Paris 2024 : Marie, 15 ans, du bac pro au 100m des Jeux paralympiques

Plus jeune Française engagée aux Jeux paralympiques de Paris du haut de ses 15 ans et demi, Marie Ngoussou a débuté l'athlétisme à l'âge de 5 ans dans le sillage de son frère aîné. "J’ai toujours aimé courir, raconte-t-elle avec enthousiasme. Je faisais de l'athlétisme en club comme les autres enfants. Et c’est vers 13-14 ans que mon entraîneur qui connaissait mon handicap (une atrophie du bras gauche, NDLR) a suggéré de m’orienter vers le handisport. Je n’y avais même pas pensé."

Licenciée au club de sa ville d’Orléans (45), elle passe du statut de bonne athlète régionale à grand espoir français de para-athlétisme. Elle explose lors des derniers championnats de France, remportant le titre sur 100 et sur 200m sans oublier le bronze au saut en longueur dans sa catégorie de T46 (T signifie Track pour l’athlétisme, et 46 correspond au handicap physique touchant un membre supérieur, NDLR).

La voilà qualifiée aux Jeux de Paris sans vraiment réaliser ce qui lui arrive. "C’est génial de pouvoir côtoyer toute l’équipe de France. J’ai adoré les Jeux à la télé. Le Stade de France est magnifique." En revanche, elle a été privée de cérémonie d’ouverture. "J’avais une séance d’entraînement le lendemain !"

Encore adolescente, elle a donc aussi loupé la rentrée au lycée professionnel Paul Gauguin d’Orléans où elle est en 1re section "animation enfants et personnes âgées". "J’ai une scolarité normale avec beaucoup de sport, explique-t-elle en souriant. En gros, je suis libre tous les jours vers 16 heures et j’ai cinq entraînements de deux heures par semaine. Mais j’ai hâte de reprendre l’école et de retrouver mes potes. Aux Jeux, je suis presque tout le temps avec des adultes…"

Ce mardi 3 septembre, Marie a fait son entrée aux Jeux dans le 100m catégorie T47 -n’ayant pas de 100m T46 aux Jeux, elle est surclassée et court avec des athlètes moins handicapées qu’elle. Et atteint son objectif de se qualifier pour la finale (ou elle a terminé 6e) et ainsi faire partie des huit meilleures du monde sur la distance reine. "Mon entraineur m’a dit d’en profiter", souligne-t-elle. La jeune femme disputera également le 200m, le 7 septembre.

Après, il sera alors temps de retourner à la réalité de son bac pro. "Je ne suis pas trop tournée vers les études, dit-elle. Je déteste les maths, mais j’aime bien le français et l'histoire. Dans ma formation, on a beaucoup de cas pratiques. Par exemple, on prend le rôle des enfants ou des personnes âgées."

Pour l'instant, elle ambitionne de devenir entraîneur d’athlétisme après sa carrière de championne. Aux Jeux, elle devrait participer à la cérémonie de clôture prévue au Stade de France le dimanche 8 septembre avec un spectacle à base de musique électro. "J’aime bien Jul et le rap français, indique-t-elle, mais aussi Francis Cabrel que j’ai connu grâce à ma mère. " Sa rentrée au lycée est prévue le 10 septembre avec sans doute quelques trucs à raconter aux copains et des étoiles plein les yeux.