François Ginoux, proviseur du lycée Louise Weiss de Sainte-Marie-aux-Mines : "Nous ne voulons laisser personne sur le bord du chemin"
Avec une note globale de 18.82/20, le lycée Louise Weiss de Sainte-Marie-aux-Mines arrive premier de notre classement des lycées 2023. François Ginoux, son proviseur, revient sur les dispositifs mis en place dans l’établissement pour accompagner au mieux les élèves.
Petit lycée rural, excentré dans une zone désindustrialisée, le lycée Louise Weiss situé à Sainte-Marie-aux-Mines (68) prend la première place du classement 2023 des lycées généraux et technologiques de l'Etudiant, avec une note globale de 18,82/20.
Quelle est la situation de votre lycée ?
Nous sommes un tout petit lycée, entouré par les montagnes, qui ne propose que la voie générale. En 2022, nous avons présenté 38 candidats au bac. De la seconde à la terminale, nous avons en moyenne une centaine d’élèves.
Le lycée se situe à Sainte-Marie-aux-Mines. Avant les années 80, c’était une petite ville active grâce aux industries textiles. Mais à la fin des années 90, elles ont massivement fermées. Pendant 20 ans, la ville a connu un fort taux de chômage et des difficultés sociales importantes. Aujourd’hui, le dynamisme revient doucement, mais il y a toujours une prégnance sociale forte.
Le fait d’être un petit lycée est-il un avantage ?
Avec la réforme du bac, nous craignions d’être désavantagés parce que nous ne pouvions pas proposer autant de spécialités que dans les gros lycées. Mais grâce au soutien financier du rectorat, nous proposons 13 associations de spécialités différentes à nos élèves, soit autant qu’un lycée de centre-ville.
Nous avons de petits effectifs et comme nous proposons un nombre non négligeable de spécialités, dans certains cours, nous avons très peu d’élèves, ce qui est un véritable avantage. Cela permet de mettre en place un accompagnement très personnalisé.
En quoi cet accompagnement est-il important ?
Il est important parce qu’il permet à nos élèves de réussir. L’idée, c'est de nous dire que si nos élèves ne réussissent pas chez nous, ils ne réussiront pas ailleurs. Donc, nous les accompagnons dès la classe de seconde pour ne laisser personne sur le bord du chemin.
Il n’est pas pensable de les sélectionner en fonction de leur capacité à réussir le bac pour flatter nos statistiques. Au contraire ! Nous prenons les élèves tel qu’ils sont et non comme nous voudrions qu’ils soient.
Que mettez-vous en place dans votre lycée pour accompagner vos élèves ?
Nous mettons en place des dispositifs nationaux comme, par exemple, le dispositif "Devoirs faits". Mais nos professeurs sont aussi très investis de manière volontaire et proposent des conseils personnalisés à leurs élèves, même après les cours. Nous avons aussi développé un soutien personnalisé dès la seconde pour déceler très rapidement les élèves en difficulté.
Que représente, pour vous, cette première place dans notre classement ?
On s’en félicite, c'est sûr. Mais je veux rester humble face à ces résultats car pour moi cela peut être très aléatoire d’une année sur l’autre. Nous sommes premiers parce que, cette année, nous avons une conjonction de tous les facteurs pris en compte : taux de réussite, taux de stabilité, progression de nos élèves, etc.
Mais en aucun cas, nous ne cherchons à être premier. Même si nous sommes fiers de ce résultat, nous cherchons surtout à faire notre travail avec sincérité en proposant un accompagnement de qualité et en développant des projets pour continuer à nous améliorer.
Que souhaitez-vous améliorer ?
Le lycée fait partie d’une cité scolaire qui intègre aussi un collège et 95% de nos élèves au lycée en sont issus.
Mais parmi nos élèves de seconde générale, 75% sont des filles. Et ensuite, parmi ces filles, la majorité d’entre elles se dirigent vers des spécialités littéraires, là où les garçons vont vers des spécialités scientifiques.
Nous avons donc un double travail à faire pour développer l’ambition de nos collégiens et les pousser vers la voie générale et inciter davantage les lycéennes à se tourner vers les sciences.
Qu’allez-vous mettre en place pour y arriver ?
Nous avons lancé des ateliers en troisième, seconde et première de robotique et dronotique. Ce sont des ateliers où les élèves fabriquent des robots et des drones, font de la programmation, travaillent des notions de pilotage et étudient la législation dans ces domaines.
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