Décryptage

Lycée : les maths seront bien réintégrées au tronc commun à la rentrée 2022

Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer.
Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. © Romain GAILLARD/REA
Par Agnès Millet, publié le 12 mai 2022
4 min

Après la mobilisation de nombreux acteurs pour réclamer le retour des maths dans le tronc commun au lycée, à la suite de la réforme du bac, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, confirme, le 11 mai, que l'enseignement scientifique et de mathématiques sera renforcé, dès la rentrée 2022.

Le sujet était dans l'air depuis plusieurs semaines. Au micro de RTL, le 11 mai, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer le confirme : "Ce que nous allons faire - et c’est un engagement du président de la République - c’est mettre plus de mathématiques dans le tronc commun", en classe de première.
"Vous avez deux heures d’enseignement scientifique dans le tronc commun. On y rajoutera probablement - et c’est un engagement du président - une heure et demie", précise-t-il.

Retour des maths dans le tronc commun au lycée dès la rentrée 2022

Décision à effet presque immédiat : la rentrée 2022 est dans le viseur. "On a tout fait pour […] que le système s'organise pour la rentrée prochaine pour 3h30 de sciences et mathématiques dans le tronc commun pour ceux qui ne font pas un enseignement scientifique de spécialité", résume le ministre.
Il précise ainsi avoir "préparé les choses puisque le conseil supérieur des programmes a élaboré un projet de nouveau programme des mathématiques pour l'année prochaine".
Ces annonces suivent les recommandations du comité de consultation, mis en place par le ministère de l'Éducation nationale, au printemps 2022. Ce même comité préconisait plusieurs autres pistes pour la rentrée 2023.

Objectif : des programmes approfondis et un "niveau de maths convenable" pour tous

Interrogé pour savoir si le retrait de la discipline du tronc commun lors de la réforme du bac en 2019 était une erreur, le ministre se félicite d'avoir rempli son premier objectif, celui de former "des ingénieurs de pointe, des chercheurs de pointe", grâce à des programmes approfondis.
"Nous sommes en train de transformer les choses dans le sens d'un meilleur niveau : interrogez un prof de classe prépas scientifiques aujourd'hui sur le niveau des élèves qui lui sont arrivés en septembre […]".
Le deuxième objectif vise à ce que "toute la population ait un niveau de maths convenable […]. Ça commence d'abord par l'école primaire […]. Par ailleurs, on peut mettre plus de maths dans le tronc commun. Il y avait un débat là-dessus. Eh bien, ce débat a été tranché par le Président".

Le SNPDEN critique une impréparation et un manque de personnels

Du côté du SNPDEN (syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale), on déplore qu'"aucune information préalable n’a[it] été donnée ni aux élèves ni aux familles alors qu’ils sont en train de choisir, ou ont déjà choisi, leurs futurs enseignements de spécialité pour l'an prochain".
Autres questions posées par le syndicat : "Les élèves vont-ils continuer à choisir la spécialité maths ? Et quel avenir pour les maths complémentaires en terminale ? Quid des conséquences des choix des élèves pour le supérieur ? Rien ni personne n'est prêt pour la rentrée 2022".
Reste surtout la question des professeurs à mobiliser pour assurer ces heures de cours supplémentaires. "Quid des ressources humaines en mathématiques, vu la pénurie des effectifs au sein de cette discipline ?" se demande le syndicat.
Une annonce qui intervient alors que les résultats d'admissibilité du Capes de mathématiques, publiés début mai, sont encore en baisse avec 816 admissibles sur 1.035 postes à pourvoir. Ils étaient 1.702 candidats pour 1.167 postes en 2021.

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