Décryptage

CAP, BEP, bac pro : la nouvelle voie professionnelle est en route

Parmi les pistes de changement possible en voie pro : une spécialisation plus tardive.
Parmi les pistes de changement possible en voie pro : une spécialisation plus tardive. © plainpicture/Folio Images/Sonia Jansson
Par Erwin Canard, publié le 22 février 2018
5 min

Un rapport vient d'être remis au ministre de l'Éducation nationale en vue de réformer la voie professionnelle scolaire (CAP, BEP, bac pro). Celui-ci propose notamment de choisir en seconde une "famille de métiers" plutôt qu'une spécialité précise, la création de modules sur la poursuite d'études et sur l'insertion professionnelle, ou encore, la fin du BEP.

Après la réforme du lycée général et technologique, celle de la voie professionnelle. Céline Calvez, députée (La République en marche !) des Hauts-de-Seine et Régis Marcon, chef étoilé, ont remis à Jean-Michel Blanquer, jeudi 22 février 2018, leur rapport sur la voie professionnelle scolaire (CAP, BEP, bac pro).

Le ministre de l'Éducation nationale a annoncé, lors de la conférence de presse, que la réforme serait dévoilée en avril 2018.
Celle-ci devrait en grande partie se baser sur ce rapport. Que préconise-t-il ? Quels changements pourraient survenir en CAP, BEP et baccalauréat professionnel ? L'Etudiant vous précise les pistes qui pourraient voir le jour.

En troisième, le choix d'une "famille de métiers"

Actuellement, vous choisissez votre spécialité de bac professionnel en fin de troisième, en vue de la seconde. Le rapport Calvez-Marcon propose de reculer ce choix.

Les secondes professionnelles ne correspondraient plus à des spécialités précises mais à des "familles de métiers". "Le choix de la spécialité du baccalauréat professionnel et des modalités de formation (scolaire, apprentissage) s’effectuerait à l’issue de la classe de seconde", explique le rapport. Concrètement : aujourd'hui, les élèves de troisième ont le choix entre près de 100 spécialités. Avec cette proposition, ils n'auraient à choisir que parmi une liste d'une vingtaine de "familles de métiers".

De ce fait, vous vous spécialiseriez plus progressivement, avec des choix à faire chaque année.

Une spécialisation progressive

- En fin seconde, vous préciseriez votre "choix de spécialité au sein de la famille de métiers choisie en classe de troisième". Vous choisiriez également une "modalité de formation" pour la suite de votre bac pro : scolaire ou en apprentissage.
- En première, vous réfléchiriez au module à choisir en terminale entre un accompagnement à la poursuite d'études ou un accompagnement à l'insertion professionnelle. Vous choisiriez également une "modalité de formation" pour la suite de votre bac pro : scolaire ou en apprentissage.
- En terminale, vous suivriez obligatoirement l'un des deux modules choisi en première.

Apprendre des "savoir-être" et participer à des projets, voire créer son entreprise

Outre les enseignements généraux et professionnels, le rapport propose d'axer les apprentissages sur les "savoir-être". Cela peut concerner de nombreux thèmes. Le rapport énumère "la santé, la sécurité, la prévention des risques, l’ergonomie, les gestes, les postures ; les méthodologies de raisonnement, d’analyse et de réflexivité ; l’entrepreneuriat ; l’adaptation à différentes formes d’organisation du travail : travail collectif, collaboratif, en mode projet, etc. ; les transformations numériques ; le cadre juridique et réglementaire du contrat de travail".

Par ailleurs, la "démarche de projet" serait favorisée afin de "développer chez les élèves la dimension collaborative, la prise d’initiative, la créativité et l’engagement". Ces projets pourraient mener à la "création d'activités économiques destinées à se développer au-delà du lycée et à devenir pérennes". Autrement dit, vous pourriez être amené à créer une "vraie" mini-entreprise.

Essayer plusieurs métiers

En lycée professionnel, vous suivez de nombreux stages. Le rapport propose qu'en seconde, ces stages soient relativement courts, afin notamment de pouvoir observer plusieurs métiers au sein de la "famille". Plus vous avanceriez dans votre formation, plus ces stages seraient longs.

La fin du BEP

Aujourd'hui déclinant et de moins en moins reconnu par les professionnels, le BEP (brevet d'études professionnelles) pourrait vivre ces derniers jours. Le rapport propose de le remplacer par des évaluations en cours de formation qui valideraient les compétences acquises.

Des diplômes davantage reliés au monde professionnel

Si aujourd'hui les entreprises participent déjà beaucoup à la création des différentes spécialités et aux contenus des enseignements, le rapport propose "d'associer davantage de professionnels" à l'élaboration des cours.
Le rapport propose également que les enseignants de lycées professionnels fassent des stages réguliers en entreprise et que les professionnels puissent plus facilement devenir enseignants.

Créer des réseaux d'anciens élèves

Autre piste abordée : que chaque classe ait un "parrain ancien élève". Céline Calvez et Régis Marcon souhaitent également que chaque établissement dispose d'une association d'anciens élèves destinée à accompagner les nouveaux dans leur parcours de formation et "à les préparer à la poursuite de ce parcours après le lycée."

Pouvoir plus facilement partir à l'étranger

Enfin, le rapport souhaite "encourager" les mobilités à l'étranger pour les élèves de voie professionnelle, notamment via le système Erasmus+.

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