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Reportage

A Paris, des lycéens et étudiants montent une expo et présentent leurs créations

Des élèves du lycée Paul Poiret ont défilé pour présenter leur travail textile et créatif.
Des élèves du lycée Paul Poiret ont défilé pour présenter leur travail textile et créatif. © Clementine Rigot
Par Clémentine Rigot, publié le 10 décembre 2024
5 min

Jeudi 5 décembre, des élèves de formations professionnalisantes, du lycée pro au DNMADE, étaient réunis au Studio 38 à Paris pour l’inauguration d’une exposition de leurs propres créations, mettant en lumière la diversité de leurs savoir-faire.

Son, lumière, scène, créations de mode, service, accueil, restauration… À deux pas de la place Vendôme et des maisons de luxe, cette exposition temporaire a été entièrement créée par des lycéens et étudiants des lycées professionnels parisiens.

Pour son inauguration, jeudi 5 décembre, ces élèves de lycée pro, de BTS et de DNMADE sont venus gouter, le temps d’une soirée, à ce que seront leurs futurs métiers.

Derrière un défilé, de nombreux métiers

L’exposition s'est ouverte sur un défilé des créations d’élèves du lycée Paul Poiret. De quoi mettre en valeur le travail textile et créatif, mais aussi le savoir-faire technique de plusieurs promotions. Car ce soir, derrière les platines et les ordinateurs, ce sont des élèves de DNMADE qui font office de chefs d’orchestre.

Parmi eux, Titouan, 19 ans, commence à démonter la scène. "On n’a pas arrêté depuis midi, c’est beaucoup d’enchainement, de problèmes à régler. On doit se partager du matériel, des outils", explique-t-il. Ce soir, il était en coulisse, relié par un micro aux deux régies et donnait le top départ aux mannequins, "pour se caler avec le son et la lumière, précise-t-il. J’aime beaucoup l’exercice, mais c’est assez épuisant si on n’est pas habitué. On apprend à être polyvalent, à s’adapter."

"Ils ont commencé à 9 heures et finiront vers 23 heures, mais c’est à l’image de leur futur métier", souligne Thomas Giubergia, enseignant lumière, tandis que ses élèves s’affairent à remballer matériel, structure et scène. En effet, les étudiants n’ont pas chômé. "On a chargé le camion ce matin, on a tout installé : les arches, les projecteurs, les câblages, liste l’enseignant. Et puis bien sûr, il a fallu faire la programmation."

Un mélange de toutes les formations

En coulisse, on remballe aussi. "C’est la mise sur portant. On réorganise et on réalise un inventaire, pièce par pièce, de tout ce qui a défilé", explique Isabelle Ling, professeure de couture et d’habillage. Ne reste plus qu’à tout mettre sous housse et rapporter les créations au lycée. Ce soir, le lycée Paul Poiret dévoilait les créations d’élèves de deuxième année, portées par leurs camarades d’un an en dessous.

Robes, coiffes, vestes, tailleurs : le show était millimétré, variant tableaux et tenues. "C’est un exercice qui leur plait. Les lycéennes sont toujours partantes pour défiler ! Et ça mélange toutes les formations, c'est un vrai moment de partage", se réjouit la professeure. Les élèves passent en revue tous les vêtements, surligneur et inventaire à la main, veillant à n’en oublier aucun ; chaque pièce met entre deux et huit semaines à être confectionnée.

En coulisse, les élèves réalisent un inventaire de ce qui a été porté pendant le défilé.
En coulisse, les élèves réalisent un inventaire de ce qui a été porté pendant le défilé. © Clementine Rigot

Faire connaître les formations

À 20 heures, tous les élèves ont plié bagage, ou presque. À l’entrée, les jeunes du lycée Simone Weil, en formation métiers de l’accueil, s'activent toujours pour rendre aux invités leurs affaires. "Tu as bien repris le ticket ?" demande une jeune femme à sa camarade. Pas le temps de baisser sa garde, le pôle vestiaire est surchargé.

Au sous-sol demeurent quelques représentants du lycée d’Alembert, spécialité podo-orthésiste. Pour eux, pas de défilé, mais l'exposition de modèles créés par les élèves. De la sneaker à la botte en passant par le talon compensé, les étudiants s’appliquent à proposer une gamme variée, loin de l’idée large et peu esthétique que l’on se fait de la chaussure orthopédique.

"C’est une formation très peu connue, mais dont on a extrêmement besoin", analyse Julien, élève de BTS. Étudier dans le seul établissement public en France à proposer une telle formation, c'est aussi la garantie de trouver un emploi dès son diplôme en poche. "Je voulais faire quelque chose dans le médical, mais j’ai aussi un côté très manuel", précise-t-il. Une formation qui lui permet aussi de toucher aux nouvelles technologies, en s’appuyant notamment sur l’impression 3D en résine.

Au sous-sol, des élèves du lycée d’Alembert, spécialité podo-orthésiste exposent leurs créations.
Au sous-sol, des élèves du lycée d’Alembert, spécialité podo-orthésiste exposent leurs créations. © Clementine Rigot

Faire naître des vocations

À la fin de leur cursus, ils seront 24 fraichement diplômés à arriver sur le marché de l’emploi. "Nos jeunes n’arrivent pas là par hasard. Souvent ce sont des élèves eux-mêmes porteurs de handicap, qui ont été soignés, ou dont un membre de la famille proche présente des pathologies", explique Corinne Charrial, directrice déléguée aux formations, faisant notamment référence au cursus de prothésiste.

"Nous avons eu un petit coup de projecteur pendant les JO paralympiques, se réjouit-elle, mais nous voulons faire davantage connaître nos formations." Charge à l’exposition de faire naitre de nouvelles vocations.

L’exposition est à retrouver jusqu’au 17 janvier 2025 au Studio 38, 38 rue du Mont-Thabor, 75001 Paris.

Entrée gratuite.

La boutique éphémère, qui propose à la vente les créations des élèves et étudiants, fermera ses portes le 20 décembre.

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