour une nouvelle convention citoyenne sur des sujets actuels comme l'égalité homme-femme. Ce n'est que le début", poursuit-il.
La jeunesse est pleinement mobilisée autour de la cause environnementale depuis plusieurs mois notamment à la suite de l'appel lancée l'année dernière par Greta Thunberg, jeune militante et figure internationale de la lutte contre le réchauffement climatique. On se souvient de la grève étudiante pour le climat soutenue par une dizaine de milliers d'étudiants dans l'ensemble du territoire mais aussi à l'international.
Les organisations de jeunesse comme le Réseau français étudiant pour le développement durable (REFEDD) et le Forum Français de la Jeunesse (FFJ) ont réagi dans un communiqué au lendemain de la réception des membres de la Convention citoyenne pour le climat à l’Élysée. "Les organisations de jeunes auront un rôle-clé à jouer pour faire entendre l’expertise et le rôle de la société civile organisée. Nous croyons aussi qu’une parole collective de jeunes sur ces enjeux qui les concernent en premier lieu est indispensable." Les organisations étudiantes assurent aussi qu'elles veilleront à la mise en application des mesures de la convention.