Reportage

Des élèves de CAP découvrent le monde mystérieux des start-up

Les élèves de CAP au milieu de jeunes entrepreneurs chez MakeSense.
Les élèves de CAP au milieu de jeunes entrepreneurs chez MakeSense. © erwin canard
Par Erwin Canard, publié le 07 octobre 2016
1 min

Dans le cadre de la deuxième édition de l'opération "Option Startup", des élèves de CAP se sont rendus chez MakeSense, une start-up parisienne. L'occasion de découvrir un milieu qui leur est inconnu et, peut-être, de révéler leur âme d’entrepreneur !

"Est-ce que vous gagnez de l’argent ?" "Est-ce qu’il y a un patron ?" "Pourquoi avoir créé une start-up et non une entreprise commerciale ?". Les 21 élèves de première année de CAP (certificat d'aptitude professionnelle) EVS (employé de vente spécialisé) du lycée Lino-Ventura d'Ozoir-la-Ferrière (77) ne sont pas venus chez MakeSense sans interrogations. Vendredi 7 octobre, ils ont passé près de deux heures dans cette start-up dans le cadre de l’opération "Option Startup" (lire l'encadré).

Leur montrer un champ de possibles

"C’est un secteur qu’ils ne connaissent pas du tout et l’objectif est de déconstruire certains clichés", estime Timothée Pouzet, employé de MakeSense qui a animé l’événement en présentant l’entreprise puis en faisant participer les élèves à un atelier. "Pour moi, une start-up est une entreprise qui a du mal à démarrer", estime ainsi Johnny, élève de la classe.

Le fonctionnement de la start-up ne ressemble pas à l'idée que les élèves se font du monde de l'entreprise. Ainsi, ils s’étonnent que, chez MakeSense, il n’y ait pas spécifiquement de cahier des charges, qu’elle se soit agrandie au fil des opportunités et sans objectifs définis préalablement, ou bien encore qu’il n’y ait pas de chef d’entreprise. "Ce sont des élèves qui sortent de troisième et qui connaissent peu le monde professionnel, indique Sandrine Walfisch, l’enseignante de commerce qui les accompagne. Le but est de leur montrer qu’il y a des possibilités quand on est jeune de "faire" des choses qu’ils ne pensaient pas possibles."


Timothée Pouzet, de MakeSense, présente aux élèves le fonctionnement de la start-up

Créateurs de poubelles incitatives

Les propos de Timothée Pouzet sont les mêmes lorsqu’il raconte que ce sont deux personnes, alors âgées de 24 ans, qui ont créé MakeSense. "Je ne sais pas quel âge vous avez, mais vous voyez que c’est possible de créer, quand on en a l’envie. Cela demande de la persévérance, mais c’est possible." 

Au sein de leur lycée, les élèves sont d’ailleurs déjà, en quelque sorte, dans le monde de l’entrepreunariat. Ils travaillent en effet à créer, dans le cadre du projet "entreprendre pour apprendre", une mini-entreprise qui fabrique des "poubelles incitatives" qui auraient la forme de grenouilles et feraient un bruit rigolo pour motiver les gens à jeter leurs déchets dedans. "Le but est de vendre un produit ou un service qu’ils créent de A à Z", explique Sandrine Walfisch.

"Pour les élèves, entreprise = argent"

Outre la découverte du monde de la start-up, la visite de MakeSense s'inscrit dans celle du monde de l’économie sociale et solidaire, dans laquelle se positionne MakeSense. "Pour les élèves, entreprise = argent, souligne l’enseignante. Or, nous voulons également montrer qu’il peut y avoir un caractère social, solidaire. Que le monde professionnel peut aussi avoir pour but de créer des liens, de travailler collectivement."

Créer une entreprise ? "Pourquoi pas !"

Après avoir passé deux heures à entendre parler de start-up et à participer à un atelier créatif simulant la création d'une entreprise innovante, les élèves du CAP EVS ont-ils envie de créer la leur ? "Pour l’instant, non, sourit Alexandra. Il y a beaucoup de responsabilités et à la moindre faille, ça peut couler !" Johnny, lui, serait davantage partant : "Pourquoi pas ! Ça doit être agréable de vendre tes propres produits, que tu as créés et qui viennent de ton idée. Mais ça doit être compliqué, il faut du temps et ne pas baisser les bras." "Le monde du travail dans lequel ces élèves vont entrer évolue sans cesse, explique Timothée Pouzet. La créativité, la flexibilité devient importante et, dans ce cadre-là, la start-up est un modèle qui a de l’avenir."

Qu’est-ce que Option Startup ?
2016 est la deuxième édition de cet événement organisé par la Ville de Paris et Paris&Co. Il s’agit de permettre à plus de 3.000 élèves de 3e, 2nde, 1re et terminale de rencontrer des entrepreneurs et salariés d’entreprises innovantes dans l’un des 62 lieux d’innovation de Paris et du périmètre de "l’Arc de l’innovation" (académies de Créteil et Versailles).


Qu’est-ce que MakeSense ?
Créée en 2010 et employant aujourd’hui 65 personnes, MakeSense est une communauté internationale qui aide des entrepreneurs sociaux à résoudre leur défi. Son siège est à Paris mais elle a notamment des antennes au Mexique, au Liban et en Belgique. "MakeSense met en relation des personnes qui ont des compétences dans l'entrepreunariat et des entrepreneurs sociaux qui veulent créer une entreprise ayant pour but de résoudre les problèmes de la planète comme la faim dans le monde, l'éducation, la santé, l'environnement...", explique Timothée Pouzet.

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